Géographie de la France - Synthèse d'ouvrages

...

Les défis de la puissance : un inéluctable changement de perspective. Vers une autre approche de l'UE et du multi-latéralisme ? La nécessaire adaptation de l'outil diplomatique

Même si la France a longtemps été un colosse en Europe et dans le monde, elle a vu ses dimensions politique, économique, culturelle restreintes, frappées des glissements insidieux. Cf Rozenberg, on note une perte d'influence de la France en Europe en plus d'une politisation critique pouvant conduire à un tournant eurosceptique de la société et des élites françaises là où pour les optimistes une appropriation démocratique de l'enjeu européen et un renoncement à une Europe française. Le multilatéralisme oscille entre utilisation des institutions internationales pour l'intérêt national et un nouveau critère de définition de l'identité nationale française aux côtés des valeurs traditionnelles, et du droit international. La France pratique une diplomatie orientée vers une présence généralisée et une visibilité de 1er plan liée à son ancien empire colonial, son statut de membre du CS. A l'heure de la mondialisation, le Quai d'Orsay est contraint de s'adapter et faire face à 2 risques : son effritement et au manque de crédit.

La France : une grande puissance militaire

La stratégie et la politique militaires sont fixées par le chef d’État, chef des armées disposant d'un état-major particulier connecté à l'EMA. Cette organisation centralisée permet de renforcer « l'immunité de la politique militaire » et de rester à l'abri des ingérences de l'UE, de l'OTAN, des programmes de surveillance des puissances étrangères . L'Hexagone dispose de services de renseignements, satellites d'observation, de détection et suivi des missiles balistiques en plus de la DGSE et de la DPSD. Cependant, les forces françaises sont soumises à une pression budgétaire croissante, fragilisant leur modernisation.

Un soft power à la française - La culture : outil de séduction ? Promouvoir la francophonie

cf Chaubet depuis la fin du 19eS, l'Hexagone a joué de l'arme du « soft power culturel » pour compenser ses lacunes politico-militaires de par le brio de sa littérature, son art et son vaste réseau éducatif extérieur influençant les élites des 5 continents. Cependant, il faudrait une politique numpérique rivalisant avec Google, Facebook et d'une action en faveur de l'influence intellectuelle, des propositions d'ingénieire de la santé, de l'éducation. Le français est présent sur tous les continents notamment en Afrique, langue officielle, de travail de l'ONU, de la CPI. La langue permet à la France de maintenir et développer des liens privilégiés. Par ailleurs, la francophonie désigne le dispositif institutionnel des relations politiques et coopération entre les Etats de l'OIF.

Lecture 3 : La France est fâchée avec le pays réel (Jacques Levy)

Même si la France a terminé son urbanisation, ses dirigeants s’accrochent à une ruralité fantasmée. En principe, la 3e réforme de la décentralisation devrait renforcer le pouvoir des métropoles et des régions, échelons majeurs du développement dans une économie mondialisée. Jacques Lévy explique comment cela entretient les archaïsmes de la gouvernance des territoires et plaide pour un nouveau contrat géographique et une justice spatiale.

Pour « réinventer la France », vous la représentez avec des cartes peu habituelles… Avec une autre carte, on voit donc une autre France ?

Pour lui, pour sortir des représentations habituelles, il fallait rendre visible les nœuds des réseaux cf les villes. Parmi ces techniques, il y a l’anamorphose représentant les villes avec leur réel poids démographique. De plus, de par ce procédé, on voit apparaître les relations entre les relations entre villes et diversité de l’espace urbain à travers des gradients d’urbanité (centre-ville, péri-urbain, hypo-urbain, infra-urbain), marqueurs de la société FR. En les croisant avec des variables sociales, on obtient des cartes différenciées.

Selon Lévy, oui, on y voit une France qui a achevé son urbanisation et est devenue un archipel d’aires urbaines avec un péri-urbain est plus en plus perceptible. D’après lui, les paysages campagnards ne signifient pas que l’on est dans le rural et il n’existe plus de sociétés en France que l’on puisse qualifier de rurales.

Qu’est-ce qui caractérise ce péri-urbain ?

Le péri-urbain est le résultat d’un choix résidentiel et non le lieu de la pauvreté ou d’une localisation subie plutôt retrouvée dans les cités de banlieue, l’hypo-urbain… Le péri-urbain se caractérise par des choix résidentiels, la propriété privée au public, l’utilisation de l’automobile au lieu des transports en commun, une proximité du voisinage plutôt que l’altérité urbaine.

Pour considérer le péri-urbain comme partie prenante de la ville, il faudrait déjà admettre que la France est urbaine. Vous racontez un épisode dans lequel l’INSEE a procédé à un curieux découpage curieux …

Depuis l’élaboration des « aires urbaines » en 1990 pour rendre compte de la périurbanisation, ce procédé rendrait la population urbaine, ce qui ne colle pas avec une France plus équilibrée selon la tradition agrarienne. Et par les grandes, moyennes et petites aires urbaines de 2010 permettent de retirer leur attribut urbain aux villes de moins de 25.000 hbts. L’INSEE a modifié les critères par manipulations statistiques éliminant des millions d’habitants des villes réalimentant le mythe de la permanence du rural., ce qu'il qualifie de « funambulisme intellectuel », dénonçant qu’il agissait sous influence de l’Etat FR : un organisme statistique financé par le budget national impose aux citoyens l’imaginaire anti-urbain de l’espace urbain des politiques, d’où l’Etat est-il au service de la société ou l’inverse ? Dès lors, serait-il temps de faire de faire de l’INSEE un outil au service de la connaissance ?

Cette allergie à l’urbain se manifeste par beaucoup d’idées reçues : cas édifiant de l’Ile-de-France et de Paris

cf Davezies, la macrocéphalie de Paris recule, mais les territoires urbains performant en financent d'autres pas compétitifs alors que leurs propres banlieues concentrent du mal développement. Lévy prône un