Etre ouvriére en Europe occidentale de 1880 à 1920
Par Plum05 • 22 Août 2018 • 2 670 Mots (11 Pages) • 602 Vues
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De plus elles étaient ouvrières tout en s’occupant de leurs enfants (souvent mis sous drogue pour rester calme) et de leurs foyers. ( voir l’œuvre Rentrée des ouvriéres montrant la transition des femmes entre ouvrière et femme au foyer à la fin de leurs journées de labeur)
TRANSITION : La mécanisation semble en vérité masculiniser ce secteur car les hommes deviennent les dirigeants (contremaitres) des femmes, et en profite un fois de plus pour maintenir leur supériorité sur la femme (cette thèse est développé par Michelle Perot dans l’article cité précédemment ainsi que dans -Histoire des femmes, le XIXème siècle, Michelle Perrot ( éd Plon). Nous pouvons donc limiter cette vision de l’indépendance de l’ouvrière… Pourtant c’est durant cette période que l’ouvrière prend une place dans le monde ouvrier et rend lentement légitime son rôle.
- L’ouvrière loin d’être le symbole d’émancipation.
Idée : les ouvrières du 19e siècle, n’ont que peu l'occasion de se faire entendre, ni dans les livres, ni dans les journaux, ni dans les congrès syndicaux. (La fin du XIXe siècle voit l'essor du syndicalisme :avec deux types révisionnistes en Grande-Bretagne ou en Allemagne, et révolutionnaires en France et en Italie. ) (Les pressions du clergé (à Douarnenez en France, en 1905, refus des sacrements à celles qui ne quittent pas le syndicat), du mari et du patron.
Exemple : 3ème congrès de la CGT en 1897 : demande de mise en garde pour « les quelques rares corporations où l’élément féminin n’est pas encore entré » : réaction qui exprime une crainte à l’égard de cette mise en concurrence entre hommes et femmes qui risque à terme d’aggraver le chômage masculin et d’abaisser les salaires
Des intellectuels tel que l’historien Michelet (1798-1874), le moraliste Jules Simon (1814-1896), qui s’opposera à la politique scolaire de Jules Ferry ou encore l’économiste Jean-Baptiste Say considèrent que la femme ouvrière est contre-nature.
Analyse : Il y une peur du travail de la femme dans une société capitaliste, les femmes sont peu acceptées et sont hésitantes à se présenter dans des syndicats réservés jusqu’ici aux hommes : 5 % des syndiqués sont des femmes en 1900 et à peine plus de 8 % en 1914.
Avec tout de même des mouvements féminins : les ouvrières en soieries ( Vizille en 1905), les ouvrières en parapluies (Aurillac en 1914).
Les médecins considèrent que le travail féminin vient nuire à la grossesse, à l’allaitement des enfants(les trépidations de la machine à coudre nuisait d’après certain médecin à la fécondité). Le travail féminin conduit déjà à la réduction de la fécondité librement choisie.
TRANSITION : Etre ouvrière avant 1914 en Europe occidentale est donc loin d’être le symbole de l’émancipation et de la libération féminine. Il est vrai que le travail l’ouvrière en Europe ce fait de plus en plus reconnaitre, mais tous les pays d’Europe occidentale montrent plus ou moins une réticence à l’arrivée des femmes sur le marché du travail en générale et surtout dans le monde ouvrier. La machine qui venait déjà dévaloriser le travail de force des ouvriers, permet en plus à la femme de remplacer les hommes pour un moindre coût. De plus, la vision de la femme reste toujours à cette période celle d’un être doux, fragile, prédisposé à s’occuper d’une famille, d’un foyer et à répondre à son devoir familiale et conjugale. Pourtant, et contre toute attente, la Première Guerre mondiale permettra réellement aux ouvrières d’être reconnues et plus ou moins acceptées dans cette société.
- Le tournant de la 1er Guerre mondiale pour le travail des femmes dans le domaine ouvrier.
- Le besoin de main d’œuvre : nécessité de l’ouvrière
idée : La mobilisation des hommes au front entraine une nécessité de mobiliser les femmes au travail ouvrier notamment dans les usines d’armements et en l’agriculture.
Exemple: En Allemagne, la pénurie masculine (1913-1918) entraine une mobilisation de la main œuvre féminine( mais aussi des moins de 17 ans, prisonniers de guerre, travailleurs étrangers.) La main d’œuvre féminine passe de 22% à 34%, ce qui est moins qu’en France. (Il n’y a pas plus de femme qui travaille, mais plus dans les usines de guerre comme les usines de métal, chimique..)
En Angleterre, le recours au travail féminin non qualifié modifie la composition de la main-d’œuvre. On passe de deux millions de femme dans l’industrie en 1914, à deux millions huit cents milles en 1918. (Mais les femmes quittent surtout leur emploie domestique pour les métiers des transports, de la banques, du commerces, et du domaine médical). On peut lire dans le journal d’oxford: “ The First World War was notable for women's work […] Already by April 1916 the female labour force had grown by 600,000”
En Italie, on peut lire sur le site universitaire TRECCANI, LA CULTURA ITALIANA «la Prima guerra mondiale […] immobilizza infatti per quattro anni la popolazione attiva maschile, crea mancanza di manodopera in settori fondamentali dell’industria (innanzitutto quella degli armamenti), obbliga a utilizzare manodopera femminile anche per compiti importanti.”
Analyse : Elles remplacent les hommes dans l’industrie mais aussi dans les champs où elles commencent à utiliser les machines agraires. Les femmes travaillaient déjà dans l’industrie, mais elles se mettent à travailler à la place des hommes. Même les femmes ne travaillant pas s’y mettent car aucun salaire ne rentre au foyer : le « chef de famille » étant sur le front, et l’allocation versée par le gouvernement est faible. Les femmes sont nécessaires pour la fabrique armes et des munitions (on voit notamment apparaitre le terme : les munitionnettes).
TRANSITION : Il y a donc un véritable besoin des femmes, durant cette période de l’histoire en Europe occidentale, dans l’industrie d’armement et dans le milieu agricole. Ainsi c’est le moment où les femmes mais aussi d’autres catégories de personnes mobilisées pour l’effort de guerre à l’arrière vont démarrer des grèves et des revendications sociales.
- Un bon moment pour s’émanciper
Idée : Le fait que l’Etat en temps de guerre ait besoin des femmes, leur permet de commencer à revendiquer leur position. Les femmes (et les mutilés) sont à l’origine de nouvelle réglementation
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