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Dynamiques des espaces productifs dans la mondialisation.

Par   •  3 Octobre 2018  •  1 675 Mots (7 Pages)  •  538 Vues

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trop petit pour le monde. Pourtant de nombreux débats persistent. D’abord l’efficacité : 75% des fonds de recherche en France sont d’origine publiques (contre 15% en Allemagne) ces fonds semblent démesurés au regard des résultats. Comment juger de la rigueur de l’utilisation de ces fonds publics par des entreprises privées ? Le pôle lui-même n’impressionne pas : avec deux fois plus de chercheurs que Cambridge il aligne 40% de publications scientifiques de moins. La comparaison avec Stanford (le modèle) est plus cruelle : avec 4 fois moins de chercheurs Stanford publie plus (De l’ordre de 20% de plus !). Enfin, maladie française, le projet est conçu sans concertation avec les acteurs locaux (usagers, communes et collectivités territoriales).

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Pour autant, la France a-t-elle le choix ? La mondialisation libérale entraîne une Nouvelle Division Internationale du Travail (NDIT). Les entreprises industrielles délocalisent leurs unités de production (Et il ne s’agit plus seulement des productions industrielles à faible valeur ajoutée) dans les pays émergents : coûts salariaux moindres (Pas de protection sociale, pas de loi protégeant les salariés contre les accidents du travail, peu de syndicalisme…), impôts sur les bénéfices quasi nuls, législation très flexible sur les conditions et les rythmes de travail… Les pays riches doivent se repositionner sur les secteurs innovants, là où l’armature ancienne et dense d’écoles, d’universités et de centres de recherche sera un avantage comparatif. Et, où les coûts salariaux ne jouant plus, la marge sera élevée. Et déjà dans le secteur des télécommunications (ZTE), de l’électronique (LENOVO) ou du transport ferroviaire (TGV) la République Populaire de Chine (RPC) s’avère un compétiteur redoutable. Les synergies entre les différents acteurs de l’innovation (État, laboratoires publics et entreprises privées) et les collectivités territoriales (en règle générale chargée de l’attractivité et de l’accessibilité des territoires) est fondamentale. La mondialisation entraîne comme partout dans le monde une métropolisation des activités très nette : Aerospace valley à Toulouse (Aéronautique-Aérospatiale), Lyonbiopôle à Lyon (Technologies de la santé) illustrent les dynamiques de localisation des territoires productifs que sont les pôles de compétitivité. Cette concentration des activités vers les métropoles concerne aussi l’ensemble du système productif français. Les industries françaises s’internationalisent (Renault délocalise une partie de sa production en Turquie, en Slovénie) et nouent des partenariats stratégiques avec des entreprises étrangères (Nissan au Japon, Dacia en Roumanie). Dès lors les entreprises industrielles regroupent leurs activités françaises en villes car elles ne conservent que les fonctions tertiaires et de commandement. L’économie française étant à son tour réceptrice d’Investissements Directs Étrangers (IDE) les entreprises ont tendance à quitter les terroirs historiques pour les villes dans lesquelles elles ont plus de visibilité et plus de soutiens (Chambres de commerce et d’Industrie, syndicats patronaux) et où elles sont plus accessibles. Car l’accessibilité est devenue le maître mot des logiques de localisation : les entreprises industrielles quittent les banlieues (Où elles trouvaient leur bassin de producteurs non loin de leur bassin de consommateurs) pour les Zones Industrialo-Portuaires (ZIP) et leurs hinterlands que sont les vallées fluviales. Car maintenant le producteur peut-être en Tunisie et le consommateur à Shanghai. Il importe donc d’être aux carrefours de transport. Les collectivités territoriales, pour structurer et renforcer leur économie locale, sont invitées à mettre sur pied les « systèmes productifs locaux », sorte de spécialisation économique à l’échelle locale (Exemple de la vallée de l’Arve qui regroupe 600 PMI du décolletage sur 300km²). On est passé en cinquante ans d’un espace productif national à un réseau d’espaces productifs locaux que les collectivités territoriales doivent accompagner dans leur structuration et leur accessibilité. Ces recompositions géographiques et spatiales touchent aussi les agro-systèmes : les régions aux sols fragiles (Montagnes) se tournent vers les productions spécialisées (AOC comme le fromage Beaufort en Vanoise), les activités les plus productives se recentrant sur les terres riches (Ouest et l’élevage intensif, région parisienne et la grande céréaliculture par exemple) et bien raccordées aux marchés européen et mondial. Car l’agriculture est comme l’industrie prise dans les logiques de la mondialisation.

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Les espaces productifs en France sont donc animés d’une double logique de localisation. Ils se concentrent dans les villes (et les régions très peuplées) et sur les littoraux. Ce sont les phénomènes de littoralisation et de métropolisation. On est passé en 50 ans d’un espace productif national à une multitude d’espaces productifs locaux reliés en réseau et reliés plus ou moins au Reste Du Monde. Dans ces recompositions l’État et les pouvoirs publics ont un rôle stratégique en termes d’aménagement du territoire. Accompagner ces recompositions en les conciliant avec les impératifs du développement durable, rendre ces territoires accessibles sans sacrifier les intérêts des usagers de proximité, voilà les enjeux contradictoires de l’aménagement des espaces

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