Analyse de document : Extrait d’une préface de Serge Klarsfeld
Par Stella0400 • 22 Mai 2018 • 999 Mots (4 Pages) • 749 Vues
...
En 1995, le président Jacques Chirac, lors de la commémoration annuelle de la rafle du Vél' d'Hiv, reconnaît officiellement la responsabilité de l'Etat français dans la déportation des juifs ce qui joue un role fondamentale dans le travail de mémoire de la France. Son discours rompt avec la mémoire d'Etat officielle qui s'était imposée depuis la fin de la guerre , il marque la fin de la distinction entre la République et le régime de Vichy initié par le général de Gaulle. L’histoire de la Shoah prend désormais une place spécifique dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale : son enseignement est introduit dans les programmes officiels de l’Education nationale. La loi du 10 juillet 2000 a permis d’officialiser cette journée du souvenir en « instaurant une journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes » de France » (anonymes qui ont aidé les juifs face aux persécutions). Cette évolution est due aux travaux des historiens sur cette période. En effet, ils remettent en cause l'image d'une France attentiste voire lâche qui prévalait depuis les années 1970, au profit d'une vision plus nuancée, et forcément plus complexe, de la société française durant l'Occupation.
Les mémoires de la Seconde Guerre mondiale ont donc évolué en fonction du contexte national et international, mais aussi du long et lourd travail de mémoire des historiens, des cinéastes, des journalistes, des juges et des groupes particuliers (enfants de disparus, les Justes, etc.). Au temps du résistancialisme gaulliste et communiste a succédé, au tournant des années 1960-1970, la lente émergence de la mémoire de Vichy et de la Collaboration, ainsi que celle du génocide. Le devoir de mémoire s'impose comme l'un des fondements de notre démocratie.
...