Travail d'étude et de recherche
Par Junecooper • 20 Juin 2018 • 4 385 Mots (18 Pages) • 765 Vues
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Division attentionnelle
Parmi les débats les plus fluctueux en termes de recherches, nous trouvons celui qui porte sur la division attentionnelle.
Notre attention visuelle est traditionnellement assimilée à un « Zoom optique » qui couvre une zone spatiale ou à un projecteur qui éclaire un objet puis un autre. En effet, c’est ce que stipulent respectivement les théories du « Zoom-Lens » et du « Spotlight » et c’est la conception univoque (unitaire) de l’attention. Pour la théorie du « Spotlight » (Posner, Snyder, & Davidson, 1980), l’attention est comparée à un faisceau lumineux se déplaçant dans l’espace visuel de manière continue ou discrète.
D’autre part, la théorie du « Zoom-Lens » (Ericksen & St James, 1986) stipule que la taille de ce faisceau attentionnel peut être modulée.
Ces deux métaphores s’accordent sur le caractère unitaire de l’attention visuelle et défendent donc l’idée de l’indivisibilité attentionnelle. Ainsi, l’idée d’une capacité de l’attention visuelle à répondre à des stimuli répartis sur des zones spatiales différentes pour réaliser deux tâches ou plus en même temps n’est pas prise en considération.
Néanmoins, d’autres travaux suggèrent que l’attention peut être allouée simultanément vers de multiples zones spatiales du champ visuel.
Shaw et Shaw (1977) sont les premiers auteurs à avoir remis en question la conception unitaire du faisceau attentionnel. Ces derniers ont montré que le taux d’identification correcte de lettres très brièvement exposées s’accroît et le temps de réponse diminue quand les lettres apparaissent à l’une ou l’autre de deux localisations préalablement indicées. Les auteurs en concluent que les sujets sont capables d’allouer leur attention sur au moins deux localisation spatiales différentes.
Dans sa théorie du gradient ou modèle de l’attention distribuée de l’attention, Laberge (1989) propose que l’attention ne peut pas être assimilée à un faisceau unique se déplaçant de manière analogique et continue dans l’espace visuel mais au contraire, pour lui, il y a développement d’un pic dans la distribution d’attention qui rendra plus efficace le traitement de toute information visuelle apparaissant à cet endroit.
Le paradigme de poursuite visuelle (Sears & Pylyshyn, 2000 ; Yantis, 1992) consiste en tâche pendant laquelle le sujet doit poursuivre visuellement trois à cinq objets cibles mouvants parmi un ensemble de dix objets. Ces objets cibles sont désignés par un clignotement et la trajectoire de leur mouvement est aléatoire. Après l’arrêt du mouvement des cibles, les participants doivent indiquer si un objet test faisait ou non partie des cibles mouvantes. Les résultats de cette recherche indiquent une capacité à poursuivre visuellement quatre objets durant un laps de temps assez important de dix secondes en moyenne même si ces objets sont spatialement séparés par des distracteurs. Cependant, cette théorie n’adhère ni à l’hypothèse du « Spotlight », ni celle de division attentionnelle. La poursuite visuelle est effectuée d’une manière pré-attentive en localisant que les cibles dans l’espace visuel, ce que l’auteur appelle « l’indexation visuelle » (Pylyshyn, 1989). On admet à partir de ces données que le système visuel puisse répartir son attention sur plusieurs localisations.
Awh et Pashler (2000) ont développé un paradigme qui permettait d’avoir une mesure plus directe de la qualité de traitement des distracteurs compris entre les cibles. Pour ce fait, ils ont utilisé une tâche de report partiel. Cette tâche consistait à identifier deux chiffres-cibles insérés dans une matrice de 5 X 5 lettres-distracteurs. Deux indices, affichés pendant 750 ms, informaient sur les localisations les plus probables des cibles. Cet indiçage était valide à 80%, c'est-à-dire que dans 20% des essais, les chiffres-cibles apparaissent dans des localisations supposées être occupées par des distracteurs. Ces localisations non valides, pouvaient se situer entre les deux cibles ou entre deux autres distracteurs éloignés des cibles. De plus, l’indiçage pouvait survenir horizontalement (dans deux hémichamps différents) ou verticalement (dans le même hémichamp).
La présentation des cibles et distracteurs, qui durait en moyenne 69 ms était suivie par un masquage de toute la matrice pour empêcher un éventuel traitement post-perceptif (Awh et Pashler, 2000).Les résultats montrent que l’indiçage a été très efficace puisque le niveau de performance est significativement plus bas dans la condition non valide que dans la condition valide. Par ailleurs, si les performances sont excellentes dans le cas où les cibles ont été indicées horizontalement, elles sont significativement moins bonnes dans le cas où l’indiçage est vertical, c’est à dire lorsque les cibles apparaissent dans un même hémichamp. Dans leur ensemble, ces résultats montrent que les sujets parviennent efficacement à diviser leur attention spatiale en présence de distracteurs apparaissant simultanément aux cibles.
Il est maintenant temps de savoir si l’attention peut être divisée lorsqu’aucun signal de nature exogène ne permet d’orienter l’attention ou de la maintenir vers les objets cibles.
Mc Mains et Somers (2004) ont mis au point un paradigme expérimental. Les sujets sont confrontés à une tâche de présentation visuelle séquentielle rapide au cours de laquelle des stimuli apparaissent successivement au même endroit très rapidement et il les participants devaient identifier certains de ces stimuli. Dans une première condition, deux flux de stimuli apparaissant à la vitesse d’un item par 173 ms devaient être traités. Les participants étaient appelés à comparer dans un premier temps deux chiffres cibles présentés simultanément dans les deux flux. Ces derniers étaient insérés parmi trois autres flux distracteurs. L’un de ces flux distracteurs était en permanence présenté entre les deux flux contenant les cibles. Dans un deuxième temps, le dispositif était le même sauf que les participants devaient traiter uniquement l’un des deux flux comprenant les cibles et reporter le chiffre présenté. Les auteurs ont montré l’absence de différence significative de performances entre les deux temps suggérant ainsi une forte capacité à diviser l’attention. L’analyse de l’activité cérébrale a permis de montrer que la division de l’attention s’exerce de manière plus forte lorsque l’attention
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