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Cette situation m’a questionné déontologiquement et éthiquement puisque je me retrouvais face à un dilemme. Devais-je mettre le billet dans la boîte aux lettres et prendre le risque de frustrer la personne ou le conserver ce qui était contraire à ma déontologie et à mon éthique?

Dans le cadre de mon institution et des missions inhérentes au métier d’assistante de service social, je ne peux pas recevoir une rémunération de la part d’un usager. En parallèle, mon éthique m’interdit de recevoir des cadeaux de cette nature. Je suis particulièrement mal à l’aise lorsqu’on souhaite me remercier par le biais d’un cadeau. En effet, la signification du cadeau pour l’usager est pour moi très importante. J’ai donc fait le choix de mettre ce don dans la boîte aux lettres en quittant l’immeuble avec le risque d’altérer la relation créée. Néanmoins, cette situation m’a questionné sur la nature du don. Si le don avait été d’une autre nature, l’aurais-je accepté ?

Je pense que si le don avait été, par exemple, une boîte de chocolat, je l’aurai accepté. Pour moi, la signification du cadeau est importante. Par conséquent, c’est la signification que donne l’usager à son présent et sa nature qui vont influencer son acceptation. J’accepterai plus facilement un cadeau à destination de l’ensemble de l’équipe plutôt qu’il soit à ma destination en tant que personne. C’est pourquoi, je préviens toujours la personne qui me fait un cadeau que je le partagerai avec l’ensemble de l’équipe

Cette situation m’a permis de me construire une posture professionnelle. Ainsi, lorsque l’usager me remercie par le biais d’un cadeau, par exemple un bouquet de fleurs du jardin, je ne le garde pas personnellement mais je le mets dans la salle de pause afin que les autres membres de l’équipe puissent en profiter. Lorsque ce cadeau est de nature financière même à destination de l’ensemble de l’équipe, je le refuse en m’appuyant sur ma déontologie, les règles de mon institution et mon éthique.

- Les limites de l’accompagnement

Lors de mon stage de deuxième année, une situation m’a fortement questionné sur les limites de notre accompagnement. En effet, ma formatrice de stage accompagnait une personne atteinte d’une maladie dégénérative qui lui occasionnait des troubles de la mémoire. Elle ne pouvait plus se faire à manger ni payer ses factures ni faire certains actes de la vie quotidiennes. Dans ce contexte, ma formatrice a effectué des démarches afin de mettre en place une mesure de tutelle pour cette personne.

La mise en place d’une mesure de protection étant long, ma formatrice a pris l’initiative de poursuivre l’accompagnement de cette personne jusqu’à ce qu’elle soit protégée. Par conséquent, elle a mis en place du portage de repas et des heures d’aide à domicile pour aider la personne au quotidien. Chaque semaine, elle allait au domicile de la personne pour ouvrir les courriers et payer par chèque les factures.

Pour moi, ma formatrice outrepassait ses fonctions. La mission de l’institution était de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées en mettant en place des aides complémentaires. Ces aides étant mises en place et la procédure de mesure de protection étant engagée, je pensais que les limites de l’institution était atteinte.

Cette situation m’a permis de me questionner sur jusqu’où dois-je aller dans l’accompagnement ? La personne n’était pas en capacité de prendre des décisions pour elle-même alors est-ce notre rôle de se substituer ? Comment dans ce contexte respecter la parole de l’usager et le rendre acteur de ses décisions ?

En échangeant avec ma formatrice de stage et les formateurs du centre de formation, j’ai compris que l’Assistant de service social avait pour mission la protection de la personne vulnérable. Ainsi, ma formatrice était compétente jusqu’à ce qu’il y ait une décision de justice concernant la mise sous mesure de protection. Elle pouvait donc mettre en place certaines aides en adéquation avec les besoins de la personne. Elle devait tout de même prendre en compte les choix de la personne.

Cette situation m’a permis de construire ma posture professionnelle sur cette question. Ainsi, dans ce contexte, je continuerai l’accompagnement jusqu’aux limites des compétences de mon institution et des missions liées au métier d’Assistant de service Social.

Ces trois années de formations m’ont permis de m’interroger et de me remettre en question sur certains sujets. Grâce notamment à mes expériences de stage et ma formation théorique, j’ai pu construire mon positionnement professionnel. J‘ai acquis certaines postures et attitudes à adopter selon les situations ce qui me permettra de les mobiliser en tant que professionnelle.

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