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Rhinoceros d'eugene

Par   •  19 Septembre 2017  •  1 032 Mots (5 Pages)  •  522 Vues

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La mise en scène démontre un phénomène de massification dans l’acte III. Les didascalies sont plus nombreuses et plus précises par rapport aux deux autres actes. D’abord, les décors affichent le nombre croissant de rhinocéros dans la ville. Alors que Bérenger et Daisy discutent, on aperçoit une multitude de têtes d’animaux comme l’indique la didascalie : «Les têtes de rhinocéros remplissent le mur du fond» (p.153). Les décors sont construits de manière à montrer que les rhinocéros envahissent de plus en plus l’espace. Ionesco indique qu’ils sont à proximité du logis du personnage principal : «Daisy regarde de tous les côtés, vers tous les rhinocéros dont on voit les têtes sur les murs, à la porte du palier, et aussi apparaissant sur le bord de la rampe» (p.156). De plus, chez Bérenger, il y a des tableaux d’hommes et de femmes qualifiés de laids alors que les têtes de rhinocéros sont très belles. En fait, Bérenger regrette de n’être pas aussi beau qu’eux : «La laideur de ces portraits contraste avec les têtes des rhinocéros qui sont devenues très belles. Bérenger s’écarte pour contempler les tableaux.» (p.16) Dans cette didascalie, on comprend que même Bérenger est atteint par le phénomène de massification puisqu’il en vient à souhaiter d’être différent de ce qu’il est. Il y a aussi les sonorités qui expriment la densification du troupeau. Les bruits qu’il fait sont omniprésents : « Les bruits s’entendent de partout […] De droite, et de gauche, dans la maison on entend des pas précipités, des souffles bruyants de fauves.» (p.153). Les rhinocéros sont envahissants et ce sont les bruits qui l’indiquent avant tout. Bérenger les trouve si dérangeants qu’«il se met du coton dans les oreilles» (p.160). Autrement dit, Bérenger souhaite garder son individualisme par rapport à la masse et les bouchons dans les oreilles le lui permettent en partie. Cependant, il finit par être charmé par les barrissements des rhinocéros à qui il veut ressembler parce qu’il préfère leur apparence à la sienne. Il admire aussi la musicalité de leurs sons : «Tous ces bruits effrayants sont cependant rythmés, musicalisés.» (p.153). En effet, les piétinements sont coordonnés et mélodieux, ressemblant même à un chant. Ce chant exprime les individus qui se confondent dans la masse.

En somme, l’auteur dénonce le dangereux phénomène de la massification. Il illustre son propos par le biais de la métamorphose massive de personnes en rhinocéros afin d’illustrer la bêtise humaine. Vouloir ressembler aux autres est commun à tous, même au personnage de Bérenger. Les gens sont influençables les uns par rapport aux autres et ils suivre la majorité, comme c’est le cas avec Jean et Daisy. Du côté de la mise en scène, on voit de plus en plus de rhinocéros en arrière-plan et cela finit par faire changer les arguments de Bérenger, au point qu’il en vient à se trouver laid. Il y a un lien à faire avec «La Peste» d’Albert Camus entre cette maladie et la massification, puise ce sont des maux moraux qui s’attaquent aux valeurs de l’humanité.

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