Présentation Enfance Sarraulte
Par Matt • 20 Juin 2018 • 1 115 Mots (5 Pages) • 424 Vues
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- Les problèmes de la mémoire et le temps :
Se posent cependant les problèmes de la mémoire auxquels elle se confronte.
- l’oubli : cf. verbes (« savoir, se souvenir ») les adverbes approximatifs. (« Probablement, peut-être… »)
- L’imprécision du souvenir : le narrateur craint les « morceaux de préfabriqués », les clichés « les beaux souvenirs d’enfance »
- Les vides ou trous de mémoire, qui sont visibles dans les espaces blancs, les répétitions, les piétinements de la phrase.
Sans oublier le problème du décalage entre le « je »qui écrit et le « je » enfant qu’il faut faire renaître. L’autobiographie traditionnelle envisage une chronologie des souvenirs pour expliquer l’histoire du moi qui s’écrit. Sarraute va donc s’éloigner de la tradition pour envisager le souvenir par le biais des sensations qui deviennent un accès à la psychologie de l’enfant de l’époque.
- Les tropismes et le souvenir :
C’est bien par les sensations qu’elle envisage de traiter ces souvenirs. Elle veut atteindre les réactions profondes et cachées de l’enfant. Le tropisme est la réaction développée face à un stimulus extérieur, ils seront dès lors retranscrits par des images et des descriptions afin d’aller au fond de l’individu, de puiser en lui pour faire renaître les sensations de l’enfant.
- Sarraute et son double :
- Toute la vie de Sarraute s’envisage sous le signe du déchirement : entre deux parents divorcés, entre deux cultures, entre deux langues… Elle prend en compte cette multitude du moi dans le projet autobiographique et envisage le tiraillement entre fusion et détachement avec sa mère, elle alterne les souvenirs avec son père de ceux avec sa mère, le rapport à la langue est lui-même évoqué lors de l’épisode « soleil/solnz ».
- Dans l’écriture même elle met en avant cette pluralité du moi en confrontant dans le dialogue le moi qui prend en charge l’autobiographie et sa conscience d’écrivain qui l’empêche de se laisser aller aux tentations ou facilités du genre. Ce dispositif de dialogue permet au lecteur d’assister au travail d’écriture en train de se faire.
- Sarraute et la langue :
Le défi se situe se situe donc dans l’acte d’écriture pour Sarraute et non dans le souvenir lui-même. On a cependant l’histoire de sa personnalité d’écrivain qui se développe, son rapport à la langue et comment se construit sa culture, son appropriation de la langue française. La langue a donc une place prédominante dans l’œuvre car elle doit restituer le travail de l’écrivain. On renonce à la logique chronologique, mais la recherche sur le mot et sur le style devient essentiel pour approfondir la compréhension de l’enfant.
Le style est déterminé par le but de l’œuvre : juxtaposition des phrases qui marque le travail de la mémoire et du souvenir, le dévoilement progressif de soi passe par cette fragmentation. Les phrases sont simples= proche du langage de l’enfant. Les énumérations marquent la volonté de recherche de l’auteur pour décrire au mieux les sensations éprouvées.
Cette nouvelle forme de l’autobiographie privilégie l’instant où se forme le souvenir. En cela elle ouvre la voie à une nouvelle conception de l’autobiographie, à une écriture nouvelle, moderne cherchant à placer les enjeux de l’autobiographie tant sur le plan psychologique qu’esthétique.
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