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Machiavel et la pensée politique moderne

Par   •  26 Février 2018  •  2 900 Mots (12 Pages)  •  496 Vues

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B- L’organisation de la société politique

Machiavel est un scientifique. En effet, il classe les différentes formes de régimes en fonction des moyens mis en œuvre pour y acquérir le pouvoir. Il conceptualise pour cela la théorie cyclique des régimes, qui avait déjà été énoncé par Cicéron. Pour Machiavel, ou Cicéron avant lui, les états naissent sous la forme de monarchie (système politique où l'unité du pouvoir est symbolisée par une seule personne, appelée « monarque ») : un chef sage fonde une dynastie héréditaire. Mais les héritiers abusent de leur position, on arrive donc à une tyrannie (système politique où un Homme accède illégalement ou illégitimement au pouvoir et le conserve de manière absolue). Sous ce régime, des Hommes influents se regroupent pour renverser le tyran : c’est l’avènement de l’aristocratie (système politique où le pouvoir est détenu par une élite). Mais la corruption fait rage, on passe donc à une oligarchie (système politique où le pouvoir est réservé à un petit groupe de personnes qui forment une classe dominante). Le peuple se révolte ensuite et c’est le début de la démocratie (système politique dans lequel le peuple est souverain). Les démagogues prennent possession du pouvoir : on est dans une ochlocratie (système politique dans lequel la foule a le pouvoir d’imposer sa volonté). L’état est alors dans le chaos. Un nouveau chef sage apparaît et recrée un nouveau régime monarchique.

La notion de société civile est conceptualisée par les penseurs de la politique moderne. Cependant, elle est d’abord née chez Aristote et Cicéron : on l’appelait alors communauté politique (« koinônia politiké » en grec, et « societas civilis » en latin). Elle est alors définie comme la communauté des citoyens constituée dans le but de « bien vivre » : l’organisation des institutions des inégalités naturelles présentes des sociétés et les droits du chef de famille sont reconnus comme politique. La société politique est donc confondue avec la société politique. Dans le sens moderne du terme, la société civile se définit par la sphère des intérêts privés des citoyens, qui présuppose la politique et ses institutions (comme l’Etat) mais ne se confond pas avec elles. Cette conception s’est affirmée en effet grâce aux théoriciens du rationalisme politique moderne que sont Thomas Hobbes et John Locke. La société n’est plus envisagée comme naturelle, mais au contraire comme le produit artificiel d’un pacte ou d’un contrat social par lequel les hommes s’associent volontairement pour abandonner leur condition animale d’insécurité et de violence. Les Hommes se soumettent au pouvoir souverain exprimant et représentant une volonté d’ordre et d’unité du corps politique. Selon Hobbes, « l’union ainsi réalisée s’appelle civitas ou société civile, et aussi personne civile ». Ainsi, Hobbes statue que sans l’institution d’un souverain qui la constitue et la protège, aucune société civile ne saurait exister. Cependant, cein. Cela vaut également pour ceux qui, à l’instar de Locke, voient déjà à l’œuvre dans l’« état de nature » des rapports sociaux privés — famille, propriété, utilisation de la monnaie et économie de marché — relevant typiquement de la société civile. Dans ce cas aussi, en effet, pour donner vie à la « société politique ou civile » et rendre effectives ces institutions naturelles et sûres, il faut en passer par un accord entre les individus et la création artificielle de l’Etat (par un pacte ou une convention). L’Etat, en somme, est ce qui permet l’existence de la société civile.

Machiavel et les auteurs de la pensée politique moderne théorisent donc dans un premier temps l’Etat et sa philosophie par une conception nouvelle du politique et l’organisation de la société politique. Cependant, ils traitent également de la primauté du souverain dans l’espace politique.

II) La primauté du souverain

La pensée politique moderne s’attache également à justifier la primauté du souverain. Pour Machiavel, le souverain est un personnage qualifié du nom de « Prince » (A). D’autres auteurs mettent l’Homme au centre du politique et comme acteur complet de la vie politique (B).

A- Le Prince chez Machiavel

Dans son œuvre, Le Prince, Machiavel s’adresse aux monarque qui accèdent au pouvoir dans une cité, qui doivent apprendre à garder ce pouvoir et à qui se pose le problème de leur légitimité et stabilité. En effet, comment conserver le pouvoir quand on s’empare d’un Etat habitué à vivre selon ses propres lois ? Il personnifie le meilleur des gouvernants dans un personnage qu’il appelle le « Prince ». Ce personnage est un gouvernant, un chef d’un régime de type monarchique mais aussi un chef militaire (Machiavel prend l’exemple d’Hannibal). Le Prince est donc vu comme un général conquérant. Machiavel statue que le Prince doit s’allier au peuple, plutôt que aux seigneurs qui se considèrent comme ses égaux. En effet, le peuple de demande qu’à ne pas être opprimé. Or les seigneurs, les grands du royaume, veulent opprimer le peuple. Le Prince doit donc apparaître comme un honnête Homme. Cependant, le peuple n’a pas un statut d’élément actif dans l’Etat. Machiavel l’assimile à un élément passif qui a besoin d’un chef. Machiavel explique donc aux monarques que s’allier au peuple est un choix stratégique quand ils sont un monarque non héréditaire puisqu’ils sont dans la cité comme des conquérants.

Machiavel continue sa description du personnage du Prince en parlant de la virtù qui est d’après lui au cœur de l’art du prince. Virtù est un mot italien qu’on peut traduire par « force » ou « vertu » (dans le sens d’une propriété positive, active et dynamique d’un être). La virtù n’est pas la vertu au sens éthique du terme. En effet, Machiavel statue qu’une des méthodes pour se maintenir au pouvoir est de détruire les forces de l’ennemi, de lui faire perdre sa puissance. Il faut donc éteindre (« spingere » en italien) la lignée du monarque qui régnait là où le monarque veut s’implanter afin d’éviter toutes tentatives de révolte. A la virtù, Machiavel rajoute la notion de fortune dans les attributs du Prince. En effet, la fortune (la bonne fortune, la chance ou la mauvaise fortune) fait, d’après Machiavel, partie intégrante de la vie du Prince. Dans son œuvre Le discours sur Tite-Live, Machiavel fait référence à la fortune. En effet, il dit « telle est la marche de la fortune : quand elle veut conduire un grand projet

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