Mouvement Baroque
Par Junecooper • 9 Juillet 2018 • 3 679 Mots (15 Pages) • 634 Vues
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du langage, de la gestuelle maladroites ou parfois grossières. Il s’agit d’un registre irrévérencieux, ridiculisant les modèles littéraires dominants comme l’épopée. On distingue trois nuances dans le burlesque :
La parodie
La satire
Le grotesque
Quatre poètes illustrent bien tout ce que peut recouvrir la notion du baroque : Mathurin Régnier (1573-1613), qui s’est distingué dans le genre satirique, Théophile de Viau (1590-1626), qui a poursuivi, entre autres, la tradition de l’ode, Malherbe, le plus âgé de tous, mais aussi le plus « moderne », qui, sans ignorer les tentations du baroque dans sa jeunesse, en a ensuite tempéré les excès en formulant un ensemble de règles strictes qui posent les bases de la future esthétique « classique ». Saint-Amant (1594-1661) achèvera ce tour d’horizon ; en effet son premier recueil d’Œuvres (1629) marque un aboutissement de la poésie baroque, par la variété des tons et la diversité des genres qu’il pratique ; il annonce aussi la génération suivante, celle de la préciosité et de la galanterie, dont il demeurera un des brillants représentants.
Le roman baroque se développe au 17e siècle à la cour du roi de France. Dans les romans baroques, les intrigues sont complexes et multiples. On distingue de nombreux types de romans baroques, qui présente un monde idéalisé et le roman picaresque, à mi-chemin entre idéal et réalité. La ligne de démarcation entre les deux est généralement nette et tranchée. Les uns croient en la suprématie de l’esprit et donnent à l’amour une signification essentiellement spirituelle, l’interprètent comme une communion des âmes. Ils se livrent à une description idéalisée de l’homme. L’idéalisme s’affirme dans le roman héroïque et le roman pastoral, romans-fleuves, qui atteignent parfois plusieurs milliers de pages. Les dialogues amoureux y tiennent une place importante. On peut parler à ce propos d’une sorte de casuistique amoureuse. Les personnages et les situations sont très stéréotypés. Les autres attachent une plus grande importance au corps, soulignent l’aspect sensuel de l’amour. Ils peignent l’homme de façon réaliste, tel qu’il est, avec ses défauts, ses insuffisances, ses ridicules. Ce qu’il faut entendre en fait par ce « réalisme », c’est le refus de l’idéalisation romanesque : le roman comique décrit la société, en soulignant l’importance des réalités quotidiennes, en éclairant d’une lumière crue tout ce qui est prosaïque dans la vie humaine. La tradition du roman comique remonte aux origines du genre romanesque, si l’on pense au Satiricon de Pétrone, à L’Âne d’or d’Apulée, aux fabliaux médiévaux, ou, plus près du 17ème siècle français, aux romans de Rabelais. Pourtant, l’influence la plus déterminante pour comprendre le genre vient d’Espagne. En effet le roman picaresque se présente au début du 17ème siècle comme une invention espagnole récente. En France, le roman baroque évolue vers la préciosité avec Honoré d’Urfé et Madeleine de Scudéry entre autres.
En Europe les auteurs majeurs qui ont marqué le mouvement baroque sont les Français Pierre Coneille (1606-1684) avec L’Illusion comique, Molière (1622-1673) avec Dom Juan, Tristan l’Hermite (1601-1655) avec Amaryllis pastorale, Saint-Amant (1594-1661) avec La Solitude, Cyrano de Bergerac (1619-1655) avec L’autre monde, Jean-Baptiste Chassignet (1571-1635) avec Mépris de la vie et consolation de la mort, Pierre de Marbeuf (1596-1645)avec Recueil de vers, Théodore Agrippa d’Aubigné (1552-1630) avec Les Tragiques, Honoré d’Urfé (1567-1625) avec L’Astré, Théophile de Viau (1590-1626) avec Élégie à un Dame ; l’Anglais William Shakespeare (1564-1616) avec Hamlet ; les Espagnols Calderon de Barca (1600-1681) avec La vie est un songe, Lope de Vega (1562-1635) avec Le nouvel art de faire des comédies ; les Allemands Andras Gryphius (1616-1664) avec Les larmes de la patrie, Martin Opitz (1597-1639) avec Aristarque ou Du mépris de la langue allemande ; et l’Italien Giambattista Marino (1564-1625 avec L’Adone.
Principes, thèmes et formes
Les écrivains rejettent ce qui limite leur liberté dont les modèles des Anciens de l’Antiquité et les règles. Ils recherchent l’irrégularité, assument toutes leurs contradictions, refusent de classer les genres littéraires en genre nobles et genres vulgaires. Il existe deux mouvements :
-L’Inconstance blanche : c’est-à-dire les poètes qui voient dans la métamorphose le principe même de la vie et de la création. Ils réfléchissent positivement sur l’esthétique baroque.
-L’Inconstance noire : c’est-à-dire les poètes qui expriment avec angoisse le sentiment d’instabilité et pour qui la fuite en avant est un mouvement négatif.
M. Rousset développe et illustre, dans l’Anthologie, la distinction entre l’inconstance blanche et l’inconstance noire qui se trouve dans la littérature baroque. M. Rousset voit dans le Dom Juan de Molière la combinaison de ces deux inconstances et montre, avec beaucoup de finesse, quels sont les changements de structure qui modifient le mythe donjuanesque à travers les siècles. Pour M. Rousset, la dialectique entre l’inconstance blanche et l’inconstance noire, qui caractérise le Baroque, a disparu dans le Romantisme et il voit, en même temps, un changement fondamental dans l’attitude que prend l’acteur devant son rôle: les exemples du 17ème siècle indiquent, à la différence de ceux du Romantisme, une tendance très nette vers la subordination de la personne au personnage. On retrouve la prédominance des sentiments d’instabilité, d’inquiétude et de doute dans les thèmes du mouvement baroque :
- Inconstance amoureuse
- Illusion
- Les motifs de l’eau, de la fumée, du miroir
- Métamorphose
- Vanité de l’homme
- Déguisement et domination du décor
- Idée de songe, de rêve et d’apparence
- Obsession de la mort
- L’exagération et la folie
Parmi les éléments, l’eau, le plus inconstant d’entre eux, tient une place privilégiée dans l’imaginaire baroque, en particulier dans la poésie. Les formes du mouvement baroque s’explique avec l’accumulation d’image et de détail, c’est-à-dire qu’il y a du jeu sur les rythmes,
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