Les romans doivent-ils faire rêver ?
Par Orhan • 14 Mai 2018 • 2 694 Mots (11 Pages) • 581 Vues
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Parce que certaines histoire d’amour ne s’écrivent pas mais se vivent. « Qu’est-ce que tu ferais s’il te restait seulement 100 jours à vivre ? – Anonyme. Je ne sais pas…Vivre je suppose. J’essayerais de vivre. –Nathan. Quand la banalité rencontre la destruction. ) Dès le résumé de l’histoire nous savons déjà que l’histoire sera dure psychologiquement, mais que nous en ressortirons sûrement plus fort qu’au départ.
Outre les romans à but divertissant, il y a également les romans à but engagés, qui sont là non pas pour nous faire rêver, mais justement, pour nous ouvrir les yeux sur le monde et ce qui nous entoure. Comme dit dans la partie une, avec les sujets abordés tout au long de l’histoire, Dégradation est un roman engagé. Combien de romans existent-ils qui parlent d’homosexualité, de suicide, de violence morale comme physique ? Combien de personnes souffrent chaque jour du regard des autres à cause de leur orientation sexuelle, de leur sexe, de leur religion, de leur couleur de peau, etc ? Nous vivons dans un pays libre, mais tout le monde n’a pas notre chance. L’histoire se passe en Angleterre, qui n’est pourtant pas aussi loin qu’on pourrait le penser, et pourtant des hommes et femmes sont là-bas victime de racisme, d’homophobie, du rejet des autres à cause de qui ils sont. Cette histoire m’a montré que même des gens que je pouvais connaître vivaient cela à longueur de journée. Je sais aujourd’hui que si quelqu’un se fait agresser sous prétexte qu’il ne rentre pas dans les normes imposées par la société, je le défendrai. Mais et vous ?
Parmi les romans engagés, il y a les romans engagés politiquement. Qui dénonce les défaillances des systèmes politiques, juridiques, sociaux des pays. Qui dénonce les inégalités entre les peuples. Qui dénonce également les erreurs que nous avons faites et qui, à une échelle mondiale, ont marqué l’Histoire. L’esclavage, la mort de milliers d’innocents dans les camps de concentration comme celui d’Auschwitz, la poursuite des Indiens d’Amérique pour récupérer leurs terres, etc. La France a été plus touchée par le deuxième point, sachant que des milliers de français ont été déportés, n’ayant rien fait, n’ayant rien demandé, ne faisant même pas parti de la Résistance. On dit tous que nous ne laisserons jamais cela se reproduire, mais est-ce vrai ? Le roman La Vague de Todd Strasser en est la preuve. L’histoire, même si elle se passe aux Etats-Unis, n’empêche pas l’Histoire de se répéter. Les élèves rejettent ceux qui n’adhèrent pas au mouvement et deviennent tous la copie conforme les uns des autres. Les mêmes pensées, les mêmes habits, un salut pour se reconnaître. (Résumé : Pour faire comprendre à ses élèves les ressorts du nazisme, Ben Ross, un professeur d’histoire, crée un mouvement : la Vague. Son principe : « La force par la discipline, par la communauté, par l’action ». Avec une docilité effrayante, les élèves entrent dans le jeu. Ben Ross lui-même est totalement happé par son personnage de leader. En quelques jours, le paisible lycée se transforme en microcosme totalitaire. Quel choc sera assez violent pour réveiller les consciences et mettre fin à la démonstration ?) L’adaptation cinématographique se passe en Allemagne, là où les esprits sont encore sensibles aux conséquences de la guerre. Que ce soit le livre ou bien le film, tous deux sont inspirés d’une expérience réelle s’étant passée dans les années 1970 en Californie. Bien que la fin du film soit plus tragique, il n’en reste pas moins que les deux prouvent très bien que le pouvoir d’un groupe est plus fort que celui d’une seule personne.
Parmi les romans engagés, il y a les romans dénonçant les réalités de l’époque où l’auteur écrit. Le fait que les hommes ont plus de droits que les femmes, que ces dernières sont souvent reléguées au rang d’objet, que les enfants mâles sont plus importants que les filles, et qu’ils doivent suivre les traces de leurs parents, ainsi que les problèmes de société comme les adultères acceptés si ce sont les maris qui les commettent, mais si une épouse en commet un, elle est regardée de travers car ce n’est pas « normal ». Au XIXe siècle, les mariages ne sont pas des mariages d’amour, ce sont des mariages intéressés, qui permettent aux familles d’obtenir encore plus d’argent. Emile Zola dénonce ces injustices dans son roman Thérèse Raquin, dans lequel l’adultère, les différences sociales entre les femmes et les hommes, ainsi que les occupations plutôt étranges des bourgeois, sont notamment des éléments importants de l’histoire. A Paris, au XIXe, il était alors courant de se rendre à la morgue, pour voir les nouvelles arrivées, pour s’amuser, pour se moquer, pour avoir des fantasmes, ou toutes sortes de choses qui sont considérées comme répugnantes aujourd’hui. La morgue était un lieu de rencontre, de jeux, les hommes pouvaient tromper leur femme comme bon leur sembler, les femmes restaient chez elle à faire la cuisine, à s’occuper des enfants, mais ne pouvaient pas travailler comme les hommes, etc. (Résumé : Thérèse vit à Paris avec son mari Camille, homme de faible constitution, et sa belle-mère, Madame Raquin, qui la recueillie lorsqu’elle était petite. Prise en étau entre cet époux qu’elle n’aime pas et la mère de ce dernier, elle trompe sa lassitude en se jetant dans les bras de Laurent, un ami de Camille. Les deux amants, pour vivre leur amour sans se cacher, noient Camille en faisant croire à un accident. Ils se marient alors, mais sont hantés par le crime qu’ils ont commis. La haine et la crainte de voir leur forfait révélé s’installent au sein du couple : Madame Raquin a percé le secret mais, devenue muette et paralysée, ne peut les accuser. Ils finissent par se suicider sous ses yeux.) Même si cette histoire se passe au XIXe siècle, il n’empêche pas que les mêmes choses arrivent encore aujourd’hui, près de deux cent ans après, pas au même niveau cependant, mais l’adultère fait toujours parti des sujets d’actualités.
Il existe une autre sorte de roman, qui mêle le genre divertissant et le genre engagé. Ce genre se moque des romans à seul but divertissant en racontant une histoire basique, où rien d’extraordinaire n’arrive. De nombreux auteurs se sont pris au jeu et écrivent des romans qui deviennent connus et des grands noms de la littérature alors qu’au départ ils étaient uniquement là pour se moquer. Ces romans sont eux aussi acheter dans le seul but de s’évader, de sortir de notre vie le temps d’un instant. Gustave Flaubert se prête lui aussi au jeu en écrivant Madame Bovary, dans lequel le protagoniste s’échappe de sa vie
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