Lecture analytique Tartuffe, acte 3 scène 3
Par Ninoka • 6 Mars 2018 • 1 436 Mots (6 Pages) • 835 Vues
...
C) La faute rejetée sur Elmire
Tartuffe rejette la faute sur Elmire. Il fait comprendre dans son discours, qu'elle est la seule responsable.
Elmire est présentée comme une femme-déesse, elle a été dotée par Dieu des plus grandes qualités, comme nous l'ont montrées les hyperboles. Elle est donc responsable des sentiments qu'elle inspire à Tartuffe, comme il le dit à la ligne 12 « Vous devez vous en prendre à vos charmants attraits ». Tartuffe décrit sa défaite face à ces sentiments au passé simple, avec aux lignes 16, 17 et 18 « Força », « surmonta » et « tourna », où le sujet se situe ligne 15, et qui n'est autre que « l’ineffable douceur » d'Elmire. Avec cette construction de phrase Tartuffe souligne que ce sont les attraits d'Elmire qui agissent sur lui tandis qu'il en est la victime impuissante.
III- La façade du faux-dévot dévoilée
A) La révélation d'un désir charnel
Tartuffe dévoile son amour à Elmire en deux étapes, grâce au langage religieux il place une ambiguïté dans la plupart de ses propos. Après avoir montré à Elmire que l'amour qu'il lui porte est un amour innocent et que malgré les efforts qu'il a fait pour se défendre, en vain, et lui avoir prouvé qu'elle était la seule responsable, il lui fait suggérer de lui céder son corps. C'est à ce moment qu'il évoque son désire charnel.
Il reste ambiguë et associe ce désir à la religion, avec aux lignes 7, 15 et 25 « célestes appâts », « regards divins » et « suaves merveilleux ». Il insiste notamment sur le sens de la vue, avec « voir » à la ligne 7, « mes yeux » à la ligne 19 et « contempler » à la ligne 21.
L'euphémisme de la ligne 10 « je ne suis pas un ange », l'écarte de ce monde divin, et le rapproche de son côté humain, qui peut faillir à ses désirs. De nouveau, il suggère le désir charnel.
B) Un imposteur attaché aux apparences
C'est très clairement que Tartuffe propose à Elmire de lui céder, avec à la ligne 27 « Votre honneur avec moi ne court point de hasard ». Il lui promet d'être discret. On observe aussi un glissement très net la considération religieuse vers la considération matérielle, la réputation, avec à la ligne 27 « honneur », à la ligne 28 « nulle disgrâce », à la ligne 37 « renommée » et à la ligne 40 « sans scandale ».
C'est à la ligne 37 que le masque d'adorateur tombe, avec « Le soin que nous prenons de notre renommée ». Il laisse voir le personnage d'imposteur. Tartuffe se définit donc lui-même comme quelqu'un pour qui les apparences sont fondamentales.
Tartuffe tente de convaincre Elmire de le prendre pour amant avec le champ lexicale du secret : « divulguer » à la ligne 32, « confie » à la ligne 33, « discret » à la ligne 35 et « secret » à la ligne 36, qu'il oppose au champ lexicale de l’indiscrétion : « galants de cour » à la ligne 29, « bruyant » à la ligne 30, et « indiscrète » à la ligne 33.
Le pronom personnel « nous » fait comprendre que Tartuffe n'est pas le seul dévot à avoir des aventures amoureuses : « Les gens comme nous brûlent d'un feu discret » à la ligne 35 et « Le soin que nous prenons de notre renommée » à la ligne 37. C'est là qu'est le caractère de dénonciation de la pièce.
Conclusion :
Tartuffe avoue son amour à Elmire dans une déclaration que se veut précieuse. Cependant, son discours, bien qu'admirablement construit, utilise la religion pour la convaincre que cet amour est innocent et inoffensif. Emporté par un désir charnel, il se dévoile comme un imposteur plus soucieux des apparences que de la vertu. La pièce dénonce la société de l'époque.
Ouverture : ?
...