Le tourisme cas
Par Christopher • 13 Février 2018 • 2 387 Mots (10 Pages) • 567 Vues
...
touriste et un susbtrat matériel2. » Les auteurs Jean-Michel Dewailly et Émile Flament (2000) éludent quant à eux la question dans leur manuel en indiquant « un individu fait du tourisme quand il a le sentiment d’en faire3. » Cependant, en 1993, l’Organisation mondiale du tourisme adopte une série de définitions concernant le tourisme et devant permettre d’établir des outils afin de mieux connaître et mesure le phénomène4. En 2000, trois autres organisations internationales — Commission de statistique des Nations unies (en), Eurostat et OCDE — adopteront cette même définition5.
« Le « tourisme » comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs non liés à l’exercice d’une activité rémunérée dans le lieu visité »
— Compte satellite du tourisme. Recommandations concernant le cadre conceptuel, 1,6
Les auteurs de l’article « Le tourisme, une construction flexible et complexe » (p. 126), paru dans l’ouvrage Épistémologie des études touristiques (2012), considèrent que cette définition est fortement influencée par le prisme économique5. Déjà au début des années 2000, l’approche géographique de Rémy Knafou et Mathis Stock, puis par les membres de l’équipe M.I.T. regroupant des enseignants-chercheurs en géographie et spécialistes du tourisme, proposait une autre lecture du phénomène en adoptant une approche systémique du tourisme, le définissant comme un « système d’acteurs, de pratiques et d’espaces qui participent à la recréation des individus par le déplacement et l’habiter temporaire hors des lieux du quotidien »7 et de notamment mettre au cœur de ce système un acteur : le touriste8.
Histoire[modifier | modifier le code]
Les fondateurs britanniques[modifier | modifier le code]
Les termes « tourisme » et « touriste » furent utilisés officiellement pour la première fois par la Société des Nations pour dénommer les gens qui voyageaient à l’étranger pour des périodes de plus de 24 heures. Mais l’industrie du tourisme est bien plus ancienne que cela.
Pour qu’il y ait tourisme, quatre paramètres essentiels doivent être réunis[réf. nécessaire] :
le goût de l’exotisme, de la découverte d’autres cultures ;
de l’argent disponible pour des activités non-essentielles ;
du temps libre ;
des infrastructures et moyens de communication sécurisants et facilitant le voyage et le séjour.
Anglais dans la Campagne romaine. par Carl Spitzweg (1845)
Le terme de « tour » devint populaire en Grande-Bretagne au xviiie siècle quand le « Grand Tour of Europe » (Grand Tour de l’Europe) devint une part de l’éducation des jeunes et riches gentilshommes britanniques. Pour parachever leur éducation et fuir le mauvais temps de leur île natale, nombre de jeunes gens allaient partout en Europe, mais surtout en des lieux d’intérêt culturel et esthétique comme Rome, la Toscane ou les Alpes, et les capitales européennes.
Nombre d’artistes britanniques et européens dès le xvie siècle faisaient le « voyage en Italie », comme Claude Lorrain. Si Rome, Naples et Florence attiraient depuis longtemps les visiteurs étrangers, c’est l’influence des poètes romantiques comme Lord Byron et William Blake qui rendit la campagne, les Alpes, les torrents et les gorges de montagnes, populaires
Les aristocrates britanniques du xviiie siècle raffolaient particulièrement du « Grand Tour », profitant de l’occasion pour découvrir les richesses artistiques et archéologiques de l’Italie en particulier, et accumuler des trésors artistiques de toute l’Europe. Ils jouèrent un rôle prépondérant dans la naissance de l’archéologie, avec la découverte de Pompéi et Herculanum, notamment. Ils ont ramené ainsi des œuvres d’art dans des quantités jamais égalées ailleurs en Europe, c’est ce qui explique la richesse actuelle de nombreuses collections tant publiques que privées britanniques. Le tourisme de cette époque était fondamentalement élitiste, voyage d’agrément et de formation qui permettait de rencontrer ses homologues dans toute l’Europe.
Le tourisme au sens moderne ne s’est pas développé avant le xixe siècle ; il représente de nos jours la majeure partie de l’industrie touristique.
Le début de l’industrialisation du tourisme fut une invention britannique au xixe siècle, avec notamment la création de la première agence de voyage par Thomas Cook. Cela répondait aux besoins croissants de déplacement, pour toutes sortes de motifs, des Britanniques dont le pays fut le premier pays européen à s’industrialiser. Dans un premier temps, seuls les propriétaires des moyens de production, des usines, les commerçants et la nouvelle classe moyenne bénéficièrent de temps libre, mais aussi d’envies accrues de voyages, par exemple visiter les expositions universelles (la première exposition universelle a lieu à Londres en 1851 et draine plusieurs millions de visiteurs).
Le tourisme se diversifie au cours du xixe siècle : voyage d’agrément, voyage d’affaire, thermalisme, recherche du soleil à la froide saison, notamment pour soigner la tuberculose, fléau de l’époque.
L’origine britannique de cette nouvelle industrie est attestée par de nombreux noms :
à Nice, la longue esplanade le long de la mer est encore connue comme la promenade des Anglais ;
dans de nombreuses stations touristiques de l’Europe continentale, les palaces ont des noms comme Hôtel Bristol, Hôtel Carlton ou Hôtel Majestic.
Ce sont également des touristes britanniques qui inventèrent les sports d’hiver en Suisse dans le village de Zermatt. Avant l’arrivée des premiers touristes, les villageois de Zermatt considéraient simplement que leur long hiver enneigé était une période pendant laquelle la meilleure chose à faire était de rester à l’abri du froid et de fabriquer des horloges à coucou ou d’autres objets mécaniques.
Le rôle du chemin de fer dans le développement du tourisme[modifier | modifier le code]
Le tourisme de
...