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Ecriture d'invention, impression de lecture - le parti pris des choses PONGE

Par   •  8 Juin 2018  •  2 396 Mots (10 Pages)  •  1 109 Vues

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Votre registre épidictique dans votre poème Faune et flore se repère très facilement. Comme j'ai pu l'évoquer précédemment le fait que vous preniez plus le parti de la flore que de la faune est très voyant, notamment grâce aux vers 9 et 10 : « Chez eux, pas de soucis alimentaires / pas de terreurs, de courses folles, de cruautés, de plaintes » Tous ces défauts de la faune font tâche ptandis que vous faites l'éloge de la flore présentées au vers 65 par exemple « La beauté des fleurs » ou alors un peu plus tôt, au vers 42 « Ils ne s'expriment que par leurs poses. ». Vous décrivez même les végétaux comme des « tableaux vivants » au vers 106. Cependant, j'ai pu remarqué que vous citiez tous les défauts des animaux d'une seule traite et sur deux ou trois vers tout au plus alors que la flore est décrite sur tout le long du poème. Là encore, on remarque votre préférence pour les végétaux. Il y a un autre type d'éloge dans votre recueil, celui des être à coquille tel que l'escargot ou encore le coquillage. En effet, dans votre poème Escargots, vous les décrivez comme des être qui ont « du sang froid ». Cette coquille est d'ailleurs évoquée aux vers 34 et 35 « c'est parfois une gêne d'emporter partout avec / soit cette coquille mais ils ne s'en plaignent pas » et c'est « un vrai bonheur d'être un escargot » comme vous le dites au vers 49. Cet éloge de l'être à coquille se poursuit dans le poème Notes pour un coquillage. Vous dites « je souhaiterais que l'homme […] sculpte des espèces de niches, de coquillage ». Cette préférence pour des êtres à coquille est appréciable puisque ce n'est pas le genre de sujet que l'on a l'habitude de trouver dans des poèmes, ce qui fait donc de ces poèmes des fables des plus originales.

Un autre être qui a su attirer votre attention semble être le papillon que vous étudiez dans un poème du même nom. J'ai remarqué une métaphore filée dans votre poème, le papillon étant comparé avec sous-entendu avec une étincelle dont l'extinction est aussi fugace que l'a été sa transformation comme on le voit au vers 9 « allumette volante, sa flamme n'est pas contagieuse ». Une allumette volante donne une image assez précise d'un le papillon car c'est un insecte capable de voler et allumette pour rappeler le corps très fin d'un papillon. Ce poème est fait de métaphores. Dès le début, on remarque le l'ensemble des pétales de la fleur se transforment en tasse, ce qui installe l'humain dans le poème aux vers 1 et 2 « au fond des fleurs / comme des tasses mal lavées. Le papillon est devenu un « voilier des airs » au vers 15, une « allumette volante » au vers 9 ou encore un « lampiste » au vers 11. On peut donc conclure de ces métaphores que l'on passe de la nature végétale et animale à la nature humaine qui est là aussi une métaphore : la métaphore du sujet de départ. Grâce à cela j'ai pu remarqué votre admiration du phénomène naturel qu'est la transformation du papillon et cela est tout autant admirable, je pense.

Pour terminer cette lettre, j'aimerai vous parler de votre écriture poétique et de la quête du sens que celle-ci amène. D'abord, j'ai pu remarqué que vous refusiez toute forme de lyrisme. On le remarque d'abord dans les caractères objectifs et impersonnels des titres des poèmes tels que Le pain, Le mollusque ou encore Le papillon. Ces trois exemples de titre sont de la forme de tous les poèmes de votre recueil sans exception. Dans vos poèmes, il n'y a aucune trace du fameux « moi » des romantiques et de leur célèbre poésie lyrique et engagée. Par exemple, dans le poème Le pain, la première phrase commence par « La surface du pain ». Il n'y a une impersonnalité facilement remarquable rien que dans ce premier vers. Les métaphores cités plus haut ainsi que les comparaisons n'ont rien d'engagées ou de personnelles. Pour reprendre ce que j'ai dis un peu plus haut, avec le vers 9 de Le papillon : « allumette volante, sa flamme n'est pas contagieuse ». Une allumette volante donne une image assez précise d'un le papillon car c'est un insecte capable de voler et allumette pour rappeler le corps très fin d'un papillon et cela n'a rien de personnel et ne montre pas un quelconque engagement.

Afin de continuer, je souhaiterai vous dire que j'ai pu observer différents jeux de mots dans certains poèmes faits grâce aux sonorités et aux ressources du langage. Par exemple, j'ai remarqué des paronomases dans deux de vos poèmes. D'abord dans Le cageot au premier vers « A mi-chemin de la cage au cageot la langue française à cageot » puis dans Escargots là aussi au premier vers « Au contraire des escarbilles ». Aussi, vous avez rapproché les mots orange et éponge qui partagent une même soumission à l'oppression : « comme dans l'éponge y il a dans l'orange... » comme on le voit au vers 1 du poème L'orange. Vous avez donc réussi à trouver des points communs à des choses qui, à première vues, n'en n'ont pas. Ce qui est le plus utilisé est en revanche la syllepse qui consiste à jouer sur les sens propres et les sens figurés d'un mot. Par exemple l'errance vagabonde du Papillon joue du rapprochement implicite avec le verbe papillonner. Les mûres rapprochent humoristiquement les fruits des caractères qui composent un poème proche de la maturation. Votre virtuosité verbale vous mène donc à créer des néologismes dans La fin de l'automne à la page 14 avec les mots « grenouillerie » ou encore « amphibiguïté ». Votre travail sur les mots est tout à fait remarquable, je trouve.

Votre recueil de poèmes Le parti pris des choses est un véritable laboratoire poétique puisque quelques-uns de vos intérêt dans ce recueil sont les animaux à coquille, à carapace ou encore au papillon comme j'ai pu le remarqué dans les poèmes L’huître, Escargots ou encore Le papillon. De plus, vous avez le même processus dans certains poèmes tels que Pluie, Les mûres, Les cycles de saison et Faune et flore. C'est-à-dire qu'il y a « comme un mécanisme » comme vous l'avez écrit dans Pluie au vers 20. Il y a comme un cycle, comme une boucle dans ce que vous écrivez et c'est assez fascinant une fois que l'on a essayé de comprendre votre style d'écriture qui n'est pas si facile à trouver et n'est pas accessible à tout le monde. J'en ai donc déduit que les poèmes vont en s'amplifiant, comme touchés par une volonté grandissante pour saisir les qualités des choses : aux textes resserrés

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