Etude de Libération, quotidien généraliste
Par Orhan • 15 Novembre 2017 • 2 180 Mots (9 Pages) • 550 Vues
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illustrations. Elles permettent de sensibiliser le lecteur en apportant une tonalité que les mots ne peuvent retranscrire. Une légende donne une valeur ajoutée à l’image, lui donnant toute sa crédibilité.
C) Quand la culture finance la presse….
Si Smart ou Mini Cooper se glisse parfois entre deux articles, la publicité se fait particulièrement rare dans les pages de Libération. En s’intéressant de près aux annonces publiées, nous pouvons constater qu’elles ont toutes un rapport avec la culture. Radios, concours, festivals, pièces de théâtres, films récemment sortis, conférences, forums ou écoles d’arts ont le monopole. L’art semble avoir la main mise sur la presse : « on ne sait plus très bien où commence la culture et où finit la publicité ».
En jetant un rapide coup d’œil au journal Le Monde ou au magazine Stratégie, nous pouvons vite nous rendre compte que les publicités se font bien plus nombreuses : Rolex se mêle à Orange, Church’s à Mercedes, Canali à Georgio Armani. Libération se différencie. Le quotidien semble vouloir échapper à la pression de la finance et de la publicité. A l’inverse il investit dans la radio et la télématique. Nous pouvons néanmoins nous interroger sur la pertinence de ses choix économiques, alors même que le journal subit une crise économique et que les actionnaires multiplient les plans d’aide.
III Une presse généraliste qui tient compte de l’évolution médiatique et individuelle.
A) Au cœur de l’enquête
Presse généraliste, Libération est attaché aux reportages et aux enquêtes que ce soit en France ou à l’international. Des Nuits Debouts à Moleenbeek, de l’Iran à la Tunisie, des envoyés spéciaux interviennent directement sur le terrain. Des reportages photographiques sont également régulièrement publiés sur le site web de Libération. L’image a encore une place prépondérante. Cela permet d’immiscer le lecteur à République, à Bruxelles, sur les rives du Danube ou bien à Brooklyn.
Néanmoins, à l’heure où la presse écrite connait de mutations profondes, où le numérique prend le dessus, où le journalisme devient accessible aux amateurs, l’investigation est en péril. Les journalistes revendiquent une information vérifiée, rigoureuse et contrastée mais leurs directeurs n’hésitent pas à publier les vidéos de témoins amateurs. Les rédactions elles-mêmes sont en dangers, du fait de problèmes financiers majeurs, alors qu’elles représentent l’âme du journalisme. Il est alors nécessaire de trouver un modèle économique prospère, une manière de se renouveler durablement.
B) Renouvellement du journal via le web et le digital
Libération était un quotidien qui publiait une version numérique. Libération sera un site qui publie un quotidien », annonce Laurent Joffrin courant 2015. Depuis des années le journal fait face à d’importances crises financières. De nombreux plans ont été proposés pour sauver le journal : intervention de nouveaux actionnaires, contribution financière du lectorat, diminution des équipes, projets de transformation en réseau social, en espace culturel… En 2006, comme un certain nombre de quotidiens à l’exemple de l’Humanité, Les élus du personnel et le directeur de la rédaction ont fait appel aux lecteurs afin de faire face à "une situation interne inédite et une crise financière sans précédent". Certaines propositions ont fonctionné, d’autres ont attisé la colère et l’incompréhension des journalistes. Nous pouvons rappeler cette une, publiée le 6 février 2014 : « Nous sommes un journal, pas un restaurant, pas un réseau social, pas un espace culturel, pas un plateau télé, pas un bar, pas un incubateur de start-up. Les salariés de Libération répondent aux actionnaires ». Quelles solutions trouver ?
Depuis janvier 2015, le directeur de la rédaction mise sur une nouvelle version accordant la priorité au web. Le journal souhaite privilégier les supports numériques, conscient des mutations des habitudes des français. Nous ne nous informons plus de la même manière. Les années 1980 sont révolues. La rédaction a été réorganisée, le site remodelé, les équipes réorientées. Au sein même des pages du journal, en en-tête, il existe des rubriques « Sur Libération.fr », « Le hashtag » ou « Vu sur le web ». Cela appelle le lecteur à retrouver le contenu du journal sur le web ou les réseaux sociaux à l’exemple de Twitter. L’objectif est de conquérir ou conserver un public, de plus en plus connecté.
Au fil des années Libération s’est détaché de son étiquette de journal d’extrême gauche pour s’orienter vers des tendances sociales-démocrates. Le journal souhaite embrasser toute la gauche, en mettant en lumière les débats qui l’anime, les oppositions qui la rendent pluriel. Cela est incontestable : Libération continue de faire polémique, notamment dans le choix des éditoriaux et des unes. Par ailleurs, il s’engage durablement pour les causes qui lui tiennent à cœur, quel que soit le domaine. Des sujets sociétaux aux sujets culturels, de l’environnement à l’économie, le journal se veut généraliste. Les problèmes économiques ont cependant mis à mal le travail de la rédaction, qui cherche désormais un modèle économique solide. A l’heure où le web et le digital s’installent dans le quotidien des français, les méthodes de diffusion de l’information doivent évoluer. Libération mise donc sur son site web, son application et sa gestion des communautés via les réseaux sociaux. Cela suffira-t-il à préserver le journal de la faillite ? A le rendre économiquement viable ?
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