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Du protectorat à l'indépendance

Par   •  29 Décembre 2017  •  6 535 Mots (27 Pages)  •  323 Vues

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- (2 mars) : proclamation de l’indépendance

L'indépendance est officiellement proclamée le 2 mars 1956. Sous la pression populaire, l'Espagne renonce à son tour à son protectorat le 7 avril. Après quarante-quatre ans de tutelle étrangère, le Maroc retrouve son autonomie. En août 1957, le sultan Mohammed V se proclame roi du Maroc.

II- Le protectorat

A / La situation internationale et le protectorat au Maroc :

Au cours de la seconde moitié du XIX siècle et des premières années du XX siècle, les puissances coloniales, dans le contexte de la course à la domination du continent africain, parviennent à faire signer par les sultans du Maroc divers traités qui limitent progressivement leur autorité et donnent aux premières un pouvoir toujours plus grand dans les affaires intérieures de l’Empire chérifien. Leur domination se renforce encore avec la signature de la convention franco-marocaine du 30 mars 1912 qui établit le Protectorat français sur le Maroc, et du traité hispano-français du 27 novembre 1912 qui met en place

2 une zone espagnole de protectorat d’environ 20 000 km dans le Nord du pays.

1 : Le protectorat français :

Le Traité de Fès a été signé par le Sultan Moulay Hafid et le diplomate de la troisième république, Eugène Regnault, le 30 mars 1912. Ce traité a placé le Maroc sous la dépendance et la « protection » des deux puissances coloniales, française et espagnole. Les deux pays convoitaient le Maroc depuis plusieurs années. Ils ont fini par arriver à leurs fins quand le Royaume s’est retrouvé presque au bord de la faillite. Cette situation économique n’a pas laissé d’autres choix au Sultan Moulay Hafid que d’accepter les conditions des Français et d’accepter de signer le traité de protectorat.

Pendant son protectorat, la France a imposé plusieurs réformes qui visent en premier lieu à affaiblir l'impact de l'islam dans le pays, notamment chez les populations berbérophones et rurales, en supprimant ou en diminuant les lois de l'islam tout en leur substituant une justice à la française ou encore en l'accusant d'anti-démocratie. Il en résulte une assimilation de l'islam et des rites locaux, en grande partie païens, et de ce fait, un éloignement progressif des enseignements de l'islam et ce faisant, de la langue arabe. De même, les écoles musulmanes sont fermées ou laissées à l'abandon et les enfants sont majoritairement analphabètes.

Pour autant, dès les années 1930, une contestation de la politique coloniale a émergé, cette fois dans les villes, à partir de la bourgeoisie urbaine et de jeunes intellectuels. Le Comité d’action marocaine, créé en 1934, élabore une plateforme modérée exigeant la stricte application du protectorat et, notamment, la suppression du dahir berbère, qui soumettait les régions berbérophones à une juridiction française, instaurant de fait une administration directe.

2 : Protectorat espagnole :

Connu sous le nom de Protectorado Espagnol de Marruecos, le protectorat espagnol a était établit par le traité de Fès en 1912 et comprenait le Nord du Maroc (capitale Tétouan) et les villes de Ceuta et Melilla auxquels s’ajoutera brièvement Tanger lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Fort de son histoire musulmane, l’Espagne maintient le système des Cadis (juges) sur lesquels elle reposa son pouvoir. Le commerce tenu par la communauté juive sépharade s’est développé bénéficiant des mêmes avantages que leurs confrères espagnols. Mais tous n’acceptent pas aussi facilement cette occupation notamment les Rifains sous la conduite du lettré Abdelkrim, déjà connu des autorités espagnoles pour avoir conspiré avec le Consul allemand durant la première guerre mondiale. Emprisonné de 1916 à 1917, Abdelkrim se réfugie par la suite parmi les tribus berbères qu’il va soulever avec l’espoir de fonder une République.

Devant 5000 insurgés, l’Espagne alignera plus de 14000 soldats lors de la bataille d’Anoual le 21 Juillet 1921. Habitué aux manœuvres militaires, Abdelkrim va déjouer toutes les tentatives du Général Manuel Fernández Silvestre et tailler littéralement en pièce le contingent espagnol, lui laissant tout le temps de récupérer plus de 20 000 fusils, 400 mitrailleuses et autres canons de divers calibres (200) et 2 avions sur le champ de bataille. Sous le regard de 1000 espagnols capturés (le Général Manuel Fernández Silvestre s’est suicidé), Abdelkrim peut proclamer sa république confédérée des Tribus du Rif (Février 1922) dont il devient le 1er Président.

Dans le Protectorat français, on commence à s’inquiéter des événements qui agitent le territoire espagnol. D’autant plus qu’à court terme, la monarchie espagnole va être victime de cette défaite militaire et laisser installer à Madrid une dictature revancharde en 1923. Le Maréchal Lyautey envoie alors un contingent supplétif pour mater la rébellion. En

1925, après avoir piétiné dans le Rif, les armées françaises sont obligés de se replier sur Fès.

Lyautey devient alors une autre victime collatérale ce conflit et se voit rappeler définitivement en France. La IIIème République dépêche alors son héros de Verdun (1916), le Maréchal Philippe Pétain. Ce dernier rencontre le dictateur espagnol, Miguel Primo de Rivera, et obtient son accord pour que tous « les moyens soient utilisés » pour mettre fin à la guerre. L’aviation franco- espagnole va alors déverser sur le Rif des tonnes de produits chimiques sur des populations surprises. On dénombrera plus d’un millier de morts forçant

Abdelkrim à négocier sa reddition (26 Mai 1926), la mort dans l’âme.

Envoyé en exil à La Réunion, il s’établira sur la Côte d’Azur en 1947 avec l’autorisation des nouvelles autorités républicaines. Abdelkrim est resté comme le 1er héros nationaliste de l’histoire de l’Afrique du Nord.

Après la Seconde Guerre Mondiale, c’est Abdelkhalek Torres (1910 - 1970), leader du Parti de la Réforme nationale qui mène la campagne pour la fin de l’occupation espagnole au Maroc. Malgré la fin du protectorat français en 1956, l’Espagne se refuse à évacuer ses possessions. Le 10 Octobre 1957, excédé les marocains manifestent à Ifni. Le gouvernement espagnol envoie immédiatement sur son territoire (divisé entre la région

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