Dissertation - Les liaisons dangeureuses ( ABD )
Par Ramy • 23 Mars 2018 • 2 895 Mots (12 Pages) • 424 Vues
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Au fil de l'ouvrage on s'aperçoit que Valmont et Merteuil suivent aussi une morale précise, celle des libertins. Cette morale libertine est fondée sur des principes réfléchis « les règles que je me suis prescrites », « mes principes […], ils sont le fruit de mes profondes réflexions » ( lettre 81) en contradiction avec les principes des autres, en particulier ceux des femmes « ils ne sont pas, comme ceux des autres femmes, donnés au hasard, reçus sans examen et suivis par habitude » ( lettre 81). De plus le libertinage, et donc ses mœurs, ont d'après Merteuil, le but d'instruire « m'instruire » ( lettre 71 et 81 ), « ce genre d'étude », « descendue dans ma cœur, j'y ai étudié celui des autres »...( lettre 81 ). Cette vision du libertinage le rend plus compréhensible.
De plus la condition de la femme, assez souvent évoquée, permet de comprendre pourquoi Madame de Merteuil est devenue libertine. Au 18ème siècle les femmes sont peu instruites sur les relations homme/femme voire maintenues dans l'ignorance. Ce fait est surtout prouvé dans l'ouvrage par Cécile de Vollanges : elle sort de couvent sans ne rien savoir, et croit sans discuter tout ce qu'on lui dit, elle est particulièrement ingénue « jamais peut-être, jusqu'à elle, on n'avait conservé tant d'innocence, en faisant si bien tout ce qu'il fallait pour s'en défaire », on peut la considérer comme l'allégorie de l'ignorance, ce qui amène à la fin du roman la réflexion de Danceny sur l'éducation des jeunes filles : une « jeune personne sortie du couvent, sans expérience et presque sans idées, et ne portant dans le monde, comme il arrive toujours alors, qu'une égale ignorance du bien et du mal » ( lettre 174 ). Merteuil aussi quand elle était jeune fille était ignorante « je n'avais que des idées ) vagues » ( lettre 81 ). De plus la domination totale des femmes de cette époque est clairement marqué. Déjà une fille avant son mariage est soumise à son père ou à sa mère « où, fille encore, j'étais vouée par état au silence et à l'inaction » ( lettre 81 ), ou elle peut-être placé au couvent et n'en sortir que pour se marier « une Demoiselle devait rester au couvent jusqu'à ce qu'elle se mariât » ( lettre ). Durant leur mariage elles sont soumises aux hommes. Ainsi une femme est toujours soumise et comme le dit Merteuil n'ont qu'une chose « je n'avais à moi que ma pensée » ( lettre 81 ). Ainsi c'est l'état de soumission totale de la femme et son ignorance qui ont poussés Merteuil a devenir libertine, pour avoir un minimum de liberté. Son état est représentatif de la condition de la femme de l'époque, et son récit autobiographique de la lettre 81 a pu faire écho chez certaines femmes du 18ème en particulier. Ainsi l'exposé des mœurs et de la moral libertine conduit à comprendre et même à en approuver certains.
Ces différents éléments permettent de nuancer le jugement du livre. Il est vrai que par certains côté il peut être utile aux bonnes mœurs mais par d'autres il les dessert. Laclos remet en cause une des mœurs de la société, celle de l’éducation des femmes, qu'il traita d'ailleurs dans un autre de ces ouvrages. Par certains aspects les Liaisons dangereuses amènent les lecteurs à comprendre les mœurs libertines, et à remettre en question les ''bonnes mœurs ''.
Plus que faire comprendre les mœurs libertines, cet ouvrage les place en modèle. Il peut ainsi, d'après moi, être considéré comme le ''guide du libertin''.
Durant le roman, Laclos place les libertins en personnages supérieurs. Ceux-ci trompent leur monde, et forgent n'importe quelle image d'eux. Merteuil est considérée à l'inverse de ce qu'elle est, on l'a voit comme vertueuse et particulièrement aimable « il est juste de la louer » ( lettre 32 ), « elle a si bon cœur » ( lettre 39 ), « que cette femme est aimable » ( lettre 116 ), quand on parle d'elle « on n'en dit que du bien » ( lettre 70 ). Valmont, bien que percé à jour par Madame de Vollanges « Encore plus faux et dangereux qu'il n'est aimable et séduisant » ( lettre 9 ), arrive à faire croire à sa vertu à la présidente de Tourvel, pourtant conseillée par Madame de Vollanges, « Monsieur de Valemont n'est peut-être qu'un exemple de plus du danger des liaisons », « bienfaiteur » ( lettre 22 ). Ainsi cela leur donne un avantage dans le « théâtre » de la société, métaphore souvent utilisée ( Lettre 70,81,85,125... ). En effet ils y sont acteurs et metteurs en scène « je jugeai devoir animer cette scène languissante »( lettre 70 ), « je sentis bien là qu'il fallait placer un soupir et un regard douloureux » ( lettre 25 ). Cela leur confère ainsi un pouvoir indéniable sur les autres personnages.
De plus dans la préface du rédacteur il est dit « que toutes femmes qui consent à recevoir dans sa société un homme sans mœurs finit par en devenir la victime ». Cette phrase, à mon avis, est démontré durant le roman. Si Cécile est l'allégorie de l'ignorance alors la présidente de Tourvel est celle de la vertu. Et c'est deux allégories, qui sont une qualité et un état de la femme, sont de façon implacables corrompues par les libertins. Ainsi il est impossible de résister à la corruption des bonnes mœurs par les mauvaises.
Valemont et Merteuil peuvent être considérés comme de véritables modèles pour tout apprenti libertin. En effet tout d'abord l'exposé des moyens pour corrompre, qui d'après la préface avait pour but de permettre de les contrer, peut aussi servir comme exemple. Et la fin des libertins, qui malgré reste une fin plutôt peu enviable, peut grâce au récit qui en ai fait être éviter. La fin de Valmont et Merteuil est précipitée par la fin de leur amitié « Eh bien ! La guerre. » ( lettre 153 ). Valmont meurt dans un duel contre Danceny, ce duel à lieu car celui-ci a été instruit de la traîtrise de Valmont « Je suis instruit, Monsieur, de vos procédés envers moi. » ( Lettre 162 ). Il en a été instruit par Merteuil par une des lettres que Valmont lui avait écrite « J'ai vu la preuve de votre trahison écrite de votre main. » ( lettre 162 ). La chute de Merteuil est elle entraîné par Valmont qui donne sa correspondance avec Marteuil à Danceny « j'ai reçu ces papiers, tels que j'ai l'honneur de vous les adresser, de Monsieur de Valemont lui même » ( lettre 169 ). Ainsi leurs chutes à tout les deux est due à leur confiance mutuelle « je vous
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