Dissertation : Deux Conception du roman, le héros selon Émile Zola
Par Christopher • 20 Septembre 2018 • 1 269 Mots (6 Pages) • 610 Vues
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laisse de côté son vœu d’abstinence, avec une femme qui vient d’être veuve. Cette même femme à peine veuve se réconforte en partageant sa couche avec le prêtre. Critiquant alors les dictâtes de la société. On remarque que dans les romans naturalistes, la place et le rôle du héros changent pour laisser place à des personnages controversés, ils s’opposent à l’idéal héros romantique. Cependant, ces personnages ne sont pas banals dans la vie réelle.
Suivant la déclaration de Zola et nos observations concernant les caractéristiques des héros, ceux-ci ne sont pas idéalisés, pour permettre un aspect plus réaliste du roman. Cependant ces derniers sortent du commun par leurs caractères atypiques, prononcés.
En effet le naturaliste choisit ses sujets, selon Zola, ceux-ci peuvent être les premiers hommes qui passent. Or, comme énoncé précédemment les héros sont plus proches d’anti héros que de personnages banals. On peut le remarquer dans Un martyr ou le marchand de violette De Fernand Pelez. Le peintre choisi le naturalisme ; l’enfant, un marchand de violettes est peint avec un réalisme profond et troublant, c’est une réalité pure. D’une part, la conception du naturalisme de Zola paraît respectée. D’autre part, le titre est métaphorisé « un martyr ou le marchand de violette ». Ainsi, « un marchand de violettes » serait le titre naturaliste, parfaitement objectif de l’œuvre. Cependant, la présence dans le titre de « un martyr » apporte de la subjectivité, l’enfant aurait été choisi pour dramatiser la réalité. On se rend alors compte que le naturaliste choisit un sujet volontairement triste, choquant, pour donner lieu à l’histoire. Cette hypothèse s’applique à tous les romans naturalistes, comme par exemple, dans « La Saignée », Mme Pahauën est décrit comme extravagante, sans celle-ci, qui tient en haleine le lecteur, il n’y aurait plus d’histoire... Ainsi, on en déduit que les auteurs déforment ou choisissent une réalité excessive pour mieux la décrire et capter l’intérêt du public.
Cette préférence d’un héros excessif est logique et justifiée. Elle permet un réel intérêt narratif, décrire un monstre, un miséreux ou un roi sera toujours plus intéressant et vendeur que de décrire un monsieur tout le monde, si il existe. Dans Le Roman, on peut retenir « Le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable.» Guy de Maupassant a expliqué dans ce livre que le réaliste ne cherche pas à nous montrer une banale photographie de la vie, mais à nous donner une vision saisissante, complète. L’auteur ne peut décrire l’entière vérité, tous les faits et gestes de son « héros », il doit se passer des futilités pour décrire et compter. Le héros est en réalité au service de l’auteur et de l’histoire qu’il veut créer. Guy de Maupassant conclu d’ailleurs en énonçant « les réalistes de talents devraient s’appeler illusionnistes ».
Notre conclusion est semblable. En effet, nous avons observé les héros naturalistes et conclu que ceux-ci sont loins d’être idéalisés, au contraire. Ils s’éloignent donc du romantisme. Cependant, lorsque Zola a déclaré que le premier homme qui passe est un héros suffisant pour le naturaliste, il se méprend. Nous avons remarqué que les héros naturalistes sont choisis habilement pour décrire une réalité plus vraisemblable, saisissante. Nous avons vu à travers divers exemples que le subjectif était camouflé derrière des œuvres qui se veulent réalistes et objectives. Finalement, on peut définir les naturalistes comme Guy de Maupassant en les qualifiant d’illusionnistes. Ainsi, le naturalisme de Zola éclipse le héros romantique idéal, parfait et hors du commun des mortels. Cependant les héros naturalistes sont loin de la banalité, ils restent hors du commun pour donner un intérêt littéraire aux œuvres. Pour décrire la réalité, il faut créer une illusion. Nous découvrons alors un paradoxe, utiliser la subjectivité à bon escient, exagérer, mentir, permettrait de donner une forte impression d’objectivité, de
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