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Contrôle social et déviance.

Par   •  8 Avril 2018  •  2 928 Mots (12 Pages)  •  496 Vues

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- Certaines normes se révèlent obligatoires au sein du groupe social. Le degré d'attachement ou d'appartenance au groupe détermine alors le poids des normes admises au sein du groupe social. Le contrôle social s'exerce par une pression sociale qui peut conduire à la réprobation morale, voire à l'exclusion du groupe. Par exemple, ne pas répondre aux salutations d'un proche est un comportement interdit au sein d'un groupe social. Quelqu'un qui refuse de saluer les autres lorsqu'il les rencontre risque d'être peu à peu exclu du groupe, car il ne manifeste pas son attachement aux autres.

- Certaines sont facultatives : leur respect peut faire l'objet de sanctions positives. La récompense, le prestige, la reconnaissance, sont des formes de sanctions conférées à ceux qui respectent ses normes. Par exemple, le fait d'arriver systématiquement à l'heure lorsque l'on est invité peut être facultatif dans certains groupes sociaux : un individu n'en serait pas exclu parce qu'il arrive en retard. Cependant, on félicite les individus pour leur ponctualité, ce qui a pour effet d'encourager de tels comportements au sein du groupe.

Il faut donc distinguer entre sanctions positives (encouragements, félicitations, récompenses) etsanctions négatives (actions répressives, punitives ou correctrices de la société).

Un effet des sanctions peut être la stigmatisation de l'individu qui ne respecte pas les normes.

Stigmate

On parle de "stigmate", en sociologie, pour désigner un signe qui différencie un individu d'un groupe auquel il appartient. Ce signe discrédite souvent l'individu aux yeux du groupe : il est le signe que l'individu n'a peut-être pas sa place dans le groupe.

Au sein d'un groupe d'amis qui ont tous un même diplôme, le fait de ne pas avoir ce diplôme, pour un individu, est un stigmate.

À un stigmate, est souvent associée une certaine identité, qu'elle soit justifiée ou non. On dit de l'individu qu'il est stigmatisé quand une certaine identité lui est appliquée parce qu'il possède un stigmate, alors même que cette identité ne correspond peut-être pas vraiment.

Stigmatisation

La stigmatisation est un processus au terme duquel un individu, au nom de caractéristiques particulières, est déconsidéré, discrédité ou marqué d'un signe spécifique (par exemple, jugé indigne). La stigmatisation est le fruit d'une identité péjorative imposée par les autres.

Par exemple, si un homme porte du rouge à lèvres et du vernis à ongles, il s'agit d'un stigmate : c'est un signe qui le différencie du groupe des hommes, en général. Il sera vraisemblablement stigmatisé comme féminin, voire homosexuel, alors que cette identité ne lui correspond peut-être pas.

Certaines sanctions sociales, notamment les sanctions négatives, peuvent avoir un effet stigmatisant. Par exemple, l'individu arrêté chez lui et conduit au commissariat est stigmatisé comme criminel et dangereux, de mauvaise fréquentation, alors même qu'il s'agit peut-être d'une erreur judiciaire. Certaines sanctions peuvent ainsi aboutir, à cause de la stigmatisation, à une amplification des comportements déviants. L'individu sanctionné une fois et dès lors stigmatisé comme délinquant est exclu de tous les groupes de sociabilité, à l'exception des groupes de délinquants, qui sont les seuls à l'accepter. Il est donc conduit à fréquenter d'autres délinquants, et à s'identifier lui-même comme délinquant. Il risque alors de commettre de nouveau des crimes.

II

La déviance

A

Déviance, société et groupes sociaux

1

Définition

Le contrôle social peut échouer à faire respecter les normes collectives. Dans ce cas, un individu commet un acte qui transgresse les normes en vigueur dans la société. C'est un acte qualifié de déviant.

Déviance

La déviance désigne les conduites que les membres d'une société ou d'un groupe réprouvent, ou sanctionnent, car elles sont jugées non conformes à leurs propres normes ou valeurs.

2

L'évolution des sociétés et les groupes sociaux

Les systèmes de normes et de valeurs ont évolué avec les sociétés : ce qui était sanctionné ou interdit peut progressivement devenir une norme. Par exemple, le divorce était contraire aux valeurs de la religion catholique et réprimé par la société française il y a moins de deux siècle. Il a été peu à peu accepté par la société et dans la loi. Aujourd'hui, le divorce est une norme, au sens où il n'est pas "anormal" de divorcer, et il n'y a plus de sanctions à l'encontre des gens divorcés.

La diversité des groupes au sein d'une même société peut se traduire par des oppositions entre la culture dominante et la culture des sous-groupes, qui n'appliquent pas forcément les mêmes normes.

L'Ecole de Chicago dans les années 1930 a ainsi étudié la criminalité, la délinquance et les déviances. Les sociologues de ce courant ont montré que le crime organisé (très présent à Chicago dans les années 1930) était une réponse à la désorganisation sociale. Les adolescents des classes populaires, souvent immigrés d'Europe de l'Est, se trouvaient dans un milieu social "désorganisé" : ils étaient partagés entre d'un côté les valeurs traditionnelles de leurs parents, et de l'autre les valeurs plus libérales de la société américaine. Ils trouvaient alors une place et une identité propre dans le système de valeurs et de normes des "bandes" de jeunes délinquants, s'opposant aux normes dominantes de la société américaine. C'est ainsi que peut s'expliquer la délinquance juvénile, par la recherche de repères sociaux, ainsi que par une sociabilité de quartiers propre aux bandes délinquantes.

Culture

La culture en sociologie correspond à l'ensemble des valeurs, des normes et des pratiques acquises

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