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Comment Grandgousier traita humainement Touquedillon prisonnier

Par   •  2 Novembre 2017  •  1 989 Mots (8 Pages)  •  901 Vues

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de laisser mes biens périrent devant mes yeux plutôt que de me voir offenser en quoi que ce soit par moi-même ou par les miens »

– la paix l. 11 13 : « l’enseignement de l’Évangile qui nous ordonne à chacun de garder, de protéger, de régir et d’administrer nos pays et nos terres, au lieu d’envahir ceux des autres en ennemi. »

→par la juxtaposition et coordination des 4 infinitifs, Grandgousier défend l’idée d’un monde dans lequel régnerait l’amitié entre les peuples et la paix. Cette vision du monde et celle que les humanistes défendent : l’homme et son bien-être doivent constituer le centre des préoccupations, que celles-ci soient d’ordre politique, religieux ou pédagogique. Selon lui par exemple, la gloire d’un souverain ne s’illustre pas dans ses exploits guerriers mais comme le dit Grandgousier, dans le fait de « garder, le protéger, de régir » l. 11 et de faire « prospérer » l. 17.

– Dans sa manière même de s’exprimer Grandgousier montre son attachement au Nouveau Testament notamment par l’invocation à Dieu l. 19 « au nom de Dieu » et l. 36 « lui que je supplie » et l .46 « que Dieu soit avec vous ». Ces références à Dieu confère aussi à son discours un aspect solennel et lui donne une certaine autorité.

– la guerre n’est pas une question d’honneur mais de pouvoir, de domination. Elle ne se soucie en rien de rendre justice l. 28 à 30.

II D’autre part, par le contre-exemple de Pichrocole

A. Tout d’abord, il ne se conduit pas en chrétien

· mais…en brigand

Grandgousier utilise pour désigner la guerre déclarée par Picrochole des mots renvoyant à l’idée de brigandage l. 14 « brigandage » l. 16 « piller » répétés l. 17.

· Il est injuste : Grandgousier met en évidence l’injustice et la cruauté de la guerre. Les exploits

soi-disant surhumains ne sont aux yeux de Grandgousier que l’expression de ce que nous appellerions aujourd’hui une barbarie inhumaine : « cruauté » l.16

· Il imite héros de l’Antiquité plutôt que de respecter les commandements des Évangiles. Pour

Grandgousier, la guerre est démodée. Il y fait de nombreuses fois allusion dans son discours. L. 7 « le temps n’est plus de conquérir ainsi les royaumes » la négation ne… plus le souligne. De même les références aux personnages de l’Antiquité l. 9-10 « Hercule, Alexandre, Hannibal, Scipion, César » renforcent l’idée que la guerre est d’un autre âge.

B. En outre, il se laisse aveugler par son appétit de conquête

· Cet appétit de conquête et soulignée et critiquée dans le texte par de

nombreuses hyperboles tant dans le récit que dans le discours de Grandgousier.

l.3 « levées en masse » l. 4 « tout le pays », l. 6 « trop d’ambition » et « qui trop embrasse mal étreint » l. 6-7. Cette dernière hyperbole montre par l’utilisation de l’adverbe « mal » les effets néfastes d’une ambition démesurée.

· Il ne se rend pas compte qu’il est « démodé » : L’adverbe « jadis » contrebalancé par le pronom « nous » l. 13 montre que la valeur de bravoure telle qu’elle s’incarnait dans les héros et les chansons de geste du Moyen Âge n’a plus cours aujourd’hui au XVIème siècle.

C. Enfin, il est incompétent

Picrochole n’est pas un bon roi Grandgousier le souligne à plusieurs reprises.

- « Il aurait mieux fait de rester chez lui à gouverner en roi » l. 15 : le conditionnel passé permet

à Grandgousier faire un reproche à Picrochole.

- L. 15- 16, le parallélisme de construction « gouvernait en roi » et « piller en

ennemi » met en évidence une antithèse, comme si le souverain qui s’adonnait à la guerre n’était pas un bon roi. Pour Grandgousier, faire la guerre est une preuve d’incompétence comme il le dit l. 16 17 : « en gouvernant bien, il aurait prospéré ». L’emploi du conditionnel passé montre que piller les biens d’autrui et la preuve que l’on ne sait pas gérer les siens.

En outre en faisant la guerre Picrochole voulait nuire à Grandgousier, mais il se nuit à lui-même et à son peuple. « Il sera anéanti » l. 18

Ouverture de conclusion : Le rêve de paix humaniste, celui de Grandgousier pardonnant à l’armée de Picrochole, ne résistera pas aux tensions religieuses et à la montée de la tyrannie des guerres de religion. Bien qu’il s’agisse d’une fiction, l’esprit guerrier de Picrochole n’est pas sans rappeler celui de l’empereur Charles Quint. Dans un tel contexte, les humanistes de la renaissance, constatant auprès de la population les ravages de la guerre, dénoncent d’une commune voix la guerre et, surtout, l’ambition frénétique de celui qui la provoque. Ils attachent une attention particulière à l’éducation des futurs souverains. Rabelais envisage ici un souverain pacifique régnant sur une communauté. Mais certains humanistes ne partagent pas cet avis. Machiavel dans Le Prince considère que seule la fermeté et l’habileté du souverain permet à la société de se maintenir.

N.B : Dans cet extrait Grandgousier se veut persuasif. Il veut montrer que la guerre est par définition mauvaise car elle vise à nuire à son prochain. Pour défendre cette thèse, il invoque plusieurs arguments :

– le besoin de conquête procède d’une ambition démesurée et aveugle l. 6-7

– la guerre est contraire à l’enseignement de l’Évangile

– piller les biens d’autrui montre que l’on ne sait pas gérer les siens l. 16- 17 Il utilise plusieurs types de raisonnement

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