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Analyse de situation en institut de soinse infirmiers

Par   •  18 Septembre 2018  •  1 711 Mots (7 Pages)  •  816 Vues

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Je reste alors surprise de la situation et dans l’incompréhension. Etant donné que la cadre du service n’était plus là, je suis allée voir l’infirmière. Je lui ai rapidement expliqué la situation et mon choix et lui demandant si j’avais fait une erreur. Celle-ci me répond qu’elle ne voit aucune contre-indication au fait d’essayer de lui faire manger de la purée et un peu de quiche, sachant que deux jours avant, Madame L avait mangé de la purée de pomme de terre et deux petits suisses avec du sucre.

Je commencerai mon analyse par la question suivante : quels sont les éléments qui ont justifiés mon choix ?

Tout d’abord, étant donné que j’avais réalisé une démarche de soins à propos de Madame L, je connaissais très bien son dossier médical et paramédical, et donc le compte rendu de la réunion d’étage. Ainsi, lors de cette réunion, il avait été dit de continuer les compléments alimentaires. Mais cela n’a jamais voulut dire selon moi que Madame L devait être alimentée uniquement avec ces produits là : nous parlons bien de « compléments ».

Ensuite, j’étais présente le soir où Madame L a bien voulu manger de la purée de pomme de terre et des petits suisses. Je me souviens encore combien avec l’aide-soignante présente ce soir la, nous étions contentes : cela nous a donné de l’espoir et nous a permis de penser que Madame L pouvait encore se rétablir et reprendre des forces.

De plus, plusieurs notions me semblaient indispensables à mettre en oeuvre vu la situation de la résidente : le confort, le plaisir et l’empathie.

En ayant une attitude empathique (en tentant de me « mettre à la place de ») j’ai réalisée qu’en adoptant une alimentation uniquement par produit hyper-protéinés, le plaisir de Madame L était négligé. Or si nous entrons dans un contexte de soins palliatifs, ces notions me semblent primordiales. Madame L est avant tout un être humain, une personne à part entière qui ressent toujours des émotions et le plaisir en fait parti, tout comme le dégoût (nous avons pu l’observer avec les crèmes hyper-protéinés qu’elle ne veut pas manger).

Il ne faut pas voir l’alimentation comme un simple besoin biologique malgré l’état de dénutrition de la patiente. L’alimentation, par le plaisir ou le dégoût qu’elle génère peut avoir un impact sur l’esprit de Madame L, sur son état psychologique. Tout cela peut nous laisser penser et imaginer, qu’en soignant les maux psychologiques et en procurant un peu de plaisir à Madame L, peut-être qu’une amélioration de son état général serait possible. Certes notre première intention et celle de palier son manque d’apports mais une deuxième intention doit apparaître : il faut aussi répondre et prendre soin de ses « besoins psychologiques ».

Nous nous devons en tant de soignant d’agir dans l’intérêt du patient. Et peut-être que dans cette situation, la difficulté se trouve aussi dans le manque de communication. En effet, Madame L ne parvient à s’exprimer que très peu : elle ne peut plus nous dire clairement, par exemple : « Non je ne veux plus manger de … , je préfèrerai … » ou bien tout simplement « oui » et « non ». Pour connaître les souhaits de Madame L, il faut prendre le temps de lui poser des questions claires et simples. Elle parvient à se faire comprendre uniquement avec le regard ou avec des mouvements de tête. Dans tous les cas, même si ma proposition ne fonctionnait pas, je leur avait confirmé que nous en resterions aux crèmes et jus hyper-protéinés.

J’ai conscience que dans nos analyses, aucun jugement de valeurs ne doit apparaître. Malgré cette situation de conflit, je tente de faire mon possible pour respecter cette règle.

C’est pourquoi, je pose la question suivante : mon comportement a-t-il été déplacé ?

Après en avoir discuté avec la cadre de santé la semaine suivante et l’infirmière présente ce soir là, ce n’était selon elles pas le cas. Je me suis assurée de leur demander leur accord. En aucun cas je ne pensais avoir la meilleure solution, je raisonnais dans l’intérêt de la patiente et non dans l’idée d’uniquement contredire une de mes collègues.

Cette situation nous permet de voir à quel point il est difficile de se faire une place en tant qu’étudiant dans une structure de soins, bien que cela dépende de chacun. Pourtant il me semble important de prendre en compte, et d’au moins écouter les regards différents qui peuvent se poser sur une situation. Il faut donc parfois négocier, même avec les membres de son équipe.

Pour conclure, je pense que l’absence de réunion pluridisciplinaire autour du cas de Madame L a pu porter à confusion. En effet, les membres de l’équipe n’ont pas pu faire part de leurs interrogations ou de leur difficultés face à la situation.

De plus, ce type de réunion permet de définir un projet de soins adapté à la personne en fin de vie.

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