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Analyse de pratique professionnelle

Par   •  29 Novembre 2018  •  1 788 Mots (8 Pages)  •  1 978 Vues

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faut-il tutoyer ou vouvoyer le patient ? Quel positionnement adopter ? Quelles sont les limites de chacune des deux formules ? Qu’apporte l’un et l’autre à la relation soignant/soigné ? Est-ce un outil thérapeutique ou plutôt un manque de respect ? Quels sont les impact du TU et du VOUS dans la distance thérapeutique ? !

Dans un premier temps, abordons les définissons et concepts : !

Le tutoiement est défini par le CNRTL comme le fait de « s ‘adresser à quelqu’un en lui disant tu ». Selon Le Robert « L’emploi du tutoiement est variable selon les variantes régionales, nationales du Français, et selon les milieux : Cette pratique est beaucoup plus courante, surtout dans les milieux jeunes et professionnels, depuis les années 1950. Le tutoiement semble plus normal et plus étendu en Français du Canada qu’en Français d’Europe (France, Belgique, Suisse). Sa nature est différente en Français d’Afrique où il s’agit d’une seconde ou tierce langue. (...) Le tutoiement comme signe de supériorité sociale tend à disparaître. En revanche, le tutoiement l’emporte dans les affrontements verbaux ». Historiquement parlant , on relate que c’est au moment de la section de

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Panthéon que fut pour la première utilisé la notion de tutoiement. Il fit ressentir au peuple un sentiment fraternel, resserrant les liens entre chacune et détruisant cette relation dysmétrique entre pouvoir et peuple. !

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La juste distance thérapeutique est définie selon Martin M.W comme « la limite morale et psychologique à l’expression des valeurs personnelles dans le cadre de l’activité professionnelle ». La juste distance thérapeutique demande une réciprocité dans la relation, une confiance et un respect mutuel. Ce n’est qu’en respectant l’Autre par le choix de ses mots et l’authenticité de ses actions et sentiments qu’une telle relation peut être bienveillante et productive. Le but restant toujours de soulager le patient de sa souffrance physique ou psychique et d’avancer ensemble sur le chemin de la guérison. Ce type de relation laisse imaginer une image très rapprochée du soignant et du soigné et pourtant mettre de la distance entre les deux protagonistes peut se révéler être tout autant productive si ce n’est plus. !

Et pour ce faire plusieurs éléments permettent de mettre de la distance entre un patient et un soignant. Premièrement la tenue professionnelle. Visible des le premier abord, elle est comme une barrière protectrice. Elle procure notamment un certain « grade », une autorité. Second élément distanciel : le vouvoiement. Le « vous » permet de mettre une certaine distance entre le soignant et le soigné, cela permet aussi au soignant de se positionner en tant que tel et de poser un cadre.!

1. Le VOUS !

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Vouvoyer une personne est avant tout un signe respectueux,, un rituel cérémonieux de politesse. ll indique le respect de l’Autre et de sa dignité. Il est le rappel de la distance entre les deux personnes et un indice de reconnaissance de l’autorité. Un symbole de la profession. Le vouvoiement place le cadre. !

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Cependant, il instaure dès le commencement une relation inégale et dysmétrique. Il peut nuire à la rencontre de l’Autre, de l’Homme. Il peut servir de mécanisme de défense derrière lequel on se « cache » pour ne pas trop rentrer en empathie avec autrui, pour ne pas pâtir de l’échange. Trop de distance nuit au dialogue et à la relation. !

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Cependant le vous peut être adouci par l’usage du prénom en association.!

2. Le TU ! !

Aujourd’hui, l’emploi du tutoiement est de plus en plus répandu et particulièrement chez les jeunes. Utilise pour les personnes proches, les pairs dans beaucoup de milieux socioprofessionnel, le TU marque la sympathie, l’entrée dans la sphère intime de l’autre. Tutoyer engendre de la familiarité. Il permet de se rapprocher davantage de la personne et d’entrer en relation avec lui. En psychiatrie lors de situation de souffrance psychique, tutoyer la personne permet d’entre plus rapidement en contact avec elle pour comprendre la source de la douleur et agir en fonction. Il procure souvent un impact plus fort sur la personne. !

Il faut faire attention cependant à ne pas tomber dans l’infantilisation ou l’irrespect si le tutoiement est mal perçu ou mal interprété car mal employé et notamment dans le domaine de soins entre le soignant et le soigné.!

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L’emploi de la seconde personne du singulier est donc synonyme de rapport forts, de liens tissés, de relations humaines. Car soigner c’est avant tout dépasser ses limites, rentrer en lien avec l’Autre. Il permet une relation de confiance indispensable aux soins et à leur bon fonctionnement. Il est également le signe d’un investissement de la part des deux acteurs de la relation. Il est, en psychiatrie, régulièrement demandé par les patients eux mêmes. Il apporte en effet un meilleur consentement aux soins dans beaucoup de situations, une meilleure compliance et une meilleure qualité relationnelle. !

Selon Alain Guyard (philosophe, intervenant au Gérontocare 2017) : « Soigner demande de sortir des procédures pour rencontrer la qualité. Car les procédure sont faites pour des généralités et nous, soignants, soignons des personnes singulières. » !

Néanmoins il dénote quelques limites : il peut apporter des inégalités entre patients. Pourquoi tutoyer Mr A et non Mme B ? Il questionne également sur le place de l’affect dans la relation soignant / soigné ? Un mésusage peut se révéler aussi trop familier et ôter le cadre du soin ou froisser l’autre dans sa zone personnelle, intime. !

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Pour conclure je finirai en disant que tout un chacun possède des avantages et des inconvénients à leur usage. Il n’y à pas de bon ou de mauvais choix, il y a seulement un bon usage avec un bon positionnement. La solution réside en cela : un positionnement thérapeutique et respectueux habillé d’un Tu ou d’un Vous, d’un nom de famille ou d’un prénom. Qu’importe la formule utilisée tant qu’elle est saine et juste. Le maitre

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