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Analyse de la pratique professionnelle S5

Par   •  18 Juin 2018  •  1 138 Mots (5 Pages)  •  559 Vues

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que les choses ne sont pas aussi simples.

Analyse

Mr F est dans le clivage, il a ses bons et mauvais soignants le fait ce qui risque de remettre en question tout le dispositif thérapeutique et le principe de travail en équipe. De plus ses décisions sont très fluctuantes et il ne dispose pas de capacités d’élaboration suffisantes pour comprendre la rationalité de ma proposition.

Mon accompagnement se résume à l’observation clinique du patient en essayant de repérer des choses qui dénotent par rapport à son état habituel, afin de le partager avec l’équipe pour enrichir le travail d’équipe (certains patients se comportent de manière différente avec les stagiaires) afin d’ajuster mes idées et représentations. L’écoute autour de ses ressentis du moment en utilisant la reformulation pour l’emmener à exprimer ses angoisses. L’écoute d’un patient schizophrène est un exercice très compliqué pour moi à cause de l’impact potentiellement traumatique de toutes relations selon HARTMANN « à tout instant ils vivent le pire » et quand je le sens un peu tendu j’utilise parfois l’humour parce que « En agissant de façon humoristique, l’infirmier déplace la scène, change la mise en scène, propose une autre vision au patient de ce qui pouvait l’angoisser ». Je lui ai parlé aussi de la possibilité de participer aux groupes de psychoéducation qui existent dans l’hôpital tels que le groupe expressif afin de rompre son isolement et d’expurger ses angoisses ; mais monsieur F refuse toute activité de groupe, il refuse de toujours de prendre ses repas avec les autres patients au self –service.

Mes interrogations dans la prise en charge de ce patient tournent autour de la notion de travail d’équipe en psychiatrie. Je pense qu’elle est indispensable voire obligatoire à cause de la complexité des pathologies et de la singularité de chaque patient. Le clivage qui renvoie au concept de la relation d’objet du patient schizophrène est à prendre en compte sur au moins deux plans, d’abord du point de vue de la relation soignant soigné et de l’autre dans la relation entre les soignants donc de l’équipe et de l’institution. Si le soignant ne tient pas compte de la versatilité du rapport à l’autre du patient psychotique il court le risque de nuire au patient et à l’équipe mais surtout de s’exposer à la frustration.

Conclusion

Cette situation était primordiale pour la détermination de ma posture de soignant stagiaire dans une unité de soins en psychiatrie. On peut vite se laisser influencer par le comportement de certains patients dont la pathologie pousse à entretenir une relation à l’autre très ambiguë, entre la séduction et rejet, entre l’indifférence et rapport fusionnel ce qui peut déstabiliser. Winnicott nous met en garde contre notre besoin de maîtrise qui est inhérent à la nature humaine. L’équipe devient notre bouclier elle est l’instance où émerge une intelligence collective et protectrice du soin et du soignant en psychiatrie.

• Travailler en psychiatrie, « c’est travailler avec le doute, nourri d’incertitudes, et composer avec l’émergence de paradoxes qui complexifient l’approche soignante, tout en soulignant sa vitalité.

• Penser le soin infirmier, c’est concourir à l’émergence et la maintenance de la vie psychique de l’autre, c’est penser la relation à l’autre.

• Définir le soin infirmier, c’est œuvrer au "rassemblement de petits détails qui participent d’une équation psychothérapique généralisée,…" pour reprendre une définition de Jean Oury, "faire le lit de la psychothérapie") ».

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