Analyse de la bête humaine p95
Par Plum05 • 8 Octobre 2018 • 799 Mots (4 Pages) • 539 Vues
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Ses réflexions le mènent à discerner deux causes à cette folie criminelle : d’une part, l’hérédité familiale, une tare, celle de l’alcoolisme, qui a empoisonné tous les membres de sa famille et le rend fou, même lorsqu’il ne boit pas (l. 38-39). Jacques est en quelque sorte le bouc émissaire, la victime sacrificielle qui rachète la tare familiale (« Et il en venait à penser qu’il payait pour les autres, les pères, les grands-pères, qui avaient bu » l. 39-40). D’autre part, cette folie trouve aussi une origine plus lointaine dans l’espèce humaine, dans une sorte de guerre primitive opposant mâle et femelle : l’infidélité de la femelle aurait entraîné le ressentiment du mâle (« cela venait-il donc de si loin, du mal que les femmes avaient fait à sa race, de la rancune amassée de mâle en mâle, depuis la première tromperie au fond des cavernes ? » (l. 46-48)) et provoqué son désir de conquérir et de posséder une femelle (l. 48-50). Ainsi, hérédité familiale et atavisme de l’espèce seraient à la source de cette pulsion criminelle incontrôlable.
Totalement dominé par des forces qui le dépassent, incapable de saisir la cause de son mal (« des offenses très anciennes dont il aurait perdu l’exacte mémoire » (l. 45) ; « il n’arrivait pas à se répondre, trop ignorant » (l. 51) ; « un homme poussé à des actes où sa volonté n’était pour rien et dont la cause en lui avait disparu » (l. 52-53)), Jacques est d’emblée présenté comme un héros tragique, jouet d’un double déterminisme.
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