Analyse de Pratique Professionnelle infirmière aux urgences
Par Ninoka • 21 Juin 2018 • 2 559 Mots (11 Pages) • 1 614 Vues
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- Comment ai-je réussi à apaiser les peurs de la patiente ?
J’avais conscience que pour rassurer Mlle C, il fallait d’abord que je gère mon stress pour pouvoir instaurer une relation de confiance entre elle et moi. Je me suis dit que réaliser ce soin technique avec un tel stress ne pouvait qu’être désagréable pour elle et pour moi. C’est pour cela que j’ai relativisé et que je me suis détendue pour pouvoir instaurer un dialogue avec Mlle C, afin de lui faire penser à autre chose que le soin. C’est en parlant de ses activités sportives que j’ai réussis à instaurer une relation de confiance avec elle. Je voyais qu’elle était plus détendue et surtout, qu’elle ne faisait plus attention à mes gestes. C’est grâce à ce dialogue que le soin lui a paru plus court que ce qu’elle s’imaginait. Ainsi, j’ai compris que c’est en gérant mes propres émotions que j’ai pu apaiser Mlle C qui avait peur, et ainsi avoir une relation de confiance lors de ce soin technique.
- Est-ce que mon « expérience » m’a permise de mieux me concentrer sur la patiente ?
Effectivement, ce n’était pas la première fois que je posais un cathéter veineux périphérique obstructif. Aux urgences, nous en posons plusieurs par jour. Etant donné que j’étais à la fin de ma deuxième semaine de stage, j’avais déjà effectué environ 15 fois ce soin technique. J’étais beaucoup plus à l’aise que lors de la première semaine de stage. Ainsi, je pouvais plus me concentrer sur la patiente que sur mon acte technique. Lorsque je préparais mon matériel, mes gestes étaient « automatiques ». C’est-à-dire que j’étais consciente de mes gestes pour ne pas faire d’erreurs de préparation, mais j’étais aussi concentrée sur Mlle C pour discuter avec elle. J’étais à l’aise avec ce soin pour pouvoir m’intéresser à la patiente. En effet, lorsque c’est la première fois que nous effectuons un acte technique auprès d’un patient, nous avons tendance à n’être concentré que sur l’acte et à en oublier le patient. Ainsi, je pense que ce « début d’expérience » m’a permis de mieux me concentrer sur la patiente et donc de pouvoir instaurer une relation de confiance avec elle pour apaiser ses peurs.
- Quels sont les éléments aidants et freinants dans cette situation ?
Les éléments aidants :
- Je commençais déjà à avoir l’habitude de pratiquer ce soin. Ainsi, je connaissais l’organisation à avoir, le matériel nécessaire et l’ordre des gestes à avoir. Cela m’a permis de faire moins d’erreurs et également d’être concentrée aussi sur ma patiente.
- J’étais seule avec elle dans le box, cela nous a permis d’avoir un bon échange sans être interrompues et aussi d’installer une relation de confiance avec elle.
- Ma capacité à relativiser et à gérer mes émotions m’ont beaucoup aidé dans cette situation. C’est grâce à ça que je me suis reprise et que le soin s’est bien passé.
Les éléments freinants :
- Son stress, sa peur des aiguilles et du sang et ses propos m’ont tout de suite déstabilisée et m’ont stressée à mon tour.
- Suite à ses propos, j’avais peur de ne pas réussir mon acte technique, et je me suis mise la pression en me donnant l’obligation de réussir la pose du cathéter.
- Le fait que Mlle C était plus jeune que moi m’a aussi destabilisé. Je n’avais pas envie de lui paraitre stressée et mal à l’aise, afin de ne pas l’effrayer encore plus.
- Qu’est-ce que je retiens de cette situation ?
Je retiens de cette situation que j’ai su gérer mes émotions et reprendre confiance en moi alors que je m’étais mise une pression dès le début. Grâce à cela, j’ai pu détendre Mlle C et avoir une relation de confiance avec elle. Cette situation m’a permis de gagner de l’assurance. Je pense que, lors d’une prochaine situation similaire avec un(e) adolescent(e), je saurai plus à l’aise et détendue pour le(a) prendre en charge.
Problématique :
En quoi gérer ses émotions permet d’avoir une approche relationnelle lors d’un soin technique ?
Concepts :
Les émotions :
Expression verbale ou physique réactive, involontaire ou non, de personne affectée par la joie, la douleur, la oclère, le chagrin, la perte… Selon Michel Minder, d’une façon générale, l’émotion « est un état psychophysiologique ayant un caractère de choc, se manifestabt brusquement, comportant une phase de tension et une phase de détente. Les réactions de joie et de colère, d’angoisse et de peur, par exemple, peuvent être considérées comme des illustrations de l’émotion ». Pour F. Lelord et C. André, « l’émotion est une réaction soudaine de tout notre organisme, avec des composantes physiologiques (notre corps), cognitives (notre esprit) et comportementale (nos actions) ». Pour G. Thines et A. Lempereur, l’émotion est parfois considérée comme synonyme « d’affect », de « sentiment », ou encore comme un type de motivation, déclenchant de l’extérieur un ensemble de réactions organiques observables chez l’homme.
Le stress :
Terme emprunté à la langue anglaise distress signifiant affliction, il est, d’après les auteurs de l’ouvrage Le guide du secouriste face aux souffrances psychiques, utilisé en 1950 par un physiologiste canadien, Hans Seyle, pour définir ce qu’il appelait déjà en 1936 comme « un syndrome général d’adaptation à une situation ». Pour Louis Crocq (CUMP), le tress est « une réaction biologique, physiologique et psychologique d’alarme, de mobilisation et de défense de l’individu (plutôt que de l’organisme) à une agression, une menace, une situation inopinée ».
Le dictionnaire le Trésor de la Langue Française distingue trois sens différents :
- Comme une agression de l’organisme par un agent physique, psychique, émotionnel entraînant un déséquililbre qui doit être compensé par un travail d’adaptation. Réponse au stress ;
- Comme une réaction de l’organisme à l’agression subie. Provoquer un stress ; syndrome, état de stress ; causes du stress ; résistance au stress ;
- Comme une tension nerveuse, contrainte
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