Un métier idéal- Analyse pièce de théâtre Bordeaux
Par Stella0400 • 7 Avril 2018 • 1 361 Mots (6 Pages) • 583 Vues
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L’acteur, passe derrière la toile qui d’ailleurs en cache une autre, il revient au devant de la scène en tant qu’homme en tant qu’acteur même sans blouse. Puis là il se met à parler du métier de comédien, on se rend vite compte qui parle de lui. Il se met à courir autour de la toile, tout en parlant. L’interprète de Galilée, d’Alceste, et du Roi Lear court continuellement et semble au bord de la chute. Puis il tombe, il se fait mal. On rentre alors dans une fusion de l’art de la médecine et l’art de la scène. L’acteur repasse derrière cette immense photographie de paysage anglais pour revenir en tant que médecin, il reprend brièvement l’histoire de Sassal, il parle de sa maison, qui par le jeu de lumière apparaît sur ce paysage anglais, il fait quand il dit qu’il fait nuit. Le jeu de lumière entre ces deux immenses photographies superposées est impressionnant. Puis l’acteur sort de son histoire et toujours munis de sa blouse, il nous entreprend des tours de magie, il va même à l’encontre d’une spectatrice pour la mouiller mais magie, elle ne sera pas mouillée. Ce côté comique nous détache de l’histoire de Sassal qui devenait longue et nous attire dans le rire, nous avons le drôle d’impression, d’assisté à un One man show. Ces tours de magie avec cette blouse, nous montre, que nous avons trop souvent tendance à prendre le médecin pour un magicien. Il amène deux chaises à l’avant de la scène, la lumière de la salle augmente, il invite un spectateur sur scène, une spectatrice, stéthoscope aux oreilles, il l’ausculte puis lui demande de lire une tirade du roi Lear. La médecine et la littérature apparaissent totalement solubles l’une dans l’autre. C’est un moment précieux d’improvisation, par le simple effet du souffle, guidé par l’artiste, ce spectateur désigné arbitrairement pour être transformé en acteur d’un soir, va trouver en lui la respiration du texte.
Le spectateur invité sur scène nous rejoindra par la suite, et l’acteur se lancera dans une tirade philosophique en fessant le lien entre la maladie et le mal de vivre. Il nous posera un tas de question : Est-ce que vous mangez doucement ? Est-ce que vous dormez bien la nuit ? etc. Certains y répondront à voix haute tandis que d’autre dans leurs têtes.
L’acteur repasse derrière, et nous reviens en temps que lui même et là il tire la toile, le « rideau » tombe. Il porte avec la sensibilité qu’est la sienne les interrogations de tous, médecins, écrivains, hommes et femmes de théâtre. La deuxième toile tombe, la scène se retrouve dépouillée, elle apparaît telle une scène de répétition, tel que les comédiens la connaissent. Une musique forte résonne dans la salle, l’acteur enlève son costume (sa blouse), s’allume une cigarette et boit de l’eau. Nous avons l’impression d’être dans son intimité, dans sa loge. On voit le comédien en tant que comédien mais surtout en temps qu’homme.
Cette porosité, entre l’acteur fait médecin et le spectateur fait acteur est redoublée par l’intrusion, dans le récit du médecin de campagne qu’il incarne. Il y a donc un lien proche entre l’art de la médecine, l’art de la scène et l’art de la mise en scène. Dans cette pièce, nous avons l’impression que tout coexiste. « La maladie de vivre » ne peut-être soignée que part son propre métier « idéal ».
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