Les chefs d'orchestre servent-ils à quelque chose ?
Par Raze • 30 Janvier 2018 • 4 302 Mots (18 Pages) • 503 Vues
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pose ainsi la question suivante, que nous utiliserons comme problématique principale fondant nos développement ultérieurs : dans quelle mesure les interactions stratégiques des diverses composantes de l’orchestre interagissent-elles selon des mécanismes proches de ceux à l’oeuvre au sein d’un autre type d’organisation sociale, à savoir la famille? Autrement dit, dans quel mesure la similitude des tensions entre intégration et différenciation présentes au sein de l’orchestre d’une part et de la famille d’autre part justifie-t-elle l’adoption de certaines modélisation sociologique de la famille afin de mieux comprendre la production d’un commun au sein de l’orchestre?
1. HYPOTHESES
Dans cette optique, nous défendrons le recours le recours à une métaphore organisciste qui nous semble pertinente pour appréhender la pratique de l’orchestre. En cela, nous conjecturons et soumettons à vérification empirique une hypothèse fondamentale : La compréhension de l’entité sociale que constitue l’orchestre - tant dans ses présupposés, son déroulement effectif, que dans ses conséquences sur les acteurs concernés par cette pratique – passe par le recours à une méthode comparative. Ainsi, en mettant en exergue les similitudes et différences existant entre l’orchestre et une autre entité du monde sociale – la famille – on montrera dans quelle mesure les logiques qui sous-tendent la structure familiale informe la forme-orchestre de pratique musicale . Nous conjecturons ainsi que parmi les différents modes d’organisation du social, la famille présente un certain nombre d’homologies structurelles fondamentales avec l’orchestre qui justifient le recours à cette métaphore à fin heuristique. Parmi ces dernières, nous retiendrons :
1.
1) l’existence dans les deux cas d’une structure hiérarchique fondée sur des différences statutaires.
2) le caractère fonctionnel de cette structure, dans le sens où elle permet à l’orchestre d’atteindre les objectifs qui justifient sont existence auprès des différents acteurs du monde social.
3) L’existence de rivalités et de tensions au sein de l’orchestre que le chef d’orchestre doit à la fois contenir et faire jouer pour permettre au collectif de fonctionner.
4) Par extension, le caractère essentiel du chef d’orchestre qui assume le rôle de figure tutélaire pour l’orchestre, à la fois ordonnateur, distributeur de rôle de status devant s’adapter aux caractéristiques de la population formée par les musiciens qu’il dirige (âge, niveau d’apprentissage, degré d’investissement dans la pratique de l’instrument, etc...).
METHODOLOGIE
a) Un exerice contraint
Dans une visée d’exploration des différentes méthodes utilisées par la sociologie, nous nous sommes vu imposer la non-utilisation des outils que sont le questionnaire et l’entretien. Il fallait dans cette optique trouver un moyen d’objectiver le social sans recours possible à la perception qu’ont les acteurs de leurs actes, aux motifs qu’ils donnent à leurs actions et aux raisons qu’ils invoquent pour justifier une décision plutôt qu’une autre. Une telle approche implique un effort d’objectivation supplémentaire, l’objet étudié étant hors de toute relation langagière directe avec le sociologue menant l’enquête. Elle implique une prudence dans l’interprétation de comportements que l’on ne peut aborder que de l’extérieur, et ce de manière définitive.
b) Choix méthodologiques et procédure de vérification des hypothèse
Prenant en compte les contraintes formulé quand aux méthodes mobilisables au cours de l’enquête, nous avons choisi la méthode de l’observation non participante. L’observation participante
paraisasit en effet difficile à mettre en place étant donné l’attention requise lors de la participation à une pratique musicale au sein d’un orchestre. En outre, nous avons considéré que l’analyse de matériaux biographiques évocant la pratique de l’orchestre poserait un problème évident d’administration de la preuve étant donné le allusif de ces dernier ainsi que leur relatif manque de cohérence dans la forme (autobiographies, citations de presse, biopics, correspondances) ainsi que dans le fond (les propos recueuillis auprès de musciens à apropos de la pratique en orchestre forment un corpus de textes et de citations suffisamment foisonnant pour que l’on soit susceptible d’y trouver autant d’éléments allant dans le sens des hypothèses énoncées que d’autres les infirmant au moins en partie. En outre, une telle étude systématique aurait nécessité la mobilisation de ressources matérielles et temporelles dont nous ne dispositions pas dans le cadre de notre modeste enquête).
Nous avons donc choisit d’observer de l’extérieur la pratique de l’orchestre, en nous proposant en tant que simple spectateurs. De cette manière, nous avons pu non seulement observer la répétition mais également son avant et son après, c’est à dire les interactions anodines qui entourent, imprègnent, structurent et révèlent les mécanismes impliqués dans la pratique orchestrale. Nous avons observé l’orchestre comme un système d’intéraction, de manière à pouvoir qualifier ces interactions, en fournir une description satisfaisante, pouvoir les expliquer et analyser leur rôle dans le système qui fonde la pratique orchestrale.
c) Présentation du modèle de référence : la famille dans le modèle structuro-fonctionnaliste parsonien
Dans le modèle parsonien, les éléments du social en tant que totalité ne justifient leur existence que par leur caractère fonctionnel. Par cela Talscott Parsons indique que les éléments de la société doivent concourir d’une manière ou d’une autre au maintien de cette dernière, soit à l’ordre social existant. Ainsi, la famille est une institution qui doit être fonctionnelle : elle justifie son existence par le rôle qu’elle joue dans le maintien de l’ordre social. C’est sa place particuière dans la structure formée par la société ui définit ce rôle : ce dernier est de procréer et d’éduquer les enfants de manières à ce que ces derniers soient eux-mêmes à leur tour susceptibles
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