Le mouvement cubiste.

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Bien qu'ils aient frôlé l'abstraction la plus complète, Braque et Picasso éprouvèrent le besoin de retrouver un lien plus assuré avec la réalité. A la phase destructive du cubisme analytique va succéder une période constructive, dite "synthétique". En 1912, Picasso incorpora dans sa Nature Morte à la chaise cannée un véritable morceau de toile cirée ; Braque colla dans son Compotier et verre des fragments de papier faux-bois, puis du papier journal dans les œuvres suivantes. Braque et Picasso simplifient leur cubisme : les plans, moins nombreux mais plus amples, s'imbriquent dans des structures plus lisibles, plus aérées, dans lesquelles la couleur refera bientôt sa réapparition.

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Georges BRAQUE - Nature morte au violon - 1911 Pablo PICASSO - Homme à la Guitare - 1911

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Cubisme rococo (1914)

On a donné le nom de "cubisme rococo" à plusieurs oeuvres de Picasso, au début de 1914 ; il y emploie des couleurs acides, des fragments décoratifs, des rythmes baroques, des floconnages et autres pointillés. Cette remarque, qui peut aussi concerner Braque, se justifie dès la fin de l'année 1913

Picasso paraît être en quête d'une voie nouvelle. Son Portrait de jeune fille, peint à Avignon durant l'été 1914, est l'expression du cubisme rococo

Cette période paraît être, pour les deux peintres, un tournant vers des travaux plus "relâchés" qui semblent s'éloigner de l'orthodoxie cubiste. De plus en plus, l'attention de l'un et de l'autre se porte vers l'objet en tant que tel et sa représentation, par le biais du papier découpé et collé. Un certain illusionnisme formel et spatial concourt à cette évolution. Ainsi paraît close la partie expérimentale du cubisme, la part héroïque qui amputa partiellement Picasso et Braque d'une relation directe entre leurs productions et la représentation du réel.

Cubisme cristal (1918 )

Période éphémère et nom donné au cubisme géométriquement très abstrait mais décoratif et coloré, que Picasso pratiquait vers 1918. L'écrivain d'art Maurice Raynal, inventeur des termes "cubisme cristal", écrivait: "Le cubisme a atteint dans cette période dite "cristal", à un état de pureté plastique qu'il ne dépassera plus".

La fin du cubisme : La fin d'une belle aventure

Le travail de Braque est brutalement interrompu par la déclaration de la Première Guerre Mondiale. Le 2 août 1914, Picasso accompagne à la gare d'Avignon son ami qui est mobilisé. "Nous ne nous sommes jamais revus". Ils se reverront parfois, mais ces quelques mots de Picasso disent fortement ce qui fut un temps privilégié et exceptionnel, une aventure individuelle et commune pour deux peintres si différents.

Ce qui fut dit et fait par l'un et par l'autre, entre 1907 et 1914, demeura vivant et actif dans leur oeuvre respective. Le plan et l'image, l'espace et la forme furent, à partir de ces années, conçus et traités autrement. Au-delà de Braque et de Picasso, et de ce que fut le cubisme, bien des questions allaient être posées. Bien des réponses sont encore à venir.

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TROIS NATURES MORTES

Pablo PICASSO - Nature morte avec pains et compotier - 1908-1909

On retrouve dans ce tableau, les thèmes dominants du cubisme : "planéité" du support (Picasso peint la table vue de face comme si elle était vue du dessus), formes réduites à des lignes géométriques (cylindres, cônes, sphères) inspirées des toiles de Cézanne. C'est en effet, ce peintre qui, le premier, a rompu avec les lois de la perspective.

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Juan GRIS - Nature morte avec plat à fruits - 1914

L'espace de cette nature morte est construit selon trois grands plans verticaux. Les objets représentés gardent un certain réalisme mais ils s'inscrivent dans des formes géométriqes et sont traités selon des techniques différentes : peinture à l'huile, fusain, collage. Ce dernier procédé semble permettre à Juan Gris de réunir certaines inventions de Braque et Picasso. Ainsi, au premier plan, un morceau de journal découpé souligne la verticalité de l'ensemble, où apparaît un fragment de faux marbre rose.

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Georges BRAQUE - Nature morte à la table de marbre - 1925

Planéité du support, utilisation de la technique du faux marbre, plans juxtaposés : on retrouve ici des éléments du cubisme.

Les surfaces colorées géométriques témoignent de l'héritage des papiers collés. Les objets sont cependant plus facilement reconnaissables. On constate ainsi un retour définitif au réel.

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AUTRES ARTISTES, AUTRES OEUVRES

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Pablo PICASSO - Les demoiselles d'Avignon - 1907