Humanisme et Renaissance
Par Stella0400 • 21 Novembre 2018 • 3 080 Mots (13 Pages) • 564 Vues
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2) Un mouvement à l’échelle européenne
> comme rappelé dans la définition, ce mouvement ignore les frontières.
La Renaissance est un bouleversement européen où chaque nation sent l’influence de l’humanisme. Ainsi, un échange d’idées se met en place à travers des correspondances, des voyages d’étudiants, des convois de marchands ou des pérégrinations d’artistes. Cet échange d’idées a permis la circulation des idées que les différentes autorités religieuses ou politiques ne verront pas d’un bon oeil. C’est alors qu’une République de lettres se met en place, la Respublica litteraria. C’est par les nombreux voyages et correspondances que les humanistes ont pu bâtir une communauté transnationale. En effet, comme déjà évoqué, humanisme va de paire avec mobilité. On peut noter alors une influence dans toute l’Europe que ce soit dans les villes d’art comme Florence ou Sienne, Venise, alors le principal centre d’imprimerie, Lyon, ville de foires et de librairies ou les cités universitaires de Salamanque et d’Alcala en Espagne et d’Oxford et Cambridge en Angleterre. Erasme, théologien et homme de lettres hollandais en fut une parfaite représentation de par ses nombreux voyages. Toutefois, on peut noter que cette influence est limitée à l’Europe occidentale puisque l’Empire Ottoman accroît sa domination dans la partie orientale.
3) Une diffusion à travers une soif de connaissance et l’imprimerie
“En quoi cela nuit-il de toujours savoir et de toujours apprendre, fût-ce d’un sot, d’un pot, d’un broc, d’une moufle ou d’une pantoufle” Pantagruel dans le Tiers livre (1546) de Rabelais, plus célèbre représentant français de l’humanisme. Citation qui pourrait servir d'emblème pour l’époque.
En effet, l’humaniste est avant tout un curieux que ce soit du monde, de la nature ou même de lui-même. Cela est permis par l’émergence de l’imprimerie qui substitue le livre aux manuscrits et permet une explosion de choses à savoir, lire ou connaître. Tout ce progrès naît en 1455 à Mayence lorsque Gutenberg publie une Bible “à 42 lignes”. Ainsi, entre 1450 et 1500 on évalue à 30 000 publications en plus de 15 millions d'exemplaires. Les imprimeurs sont souvent des humanistes comme Alde Manuce à Venise ou Robert Estienne en France qui publie le premier dictionnaire latin-français.
L’éducation est touchée par le développement de l’imprimerie. Des collèges sont créés selon le modèle humaniste avec l’appui des villes comme à Dijon ou Bordeaux. Ces écoles ont pour objectif de rendre les gens “libres, bien nés et bien instruits” et les débarrasser de leur vice enfantine dans un souci de perfectibilité de l’homme. Pour l’enseignement supérieur, quelques universités seront réformées comme à Vienne et même créées comme l’université d’Alcala de Henares en Espagne.
4) L’Antiquité pour modèle
Les humanistes, pleinement conscients de vivre un renouveau culturel intense tournent le dos au Moyen Âge, pourtant si proche, pour retrouver l’Antiquité. L’Occident se lance alors dans la recherche de manuscrits anciens et si les découvertes les plus considérables ont déjà eu lieu, le processus de recherche est poursuivi et systématisé et les exilés fuyant Constantinople (qui a chuté en ...1453 > question !), ancienne capitale de l’empire d’Orient apportent en Italie des trouvailles exceptionnelles. La grande découverte est notamment celle de Platon, qui avec les textes originaux de Pline, Euclide transforment radicalement le paysage philosophique et technique.
Papes et princes envoient leurs limiers en quête de manuscrits rares, chacun rêvant de faire de son pays ou de sa ville la nouvelle Athènes. C’est le cas de l’humaniste italien Lorenzo Valla ou de Ange Politien, précepteur de Laurent de Médicis. Jean Lascaris, érudit grec rapporte d’une expédition en 1492 200 manuscrits grecs. C’est ainsi que de nombreuses grandes bibliothèques se constituent au XVe siècle. Quand le pape Nicolas V meurt en 1455, il y a dans la Bibliothèque vaticane presque 1200 volumes, dont ¼ grecs.
On soulignera le rôle primordial de l’imprimerie dans cette diffusion.
5) L’homme comme microcosme
Pic de La Mirandole (1463-1494), jeune noble italien présenté comme l’humaniste par excellence a publié dans De la dignité de l’homme passe pour le premier manifeste de l’humanisme militant. On y trouve notamment : “Je t’ai placé au centre du monde de sorte que de là tu puisses plus aisément observer ce qui est dans le monde”. L’humain est pensé comme artisan de sa liberté et de sa destinée. Pour Pic, l’homme comme microcosme est l’homme en dehors de toute échelle et n’appartient pas à l’ordre stable et divin de la Création. Il est désigné comme créateur de soi-même, faber sui, selon ses connaissances et les savoirs dont il hérite et dont il doit se faire l'interprète pour créer des idées nouvelles.
6) Les révolutions du savoir
En 1524, on assiste à la conjonction des planètes sous le signe du Poisson, ce qui est interprété comme le signe d’effroyables catastrophes. En effet, le cosmos est perçu suivant le modèle antique, clos avec en son centre la Terre. Nicolas Copernic renverse cette image en … 1543 et bouleverse toute la représentation que l’on se fait alors du monde puisqu’il conçoit l’univers comme un système avec au centre le soleil (héliocentrisme) autour duquel tourne la Terre. Mais il faudra attendre Galilée au début du XVIIe siècle pour que l’astronomie nouvelle démontre cette théorie et renverse l'ancienne cosmologie héritée de l’Antiquité. L’homme, centre de la création prend ainsi peu à peu conscience de sa place dans un univers ouvert, infini, où il n’est peut-être pas seul même si le système copernicien ne s’installe pas tout de suite dans les esprits.
Rabelais fera le catalogue des savoirs astrologiques de son temps dans le Tiers livre qui fait voir au-delà de la dérision ce désir des hommes de maîtriser toujours plus l’immense réservoir de la nature.
La Renaissance voit naître ensemble les premiers grands mathématiciens, anatomistes, physiciens, médecins, dessinateurs, architectes. Les artistes dessinent l’homme avec précision, donnant aux sciences des modèles plus vrais, plus réels. Léonard de Vinci illustre parfaitement cela étant
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