Fiche de lecture Jean Haentjens - Urbatopies
Par Ninoka • 19 Septembre 2018 • 1 559 Mots (7 Pages) • 692 Vues
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faisant travailler dans la même direction, de manière cohérente.
L’approche stratégique mobilise des groupes d’acteurs, implique une nouvelle gouvernance politique et une communication soignée autour de projets urbains ou architecturaux emblématiques mis en scène par des évènements déclencheurs de mouvement. L’approche stratégique de l’urbain de Jean Haëntjens se traduit pat une modification significative des organisations, des méthodes, des compétences. Elle génère une dynamique économique.
Il se dégage, d’après l’auteur, une recherche de cohérence, élément essentiel et principe fondateur de l’approche stratégique, entre les ambitions des villes et les actions qu’elles mènent, cohérence fonctionnelle (compatibilité entre les différentes fonction de la ville), cohérence spatiale (redéfinition des espaces en fonction des ambitions de la ville) et cohérence avec un contexte (Géographique, Historique, Social).
Pour l’auteur, l’approche Stratégique apporte de nombreux changements, notamment dans l’organisation des administrations municipales et la gouvernance des villes. De nouveaux processus ont vu le jour pour fabriquer la ville : de nouvelles organisations publiques sont nées, ainsi que de nouvelles méthodes de conception, et de communication , faisant appel à de nouveaux acteurs et parfois à la participation de la population. Ces processus sont mis en place de manière simultanée pour surpasser la contrainte du temps. Si l’approche stratégique est pour Jean Haëntjens portée par un petit groupe d’acteurs à sa genèse elle implique ensuite une dynamique collective.
L’approche stratégique est aujourd’hui considérée comme une approche modèle, elle produit des résultats et d’après Haëntjens a permis à des villes qui connaissaient une situation délicate il y a quelques années de changer radicalement leur destin. Cependant l’auteur mentionne également quelques dérapages produit par ces nouvelles méthodes. L’urbaniste déclare que l’approche stratégique à un impact pour l’instant limité sur
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l’évolution des systèmes urbains et qu’elle ne permet pour l’instant ni de limiter l’étalement urbain, ni de re-dynamiser les périphéries, deux enjeux considérables du XXIè siècle.
Pour Jean Haëntjens l’approche stratégique est la bonne approche, mais elle n’est cependant pas figée, il positionne les villes comme des éléments essentiels de notre époque qui permettront d’inventer le XXIè siècle et ses modes de vies.
L’auteur argumente son propos d’exemples détaillés en citant les opérations emblématiques des premières villes stratèges. C’est ici un véritable voyage à travers les métropoles d’Europe et du monde : Barcelone,Nantes en passant par Malmö, Bilbao, Lyon, Vancouver, Gènes... Il fait également références aux pratiques traditionnelles de l’urbanisme en les comparant avec ces nouvelles pratiques pour souligner tout ce qui les oppose. Il synthétise et conclut par le biais de tableaux récapitulatifs illustrants des chiffres significatifs et reprenants les idées fortes de chaque chapitre. Ces tableaux viennent éclaircir et servir le propos de Jean Haëntjens. Des photographies symboliques viennent également illustrer l’ouvrage.
Tout l’ouvrage s’articule autour de cette notion d’approche stratégique, quatre grandes parties se dégagent et forme un plan d’argumentation relativement simple mais logique et efficace : une première partie plutôt historique, retraçant le passage d’un urbanisme planificateur à un urbanisme stratégique, les principes de cette approche stratégique sont ensuite détaillés, ainsi que les méthodes utilisés, enfin Jean Haëntjens s’intéresse à l’avenir de l’approche stratégique, à ses succès mais aussi à ses limites.
Le livre est organisé de cette manière très structurée pour que le propos soit clair et pour simplifier la complexité de la question urbaine. L’on a réellement l’impression d’un ouvrage quasi-pédagogique.
J’ai trouvé cet ouvrage très intéressant, l’aspect “pédagogique” recherché permet de mieux comprendre les enjeux urbains actuels, d’aller plus loin que les simples photographies des opérations modèles et d’assimiler en détail comment l’on en est arrivé à de tels résultats. Cet ouvrage est aussi porteurs de questions sur l’avenir de nos villes et de nos pratiques urbaines, le point de vue d’un praticien est un réel atout.
Cependant il aurait été intéressant que l’auteur développe plus amplement la question des villes moyennes et de leur avenir dans cette compétition entre les métropoles. N’y a-t-il pas un risque qu’elles soient aspirées par les métropoles voisines et leurs stratégies ? L’approche stratégique est elle envisageable et soutenable pour des aires urbaines moyennes ? Peuvent-elles elles aussi devenir des villes attractives?
L’uniformisation des pratiques urbaines n’induit-elle pas une perte d’identité pour les
villes ? Il est dommage que Jean Haëntjens ne s’attarde pas plus sur le risque de standardisation que peut provoquer la diffusion d’une image de “métropole modèle” ou plutôt “éco-métropole modèle”. Avec l’imitation des pratiques des villes pionnières, partout en Europe l’on retrouve les mêmes tramways, les mêmes vélos, les mêmes projets emblématiques d’architecture, reproduire du “Bilbao” à Brest est-il pertinent ?
Est ce que l’utilisation de l’approche stratégique comme référence ne menace pas un de ses principes fondateurs : la cohérence avec un contexte, une Histoire,
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