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Fiche de Lecture Montias

Par   •  28 Octobre 2017  •  1 344 Mots (6 Pages)  •  1 095 Vues

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Montias pose ici les bases de sont analyse : l’art se développe dans les Pays-Bas parce qu’il se vend, et ce marché de l’art est prospère. Il nous montre que vers la fin du Moyen-Âge, un marché qui n’existait pas avant se développe, et l’on peut acheter des objets d’art sans même se déplacer. Il replace la production artistique des Pays-Bas dans son contexte historique. Expliquer le développement du pays depuis le Moyen-Âge jusqu’aux périodes qui l’intéressent permet d’appuyer ses propos.

Les Pays-Bas subissent une forte hausse démographique à la fin du Moyen-Âge, ce qui offre plus de main d’œuvre, dans le domaine artistique ou non. C’est également une période de prospérité, qui pousse les villages à réaliser « de magnifiques cathédrales, églises, monastères, hôtels de ville et autres lieux publics. » Tout ce travail nécessite donc un grand nombre d’artisans pour répondre à la hausse de la demande. Mais l’offre est si grande que la valeur des objets d’art baisse, c’est le cas pour l’industrie du drap de laine, en Flandre et au Brabant.

Puis, il explique comment circulent les objets d’art, qui les commandent et comment fonctionnent les contrats, qu’ils soient à court terme ou à long terme. Ce chapitre, dans la continuité du premier, sert à replacer la production artistique dans un contexte historique, afin de comprendre les raisons de la fluctuation des coûts, et l’évolution de la production. Il tient compte de tout type d’œuvre, du portrait au tableau d’autel, il nous montre l’apparition d’une production en série, qui fait baisser le coût de revient des œuvres. Il traite enfin de l’apparition des foires, et de leur impact sur le marché de l’art.

Ce chapitre nous permet d’avoir une vue d’ensemble sur le marché de l’art néerlandais, et d’appréhender plus simplement les analyses économiques qui sont faites à partir du chapitre III.

Chapitre III – L’Analyse de la Demande : les Collections en Hollande au XVIIe siècle.

Cette partie nous permet de mieux comprendre l’une de ses sources d’inspiration en termes de méthodologie, à savoir l’ouvrage Curieux du Grand Siècle : Collections et Collectionneurs dans la France du XVIIe siècle paru en 1988. Elle est divisée en huit sous-parties : « Circonstances économiques en Hollande après la réforme », « Les bases de nos connaissances sur les collections », « Types d’inventaires », « Inventaires de Delft », « Les inventaires d’Amsterdam », « Les sujets collectionnés », « Les attributions », « Artistes locaux et artistes “étrangers” ».

Ce chapitre est extrêmement bien référencé, Montias utilise un grand nombre de sources de première main pour effectuer ses calculs, et transcrit tout sous forme de tableaux. Il nous démontre sa capacité à organiser les informations. Il calcule la productivité des peintres, essaye d’établir des moyennes, de voir les gains des artistes en fonction des genres de leurs tableaux, etc.

Les chapitres qui suivent poursuivent ces synthèses des sources qu’il a pu trouver. Toujours mêlant données empiriques, basées sur de solides connaissances des artistes de l’époque, et quelques documents retrouvés, provenant des archives du pays. Toute l’analyse est empreinte d’une grande rationalité.

Cet ouvrage retrace avec une grande rigueur l’histoire de la production de l’art néerlandais, mais aussi sa capacité à circuler dans le monde. C’est une œuvre qui se veut être une approche tout à fait scientifique, comptant éviter les erreurs faites par ses prédécesseurs, qui adoptaient des comportements trop subjectifs. Il combine des données avérées, et des données empiriques, afin de s’approcher au plus près de la vérité qui semble être au cœur de l’ouvrage. Ce qui n’est pas sans rappeler la volonté d’Antoine Schnapper de faire un ouvrage d’une rigueur absolue, et ce en donnant un maximum d’exemples qui appuient ses propos.

Même si ses recherches sont basées sur un grand nombre de données empiriques, Montias semble très proche de la vérité. Il ne se laisse pas influencer par de quelconques convictions politiques comme ont pu le faire A. Hauser ou F. Antal avant lui.

Son analyse socio-économique du marché de l’art comporte un grand nombre d’exemple et de textes sources qui laissent à penser que c’est un ouvrage fiable, et une très grande base de données pour des recherches à venir.

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