En quoi une œuvre d'art peut-elle ne pas être belle ?
Par Plum05 • 28 Avril 2018 • 2 739 Mots (11 Pages) • 1 072 Vues
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1755, Hume affirme, dans son livre sur les normes du goût, que « la beauté n’est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, elle existe seulement dans l’esprit de celui qui la contemple et chaque esprit perçoit une beauté différente ».
Le beau étant relatif, le spectateur devient un individu capable d’émettre des jugements personnels à partir de sa subjectivité.
Le spectateur ou « homme de goût », selon Baltasar Graciàn, est celui qui distingue ce qui est «convenable» de ce qui ne l’est pas.
Chez les Modernes, le beau ne se définira plus comme une propriété intrinsèque ou objective de l’objet, mais comme ce qui touche la sensibilité ou la subjectivité.
Selon Nicolas Boileau, durant le Classicisme, le beau est l’incarnation sensible d’une idée vraie comme il l’affirme dans l’Art Poétique :
« Rien n’est beau que le vrai, le vrai seul est aimable ;
Il doit régner partout, et même dans la fable.
De toute fiction l’adroite fausseté
Ne tend qu’à faire aux yeux briller la vérité. »
Boileau dit également : “Il n’y a pas de serpent, ni de monstre odieux qui par l’art imité ne puisse pas plaire aux yeux”.
Selon lui la beauté ne se trouve pas dans l’objet mais plutôt dans sa représentation.
La notion du beau reste relative, le spectateur et l’artiste n’aspirent pas forcément à la même notion du beau mais l’artiste ne tient pas compte de celle du spectateur au moment de la création.
Aujourd’hui, il ne se conforme à aucun goût particulier, d’une époque ou d’une culture.
Prenons ces œuvres d’art il est peu probable (quoique possible) que toute la classe ait le même avis quant à la beauté des œuvres présentées.
Laquelle trouvez vous la plus “belle” ?
Il existe de l’art qui ne répond pas au critère esthétique traditionnel
L’art ne vise pas le beau mais l’invisible (fonction du créateur de l’antiquité, intermédiaire entre l’homme et les Dieux) ou encore d’un point de vue moderne, l’art est une intériorité, il reflète l’inconscient et tout ce qui échappe à l’homme. L’artiste nous offre sa propre vision du monde.
le but d’une œuvre est d’atteindre le Vrai. Marcel Duchamp dit «le grand ennemi de l’art est le bon goût», par conséquent aucun critère ne doit guider l’acte créateur de l’artiste. Sa liberté doit être totale afin de lui donner le loisir d’exprimer tout à fait sans contraintes et ses émotions.
L’artiste n’est limité par aucune finalité esthétique ni aucune contrainte technique, il doit pouvoir s’exprimer dans la plus grande authenticité possible
L’œuvre peut-elle être encore considérée comme de l’art ?
D’une part, cette œuvre n’est plus considérée comme de l’art vis-à-vis des critères traditionnels du beau établis durant les époques antérieures.
Prenons l’exemple de l’art contemporain, art ayant été de nombreuses fois remis en question à cause de sa volonté de renouveler les formes et les pratiques esthétiques en revendiquant « une avancée dans la progression des avant-gardes » et une transgression des « frontières de l’art telles que le conçoit l’art classique ». Il pose en des termes nouveaux le rapport de la création artistique au social, à la politique et à la connaissance.
Toutes les règles, dans n’importe quel domaine de l’art, ne sont plus respectées. En effet, dans l’architecture, les lignes courbes sont très utilisés alors qu’auparavant, les lignes droites étaient privilégiées. Nous pouvons citer le Musée Guggenheim de Bilbao en Espagne, dont la toiture est en titane, matériau jamais utilisé auparavant.
Cependant, aujourd’hui cette œuvre peut-être considérée comme de l’art par les artistes contemporains du fait que des mouvements mondialement connus ont été créés. Elle consiste à dire que l’art est dépourvu de toute fonction didactique, morale ou utile. Défini comme mouvement historique, l’art contemporain se caractérise fondamentalement par son ouverture sur la société. Nous pouvons citer à titre d’exemples quelques principaux mouvements artistiques ayant marqué l’époque contemporaine tels que l’art figuratif, l’expressionnisme abstrait, ou encore le pop art. Mais bien évidemment, il en existe une centaine d’autres, ayant cependant suffisamment de points communs pour former une mouvance, peut-être un mouvement, celui de l’art né en Europe et aux États-Unis au milieu des années soixante. “En plus de la diversification des mouvements, on assiste à une subdivision de ces mouvements dans les divers domaines de l’art.”
Ainsi, cela nous amène à nous demander quel est l’objectif des artistes à travers cette œuvre.
Quel est l’objectif de l’œuvre pour les artistes ?
En effet, une œuvre d’art n’est pas toujours créée pour être belle et plaire. Elle peut-être faite aussi pour déranger, s’imposer, dénoncer, ou encore “le rôle de l’art n’est pas de critiquer la réalité, mais de la changer” affirme Richard Shusterman en 1991 dans L’art à l’état vif : la pensée pragmatiste et l’esthétique populaire. Georges Braque affirma également que "l’art est fait pour troubler".
C’est le cas de l’art engagé avec par exemple le célèbre tableau de Picasso : Guernica, que l’artiste a peint pour dénoncer la guerre civile espagnole et s’exprimer.
Sa fonction principale est donc la dénonciation. L’œuvre n’a pas besoin d’être belle, ce n’est pas son but absolu. Cette œuvre provoque un sentiment de malaise chez le spectateur devant la déconstruction des formes.
C’est ce que nous pouvons voir dans le symbolisme, où la visée principale est de symboliser les émotions et la vision de l’artiste.
On peut prendre l’exemple notamment du tableau Le Cri de Munch, qui cherche à transmettre une émotion, ici de souffrance, à l’observateur.
Tous les artistes ne cherchent pas forcément
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