Dissertation sur l'art.
Par Andrea • 11 Juin 2018 • 2 024 Mots (9 Pages) • 829 Vues
...
- La tentation de l'art pour l'art afin fuir la réalité sociale
→ doctrine parnassienne (poésie savante et impersonnelle) consacrée à la seule recherche de la beauté plastique, indépendamment de toute préoccupation morale ou politique → XIX ème siècle, renoncement à la participation à la vie de la cité.
Or, le silence d'une certaine manière est une forme d'engagement politique.
Syndrome du «bovarysme»: personnage mal à l'aise dans le monde ordinaire qui va se réfugier dans le monde de l'art, dans l'imagination, dans l'évasion romanesque.
Le retrait de la vie publique de Flaubert reflète un certain engagement politique. On parle alors d'artiste engagé. La passivité serait même une action.
- Le pouvoir politique enclin à instrumentaliser la création artistique
A) La création artistique comme support de la mise en scène du pouvoir ; subordination à des impératifs politiques
- L'engagement de l'artiste au sein de la société constitue soit un impératif moral soit un risque
Soit l'œuvre de l'artiste est récupéré par un courant d'opinion du fait des convictions discrètes qu'elle véhicule soit l'engagement de l'artiste relève d'une stratégie militante délibérée.
Ex : musique de Verdi récupérée (Nabucco) → revendications unitaires italiennes du XIX ème siècle.
Ce peut-être un engagement afin satisfaire leurs ambitions personnelles.
Ex : le peintre David s'est rapproché de Robespierre et Bonaparte, il devient le premier peintre du premier Empire et lors de la Restauration s'exila.
Le tableau représentant le massacre de la rue Transnonain de Daumier est une prise de position politique vis-à-vis de la férocité des actions de police menée par la monarchie de Juillet.
Le premier risque qu'encourent les artistes engagés sous les régimes autoritaires est bien entendu celui de la censure. Le second risque serait celui de la mauvaise conscience car en mettant son art au service de ses passions politiques, il risquerait de trahir son idéal esthétique. Sa crédibilité est menacée si son message occulte et parasite son travail esthétique.
- L'art peut se trouver encouragé et instrumentalisé, support historique
L'homo faber = artiste et artisan, il fournit un support à l'histoire des hommes. Les artistes permettent d'immortaliser des exploits, donner une postérité à des hauts personnages historiques.
→ fonction éducatrice, pédagogique, mémorielle (ex : les œuvres du peintre Velàsquez)
→ image à la convenance des régimes politiques (la Marianne rassurante de la République, La Liberté guidant le peuple de Delacroix de 1830)
La relation commanditaire influent / artiste se traduit par un mécénat.
Or, le mécénat est non influençable puisqu'il s'agit d'une protection censée être désintéressée.
En effet, il permet au souverain, en tant que commanditaire, d'exprimer discrètement ses préférences artistiques. L'argent offre ainsi au pouvoir politique une puissance influence sur la création artistique.
Ex : François Ier assistait De Vinci sur son lit de mort
ex : la protection accordée par Louis XIV aux artistes (dont Le Brun) servait également sa gloire personnelle (architecture du Château de Versailles pour preuve)
Mes régimes autoritaires ou totalitaires imposent aux artistes la censure et le dirigisme car ils acceptent mal la liberté que possèdent les artistes, y compris les musiciens (notamment russes confronté aux envies contradictoires du pouvoir soviétique).
Ils veulent imposer un art «officiel», ceux qui seront exposés à la vue de tous (ex : Manet fut refusé d'exposer Le Déjeuner sous l'herbe sous le règne de Napoléon III).
Le nazisme véhicule son idéologie dans l'esprit des citoyens à l'aide de statues d'athlètes colossales (de Breker) ou avec des films de propagande (ex : le triomphe de la volonté).
B) La démocratisation des activités artistiques via l'essor de la politique culturelle
- Auparavant les philosophes expulsaient l'artiste de la société, aujourd'hui les pouvoirs publics promeuvent la diffusion de la création artistique
Selon Platon, les artistes sont à expulser de la cité car leur imitation fait prendre le faux pour du vrai, l'apparence pour la réalité car l'oeuvre d'art est saisi par les sens. Il estime que la raison lui permet de s'affranchir des apparences.
Quant à Rousseau, il considère que les sciences et les arts policent le peuple et donc le rend esclave (Discours sur les sciences et les arts).
L'art est un instrument précieux de la connaissance et un moyen efficace d’agir sur le monde. Certes l'artiste accouche d'une œuvre singulière, unique et personnelle mais il peut faire partager son travail artistique avec d'autres. : l'art initie au dialogue, à un jugement de valeurs et à des points de vue multiples. D'où l'avènement de la politique culturelle.
La politique culturelle est essentiellement une politique de conservation du patrimoine depuis la Révolution et perpétuée par la monarchie bourgeoise. Le patrimoine de nos jours est vue comme une valeur quasi sacrée au cœur des préoccupations collectives et il se définit comme un héritage à préserver de la destruction et de l’obsolescence. La Monarchie de Juillet a crée l'administration des monuments historiques (ouverture de la Galerie du Louvre à cette époque).
Le Front populaire sous la III ème République popularisa les activités culturelles en les faisant connaître au plus grand nombre. Constitution de 1946 : « la Nation garantit l'égal accès … à la culture ». Malraux : premier des ministres de la Culture en 1959 à la direction des Beaux-Arts (arts, lettres, musées, architecture, archives) et du centre national du cinéma.
En 1981, tâche supplémentaire
...