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Le pont Mirabeau

Par   •  5 Décembre 2018  •  1 668 Mots (7 Pages)  •  906 Vues

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La troisième strophe évoque la fuite de l’amour tandis que la quatrième évoque la fuite du temps.

Interprétation :

L’écoulement de la Seine est une métaphore de la fuite du temps.

Le pont est mis en relation avec le poète.

Le poème fusionne l’écoulement de l’eau a celle du temps et donc de l’amour. La Seine devient alors le symbole des amours qui passent.

L’écoulement de l’eau et de l’amour est représenté :

• Par l’eau : élément habituel du poème lyrique pour exprimer la fuite du temps. Elle est nommée, c’est la Seine.

• Par des verbes de mouvement ("passe", "coule", "s’en va"...) présents à toutes les strophes.

• Par des répétitions, anaphore "ni".

• Par des personnifications du fleuve "l’onde" qui est "lasse", adjectif qui réfère au poète.

• Par les expressions de l’amour achevé, nostalgie, sentiments.

• Et par l’immobilité du poème avec le pont statique, et le poète figé par sa douleur "je demeure".

Apollinaire a choisi ce lieu : moderne fait en 1907 relie deux rives : symbole de l’amour.

L’eau joue un rôle important dans le poème. C’est à la fois la Seine qui coule et le temps qui passe, la vie, l’amour. (« Il a coulé de l’eau depuis sous les ponts »).

Il répète le mot « pont », mais ce n’est le même pont : le vrai et le « pont de nos bras » (ils s’enlacent, ils se rejoignent).

La plupart des rimes du poème sont féminines : elles sont douces. Elles évoquent Marie Laurencin.

Les vers de quatre syllabes font apparaître des rimes masculines. Elles sont embrassées par les rimes féminines, elles sont donc dominées. Les rimes masculines « cassent » le poème : les rimes ne sont plus suivies.

Il existait une première version du poème dans laquelle les vers étaient tous des décasyllabes (dix syllabes).

Les vers ne sont pas réguliers, il y a des décasyllabes, mais le deuxième vers de chaque strophe est comme « cassé » (4 + 6).Cela traduit le sentiment qu’il éprouve : il « casse » les décasyllabes pour montrer qu’il est blessé, cassé lui-même, intérieurement.

La forme du poème reproduit quelque chose qui coule. La forme dessine le fleuve, la Seine : il alterne les vers longs et les vers courts.

On comprend : « Sous le pont Mirabeau coulent la Seine / Et nos amours ». A cause de l’absence de ponctuation, on peut comprendre ce distique de deux façons : on a l’impression que coulent la seine et nos amours. Le fleuve emporte l’amour, le souvenir.

Après chaque quatrain, le poète répète le même refrain : cela montre qu’il est obsédé par cela, ne pense qu’à cela ; cela montre le temps qui s’écoule, la vie qui revient, les cycles de la vie. Il essaye de se remonter le moral, de trouver le moyen de ne pas sauter du pont.

Dans le poème, tout se déplace sauf le pont lui même et le poète. Cela symbolise la vie qui s’écoule. Le temps passe (comme le fleuve coule), mais lui ne varie pas, ne bouge pas. Il attend, il n’avance pas dans la vie, il reste sur l’échec.

On ne s’arrête pas à la fin du vers : cela mime le mouvement, le déplacement qui est évoqué dans le vers. Le vocabulaire qu’il emploie est soutenu, poétique : « nos amours » à la place de « notre amour », « faut-il qu’il m’en souvienne » = « faut-il que je m’en souvienne » ; « l’onde » = «le fleuve ».

Le poème est très moderne, mais Apollinaire utilise des expressions appartenant au passé. Dans le poème, Apollinaire évoque deux moments : le moment présent (il regarde la Seine couler) et le passé, quand il se souvient de son passé, il remarque que la peine ne dure jamais : après la peine, la vie reprend, la joie aussi. Le poète est donc optimiste : il traverse un mauvais moment, mais il s’en relèvera. La Seine emporte le souvenir de l’amour. La Seine coule dans un seul sens. Il dit adieu à son amour. L’anaphore insiste sur l’expression « l’amour s’en va » : il exprime son regret. Il a du mal à accepter la situation. Il joue sur les différents emplois du mot « comme ».

En français, « comme » peut exprimer une comparaison (« Comme la vie est lente ! »). L’absence de ponctuation rend ce passage ambigu : plusieurs sens sont possibles.

Le mot « espérance » est écrit ici avec une majuscule, mis en valeur : c’est un mot important, qui représente ce qu’il souhaite.

Le poète établit un parallèle entre les deux propositions, qui n’en font qu’une : le temps qui passe lentement et la violence éprouvée par le poète, qui n’a plus guère d’espoir.

Le poète établit un parallèle entre l’eau qui coule sous le pont et le temps qui passe. La Seine symbolise la fuite du temps.

L’anaphore est un procédé d’insistance. En l’occurrence, le poète insiste sur le temps qui passe. Les amours appartiennent au passé.

Le poème obéit à une structure circulaire : la fin rappelle le début. C’est un éternel recommencement, à l’image de la vie.

Après l’amour perdu, le poète doit reprendre le cours normal de sa vie.

Conclusion :

Le pont Mirabeau est donc un poème original qui reprend un thème conventionnel dans une structure où les termes, les sonorités et la disposition des mots forment des correspondances. Seule la peine de l’auteur semble demeurer face au temps qui passe.

Le pont Mirabeau a inspiré Apollinaire puisqu’il empruntait ce pont pour rentrer de chez

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