Essays.club - Dissertations, travaux de recherche, examens, fiches de lecture, BAC, notes de recherche et mémoires
Recherche

Comment rendre compte d'un objet d'étude en Histoire des Arts ?

Par   •  28 Avril 2018  •  2 257 Mots (10 Pages)  •  679 Vues

Page 1 sur 10

...

Exemple 2: Cette chanson illustre la consommation voire la surconsommation à travers la présence très importante du champ lexical des objets, des accumulations présentes dans les refrains. (Accumulation et non énumération: car liste de groupes nominaux, liste de GN COD ou COI). La Complainte du progrès dénonce l'importance que l'on accorde à la quantité nécessaire d'objets pour être heureux. C'est le cas aussi dans ce vers "des tas de couverts et des pell'à gâteaux" (dans l'usage des pluriels).

Exemple 3: Aussi, en énumérant des objets totalement farfelus, secondaires (certains existant, d'autres non), c'est la futilité, l'inutilité des objets, des "gadgets" qui est dénoncée ("draps qui chauffent", "pistolet à gaufres" etc.).

Exemple 4: L'utilisation de l’anaphore de « un » (article indéfini) dans le premier refrain puis de l’anaphore du déterminant possessif « mon » dans le deuxième refrain montre l'importance accordée à la possession de plus en plus récurrente dans notre société. Et dans l'histoire d'amour qu'évoque Boris Vian, il n'est déjà plus question de "nous" (dans "Et nous serons heureux") mais de "Moi" (individualisme voire égoïsme) quand l'histoire se termine mal…

Exemple 5: Enfin, en choisissant une construction cyclique, Boris Vian montre bien que ce bonheur-là (lorsque "l'on confie son sort", son "bonheur" aux … objets) est voué à l'échec ou au recommencement sans fin. Le désir n'est jamais satisfait. L'amoureuse, elle-même est considérée comme un objet (sans doute le choix de son prénom y est pour quelque chose: Gudule rime avec bidule= un objet indéterminé), quand il ne satisfait plus, on le jette pour en trouver un autre: "Et l'on vit comme ça, jusqu'à la prochaine fois".

Argument 3: Mais si la chanson de Boris Vian vise à dénoncer la société de consommation, l'auteur le fait sur un ton comique, ironique. La fantaisie présente dans la chanson de Boris Vian touche certainement plus les destinataires que si cette dénonciation avait été faite dans un registre plus sérieux.

Exemple 1: Humour dans les accumulations d'objets totalement farfelus ; des objets dont certains n'existent pas car Boris Vian les a inventés (néologisme en rajoutant un suffixe comme "tourniquette" ou en créant des mots valises comme "chasse-filou").

Exemple 2: Humour aussi dans le jeu de sonorités un peu ridicules en –ate ou en –ette. Le choix du prénom de l'amoureuse va dans le même sens: Gudule rime avec ridicule ou bidule (une chose quelconque).

Exemple 3: Boris Vian joue aussi beaucoup avec les registres de langue parfois soutenu ("faire sa cour") parfois familier ("Maintenant c'est plus pareil, ça change, ça change", "bouffer les odeurs"). On peut remarquer d'ailleurs que lorsque Boris Vian utilise un registre soutenu en évoquant l'histoire d'amour de "Maintenant", les expressions deviennent ironiques traduisant ainsi l'hypocrisie de la relation amoureuse ("le cher ange", "d'une tendre petite qui vous offre son cœur Alors on cède car il faut bien qu'on s'entraide").

Remarque: Cette fantaisie dans l'utilisation du langage est à lier avec un des principes fondamentaux de l'OULIPO dont Boris Vian faisait partie: il s'agissait de stimuler la création, de repenser la composition, les formes, le travail poétique par des jeux de langage ou par des contraintes. Ainsi plusieurs auteurs (Boris Vian mais aussi Francis Ponge ou Georges Perec), tout en dénonçant la société de consommation, en l'évoquant, ont pu y trouver aussi le moyen d'inventer un nouveau langage.

Exemple 4: Enfin Boris Vian en utilisant ce ton comique et en généralisant son propos à travers l'emploi du pronom personnel "on", touche plus directement ses destinataires, c'est-à-dire "nous". Il nous amène effectivement à réfléchir sur notre manière de consommer, sur notre manière d'aimer ?

- Introduire et conclure ???

Pour introduire la présentation d'un objet d'étude, il faut :

- présenter le titre de l'œuvre étudiée, l'auteur, Boris Vian, un ou deux œuvres majeures,

- évoquer le mouvement artistique/littéraire auquel appartient l'œuvre (appartenance à l'Oulipo), ses différentes activités (dont celle de musicien),

- rappeler la date de création de l'œuvre (cette chanson créée en 1956), le contexte historique (ici les Trente Glorieuses).

- Il faut aussi rappeler à travers quelle problématique vous allez présenter l'objet d'étude (Ici présenter la Complainte du progrès en s'interrogeant sur la société de consommation) en formulant la thèse.

En conclusion:

1. Vous pouvez résumer ce que vous avez exposé:

Par exemple: "La Complainte du progrès est une satire de la société de consommation et de la consommation de masse qui apparaissent à cette époque. Boris Vian décrit les tourments de l’amour moderne. Il suggère qu’auparavant, les personnes amoureuses pouvaient vivre uniquement de leur amour, mais avec le progrès, il faut maintenant beaucoup de biens. Ainsi, l’auteur suggère sa crainte de voir les sentiments amoureux remplacés par la possession de biens."

2. Vous pouvez aussi proposer un ou des prolongements (par exemple des comparaisons avec un autre objet d'étude):

- Le réalisateur Jacques Tati qui montre combien la modernité a déshumanisé le monde à travers des films comme Mon Oncle ou Playtime.

- des affiches publicitaires de Frigidaire ou Moulinex.

- Andy Warhol, Deux Cents Boîtes de soupe Campbell (1962)

- L'illustration pour « La Complainte du progrès » de Lynda Corazza…

3. Enfin et cela est obligatoire: Vous devez exprimer votre opinion personnelle sur l'œuvre étudiée (votre vision sur l'œuvre, l'expression de votre sensibilité à l'œuvre) et/ou sur la problématique (ici, selon vous, la société

...

Télécharger :   txt (15.6 Kb)   pdf (60.8 Kb)   docx (20 Kb)  
Voir 9 pages de plus »
Uniquement disponible sur Essays.club