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Certains l'aiment chaud

Par   •  31 Janvier 2018  •  3 064 Mots (13 Pages)  •  625 Vues

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A la fin du film, c’est donc le cœur qui parle : l’amour fait tomber les déguisements et révèle les personnalités profondes des personnages.

- L’art de la dissimulation

- L’alcool

Certains l’aiment chaud se place sous le contexte de la prohibition, qui eu lieu de 1920 à 1933 environ, il était interdit de fabriquer ainsi que de consommer de l’alcool. Donc afin d’en boire il fallait se cacher. C’est ainsi qu’il y eut l’apparition des bars clandestins et d’alcool de contrebande : c’est dans une boutique de pompes funèbres que ce cache un bar clandestin dans le film. Ici, l’alcool est sans cesse dissimulé : la scène d’ouverture montre un cercueil qui se révèle être rempli de bouteilles et non d’un cadavre ; ou alors caché dans une fiole, elle-même cachée dans les bas de Sugar ; ou encore dans une bouillote à bord du train.

Le réalisateur jour donc sur sa présence puisque c’est lui qi crée les liens et lance l’action : en effet, sans la descente de police dans le bar, les musiciens, Joe et Jerry, n’auraient pas vu l’assassinat et donc n’aurait pas eu à fuir travestis en femmes ; c’est aussi lui qui fait le lien entre Sugar et les deux hommes avec le secret qu’ils partagent à propos de la fiole d’alcool de la jeune femme qui doit rester cachée de la directrice de l’orchestre, ceci leur permet de nouer une complicité.

L’alcool contribue également à rendre Sugar émouvante : lorsqu’elle boit, son corps reste toujours très attirant mais elle paraît plus sensible, délicate et fragile et semble noyer son chagrin dans la boisson.

Billy Wilder joue avec l’alcool et démontre au passage qu’au temps où boire est interdit, presque tout le monde consomme de l’alcool. Il utilise donc à nouveau dans son film une certaine ironie.

- Les dialogues

Les dialogues de Certains l’aiment chaud sont très riches en ce qui concerne les jeux de mots et les sous-entendus. En effet, ils sont bourrés d’allusions pour maintenir la crédibilité et souligner la présence des hommes sous les déguisements de femmes : Jerry dit à Sugar « Si j’étais une fille - et j’en suis une ! Je ferai attention », ou encore Osgood qui reconnaît aimer les femmes à la cheville « bien galbée » lorsqu’il voit Jerry.

Il y a également un comique de duplication, tout ce qui est vu, dit ou entendu est repris plus tard par un protagoniste : Sugar mentionne son fantasme à propos d’un milliardaire dans le train et devant l’hôtel où l’orchestre réside s’en trouve une brochette ; lorsque Jerry s’inquiète d’un problème qui pourrait arriver, Joe lui dit « tire sur le signal d’alarme », et quelques heures plus tard, envahi par les filles de l’orchestre dans sa couchette, il le fait ; Charlie Cure-dent annonce au commissaire au début du film « Si Spats me voit, ce sera au-revoir Charlie », et quand Spats tue ce dernier à la St Valentin, il lui dit bel et bien « Au-revoir Charlie » ; ou encore Jerry tenté par toutes les femmes se répète sans cesse « je suis une fille », mais plus tard alors qu’il est fiancé à Osgood, il se voit obligé de se dire « je suis un garçon ».

Les dialogues ont aussi un fort caractère sexuel. En effet le oralité/sexualité se fait notamment grâce à une métaphore filée tout au long du film qui est que les femmes seraient des gourmandises : le prénom ‘Sugar’ signifie ‘sucre’ et Jerry s’empresse de dire « j’emprunterais bien une cuillerée de ce sucre » ; dans le train, Jerry se sent comme dans « une pâtisserie avec plein de gourmandises partout » et Joe répond « du calme, on est au régime ».

- Le travestissement, les apparences

A cause de la censure, le sujet du travestissement ne peut être traité de manière sérieuse. C’est alors que Billy Wilder choisi de jouer sur les apparences trompeuses. Les personnages du film Joe et Jerry sont les pros du camouflage et leur caractère se laisse transparaitre à travers les choix de camouflage et leurs mimiques : Jerry incarne tous les stéréotypes de la féminité, comme la voix aiguë, les petits rires, les chuchotements, il se dandine sur ses talons ; tandis que Joe garde ses distances avec la féminité même si il se travesti, il tient compte de sa masculinité, ne semble pas s’intégrer, interprète le personnage de Shell Junior, personnage inventé par lui qui représente un milliardaire a lunettes s‘exprimant de la même manière que Cary Grant qui n’arrive pas à tomber amoureux dans le but de séduire Sugar, dès que possible. Ainsi Jerry devient une femme contrairement à Joe qui fait tout pour rester un homme ; leurs relations avec Osgood et Sugar parait donc plus crédible.

L’une des thématiques centrales du film serait alors le déguisement, la dissimulation. Effectivement, dès le début on trouve le faux corbillard et la fausse maison funéraire, puis le faux gâteau d’anniversaire ainsi que tout au long du film les fausses femmes et le faux milliardaire.

Se déguiser, se travestir, présenter une façade socialement acceptable c’est détourner un code pour parvenir à ses fins, c’est un aspect critique du sujet. Trafiquer et séduire c’est aussi jouer un rôle. Le travestissement est donc un franchissement des genres qui révèle beaucoup de présupposés qui gouvernent les relations entre les hommes et les femmes.

- L’univers du film

- La musique, les costumes

Tout au long de Certains l’aiment chaud, un rythme de jazz endiablé est présent. La musique, dirigée par Adolph Deutsch un compositeur britannique, rythme aussi l’action et structure le film. En effet, les personnages principaux sont eux-mêmes des musiciens, Joe joue du saxophone, Jerry de la contrebasse et Sugar chante et joue du ukulélé. C’est donc leur profession qui les a mené à devoir fuir Chicago tout comme c’est elle qui leur a permis de pouvoir s’échapper à bord du train en direction de la Floride en rejoignant l’orchestre féminin, nommé ‘Sweet Sue’s Society Syncopaters’. Wilder au spectateur de formuler des hypothèses : Sugar aime les saxophonistes, Joe est saxophoniste, sont-ils fait pour finir ensemble .C’est donc la musique qui a entrainé les deux personnages au milieu de l’action et qui leur a permis de rencontrer l’amour.

Les costumes du film ont été réalisés par Bert Henrikson ainsi que Orry-Kelly, l’un des plus grands costumiers d’Hollywood

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