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Peut-on réduire l'être vivant à un objet technique?

Par   •  3 Octobre 2018  •  1 873 Mots (8 Pages)  •  730 Vues

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De plus, l'objet technique et l'être vivant ont une différence de nature distincte et irréductible. En effet l'objet dépend de son artisan, de son créateur alors que l'être vivant vit par la nature et par le cycle de vie.

En poursuivant notre raisonnement, nous pouvons différencier les deux catégories par leur fonction. Les êtres vivants se meuvent avec spontanéité alors que les objets fonctionnent grâce à une cause extérieure et pour un but précis. Un homme ne peut exactement anticiper les mouvements d'un animal puisqu'il ne le contrôle pas totalement.

Une autre distinction entre une machine et un être vivant est le langage. Chez l'animal le langage est encore primaire, il est défini par des bruits. Mais, cette faculté limite l'association objet/animal puisque la machine ne peut s'adapter à une situation et ne peut modifier le langage ou les gestes de son programme. Un animal s'enfuit en cas de danger.

Enfin, d'après l'auteur du XVII siècle Spinoza, « l'homme n'est pas un empire dans un empire », l'homme et l'animal sont égaux et déterminés. Ils répondent à un enchaînement nécessaire de causes et d'effets. Dans ce cas, ils ne peuvent modifier un être vivant en un objet technique puisque cela relève ainsi de la contingence.

Au sein de cette partie nous avons vu les limites entre le vivant et la machine en placant l'homme et l'animal au même rang. Si nous suivons cette démarche, aucun de ces deux êtres ne peut s'élever par rapport à l'autre. Mais pour finir, nous devons étudier la question éthique de ce sujet : est-il légitime d'imaginer les êtres vivants comme des machines ?

Dans le temps, des hommes sont considérés comme des objets techniques : c'est l'esclavage. Nous avons reconnu une égalité auprès de tous les hommes, différents ou non après cette période. Chaque homme est maintenant protégé par des lois et il est interdit de faire du mal ou d'exploiter son prochain. Si cette vision est entrée dans notre société, le droit des animaux n'est pas encore envisagé. En effet, l'Homme élève, tue et fait naître des animaux. Mais avons-nous raison d'agir comme les dominants des animaux ? Si nous suivons les déductions de notre seconde partie, nous avons vu que les animaux et les hommes sont égaux. Le lien machine/ animal est impossible à faire, nous exploitons donc illégitimement les animaux à notre profit. Nous devons alors revoir la définition de la dignité des animaux et celle des humains. C'est ce dont parle le texte introduction aux principes de la morale et de la législation de Benhtam qui lutte contre la création animale. L'homme fait un amalgame entre un objet technique et un objet naturel par faute d’orgueil.

De plus, la question de la légalité va plus loin, c'est la question de la bioéthique. Cela se définit comme l'étude des problèmes moraux qui peuvent apparaître à l'occasion de pratiques médicales nouvelles impliquant la manipulation d'êtres vivants. Ainsi, la fécondation, la greffe ou autres assistent le vivant sans le créer. Mais ces pratiques vont plus loin, de nouvelles espèces animales sont créées en laboratoires, ce sont les OGM dits aussi les organismes génétiquement modifiés. Ces organismes ne sont donc plus dépendants de la nature, mais de l'Homme qui est alors leur créateur. Ils sont un objet technique qui place une hiérarchie entre ces deux êtres.

Nous ne pouvons pas trancher à cette question de conformité qui se répand dans de nombreux débats, mais nous devons y réfléchir : devons nous considérer l'animal comme un être égal ou inférieur à l'Homme ? L'ouvrage les animaux dénaturés d'Alain Vercors traite de cette question en essayant de poser la limite entre l'Homme et l'animal, il n'y parvient pas, le débat reste en suspens.

La question de la réduction de l'être vivant à un objet technique est complexe. D'un côté, l'Homme est différent de l'animal et peut se placer en supériorité par ses facultés comme sa raison et sa conscience de lui même. De plus, l'animal est considéré comme une machine par la disposition de ses organes qui lui permettent de vivre et par l'absence d'esprit. Mais d'un autre côté leur point commun empêche une distinction radicale entre les deux et les place sur un pied d’égalité par leur origine ou leur force formatrice. Ils se distinguent alors d'un objet technique. Puis, de nombreux débats surgissent par rapport à cette distinction notamment sur la question des droits des animaux et de la bioéthique. Pour conclure, nous ne pouvons réduire un être vivant à un objet technique. L'homme tout comme l'animal vient de l'état Naturel et rappelons que l'objet technique est maîtrisé par l'Homme. Ainsi il est impossible que l'Homme se place comme le créateur de l'animal pour l'exploiter même s'il existe des différences entre eux.

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