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Le travail, nécessité ou non ?

Par   •  13 Février 2018  •  1 402 Mots (6 Pages)  •  434 Vues

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Davantage que libératrices le travail possède également des caractéristiques sociales.

Pour Platon le travail est un des fondements de la société, c'est ainsi qu'il écrit dans la République « un homme s’adjoignant un autre en raison du besoin qu’il a d’une chose, un second en raison du besoin d’une autre ; une telle multiplicité de besoins amène à assembler sur un même lieu d’habitation une telle multiplicité d’hommes qui vivent en communauté », la société implique des échanges entre ses membres qui ont besoin des compétences de chacun pour assouvir leurs besoins. Ainsi les hommes se répartissent les tâches en fonction de leurs aptitudes, ce qui permet un développement de leurs compétences, induisant une spécialisation et entraînant par conséquent de l’efficacité. Platon fait en réalité référence, sans la nommer, à la division sociale du travail. Il s'agit d'un thème abordé notamment par Émile Durkheim qui met en lumière dans nos sociétés modernes une solidarité organique (en opposition à la solidarité mécanique des sociétés holistes), c'est à dire une solidarité relevant de l'encadrement des interdépendances des individus.

Cependant, les conséquences sont nombreuses. Marx lui-même, après avoir affirmé que le travail sépare l’homme de l’animalité, constate que, dans l’histoire, l’organisation sociale du travail en modifie la réalité. S’il est vrai que “l’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la lutte des classes”, c’est parce que toute société est scindée en une classe de possédants et une classe d’exploités. Ces derniers, qui ne possèdent pas les moyens de production, doivent travailler, en échange d’un salaire, au profit des possédants. L’analyse du travail industriel montre que le sens du travail est alors inversé : au lieu d’humaniser, il aliène. L'artisan retrouve une part de lui-même dans son produit; l’ouvrier, qui ne définit ni les conditions, ni le but, ni les moyens de son travail, ne peut en tirer la moindre satisfaction directe, le travail est alors une activité collective dont la redistribution des fruits est foncièrement injuste. Le travail industriel, ou « en miettes » (Friedman), tend à faire régresser l’intérêt de cette activité, ainsi pour Hannah Arendt le travail est « une activité de routine » marquant la soumission de l'homme aux processus vitaux et nous rattachant donc à notre condition animal, selon elle « dans le travail, l'homme n'est uni ni au monde ni aux autres hommes, seul avec son corps, face à la brutale nécessité de la vie »

Le travail, qui fut longtemps considéré comme une simple nécessité, peut, par un mélange d'activités physique et intellectuelle être le lieu d'un épanouissement pour l'homme, par la mise en œuvre de ses facultés propres, et permet même une forme de libération face à la nature et sa condition animal.

Mais, avec la mécanisation et la division sociale le travail prend une forme aliénante, il peut n'être vu plus que comme le moyen de gagner sa vie, d'assurer ses besoins vitaux : l'homme est alors réduit à s' humaniser dans cette satisfaction de ses besoins, et le travail devient le lieu où l'homme est réduit à vivre comme un animal.

Ainsi Marx écrivit que par le travail, « ce qui est animal devient humain, ce qui est humain devient animal ».

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