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Le devoir rend-il libre ?

Par   •  22 Juin 2018  •  964 Mots (4 Pages)  •  670 Vues

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entravaient et trouver une forme de liberté. Mais une liberté qui n’est pas morale car elle ne respecte pas les principes d’universalité et de désintéressement de Kant : Sade prend plaisir à faire souffrir les autres mais ceux-ci ne le souhaitent pas, cela n’est donc pas universalisable. Gygès finit tyran et n’agit que pour son intérêt, ce qui n’est pas moral non plus.

Mais Freud affirmera qu’une société ne peut exister sans interdits et sans tabous, il ne peut exister de société où tous seraient libres : la liberté totale mène au développement du « ça » de Freud qui renferme toutes nos pulsions, ce qui engendrerait des actions pires les unes que les autres.

Dans Le livre perdu des sortilèges, Deborah Harkness fait apparaître une phrase, qu’elle met en valeur tout au long du livre : « Au commencement étaient la peur et le désir ». Cette phrase résume tout à fait la nature de l’homme, qui n’est régi que par ces deux passions qui le font agir.

Ainsi, le devoir peut être associé à la peur et la liberté au désir. La liberté est ici le choix que nous faisons, croyant agir selon notre volonté. Elle s’exprime par le biais d’un acte qui nous ferait plaisir.

En effet, il y a trois possibilités concernant nos actes, si l’on ne considère pas les thèses religieuses :

- les actions s’enchaînent suivant le hasard mathématique, il n’y a pas de liberté, tout est dû au hasard. Il y a des probabilités, elles s’appliquent, et nous ne faisons aucun choix par nous-mêmes.

- leur enchaînement est lié au destin, il est encore plus évident qu’il n’y a aucune place pour la liberté. C’est le destin, tout est écrit, et le choix que nous faisons est en fait ce qui devait se passer. Nous ne sommes donc pas libres.

- tout a une cause, comme le pense Spinoza, alors être libre revient à ignorer quelle est la cause de notre acte et penser que cela vient de nous. Ainsi, la liberté devient quelque chose de totalement imaginaire et subjectif et le devoir ne peut nous rendre libre : il ne peut nous apporter ce qui n’existe pas.

Nous en tirons donc quelques conclusions. Depuis toujours, la société nous permet de vivre en harmonie grâce aux devoirs qu’elle nous impose. L’abstraction de tout devoir peut donner un sentiment de liberté mais immoral et souvent éphémère. Enfin, le désir, lui, est bien concret, alors que la liberté est un concept illusoire, un idéal que nous voudrions atteindre.

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