La politique est elle une technique ?

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Dans cette partie nous avons pu montrer le fait que la politique soit une technique, elle est en tout premier lieu du ressort de ceux qui visent à exercer ou qui exercent le pouvoir. Cependant le dernier exemple nous pousse à approfondir notre analyse, ce que nous ferons par la suite en montrant que la politique n’est pas seulement une technique.

Malgré le fait que la politique soit une technique, la technique ne suffit pas à définir la politique. La finalité du politique n’est donc pas vraiment la prise du pouvoir mais la lutte pour réaliser un idéal. La justice par exemple comme un idéal réalisé par l’action politique qui permet à tous d’être heureux. Aristote nous dit dans Les Politiques, Livre I : « La vertu de la justice est la politique car la justice introduit un ordre dans la communauté politique et elle démarque le juste de l’injuste ». Par conséquent la politique va bien au delà d’une simple technique. La politique ne requiert pas de compétence particulière, de savoir-faire technique. Il convient de s’élever en ce sens contre l’idée d’une politique d’orateurs. Elle ne saurait reposer en particulier sur des techniques de communication qui conduisent à l’art de parler, de flatter le peuple, plutôt qu’au souci de réaliser la justice. Aussi, la politique va de paire avec la morale. J.Rousseau nous dit dans Emile ou l’éducation, livre 4, que tous ceux qui voudront traiter séparément la politique et la morale n’entendront jamais rien à aucune des deux. Etant donné que la vie politique doit être soumise à la morale ce qui est en contradiction avec Machiavel. Distinguer le bien du mal, le juste de l’injuste ne relève aucunement de la technicité mais de la morale. Celle-ci est indissociable de la politique tout comme le pouvoir. Pour Rousseau, une cité justement constituée ne peut pas se payer le luxe de mettre à coté les questions d’ordres morales. Cependant l’Etat doit poser le cadre moral, cadre éthique au dehors duquel la vie en communauté est inenvisageable. La morale du citoyen c’est le civisme. La politique est donc inséparable de la morale.

Aussi, la connaissance est une des compétences techniques de la politique. Kant nous dit que malgré le fait que toutes nos connaissances ne viennent pas de l’expérience elles en dérivent toutes. La compétence technique est censée donner aux politiques la capacité d’agir avec efficacité dans la direction des affaires publiques. La compétence technique est nettement insuffisante pour exercer la politique. Donc l’homme ou la femme politique devrait avoir des connaissances dans le domaine. Toutes les techniques utilisées par un homme ou une femme politique pour arriver à leurs fins dépendent avant tout de la morale mais aussi de leurs convictions, leur vision du monde environnant. La gouvernance fait appelle à la connaissance. Et une bonne décision politique nécessite des compétences. Par exemple, à la fin du mythe de Prométhée, on comprend que la politique va au delà de la technique. Zeus est intervenu pour donner la pudeur et la justice. Cela permet de mettre l’accent sur la dimension morale de la politique.

En conclusion, nous pouvons dire que la politique est une technique mais pas seulement. La politique passe aussi par la science, l’art, la religion, la philosophie, l’économie, qui lui échappent en partie, qu’elle régule cependant ou qu’elle influence de toute façon. La politique exige donc des techniques, mais ne s’y réduit pas. Elle entre dans un jeu beaucoup plus vaste, où elle a sa responsabilité propre, qui n’est ni la maîtrise totale, ni l’impuissance complète. La politique est une certaine vision de l’Homme, une lutte pour la conquête du pouvoir et a pour but le bonheur des Hommes. Mais elle ne peut se séparer de la morale.