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La morale peut-elle se fonder sans Dieu?

Par   •  6 Septembre 2018  •  3 409 Mots (14 Pages)  •  630 Vues

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La vérité se trouve donc dans le monde intelligible et non dans le monde sensible, à savoir, le monde pouvant être perçut par l’homme par le biais de ses 5 sens. Ce monde est « faux » car il est limité. D’abord, il se définit exclusivement par le biais des sens de l’homme qui sont restreint. Il constitue le monde organique, mortel, dans lequel l’homme est limité. C’est le monde sensible qui condamne l’homme à boire, manger et respirer pour survivre. De plus, Il

éprouve des désirs qu’il ne peut assouvir pleinement ce qui le fait souffrir. L’homme est mortel dans ce monde et ne peux pas accéder à la vérité. Pour Platon, l’homme doit se détacher du monde sensible et se tourner vers le monde intelligible, le monde du vrai.

Nous avons parlé de Platon car il est important de relever que cette vision des choses, d’un côté un monde sensible, de l’autre, un monde intelligible, se retrouve dans l’ensemble des religions monothéistes.

Deux visions qui s’opposent.

Le monde humain, perceptible, sensible est mauvais car il condamne l’homme à sa condition de mortel, à ses instincts et se désirs. Le monde non-sensible, imperceptible, le monde de Dieu, est bon car, il tend vers l’être divin et sa vérité.

Dans la chrétienté, le mal s’articule par le biais des 7 péchés capitaux : l’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère, la luxure, la paresse, la gourmandise. On remarque que ces péchés touchent le monde sensible, le monde mortel des hommes. Du point de vue de la chrétienté il faut se tourner vers Dieu pour accéder au salut éternel. Prier, accomplir les sacrements et tenter d’appréhender cet autre monde non-sensible. Il faut également ne pas pécher en succombant aux péchés capitaux qui se retrouvent dans le monde sensible, celui du Diable, ange déchu poussant les humains à faire le mal.

Il est aisé de remarquer que cette vision est très proche de celle de Platon. D’un côté le monde sensible est mauvais car il réduit l’homme à sa condition de mortelle, de l’autre, le monde intelligible, ou divin, le tire de cette condition et l’élève vers quelque chose de plus haut. Le rapprochant de Dieu.

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Cette vision d’un monde et première approche de la morale par Platon est remise en cause.

Notamment par son disciple le plus connu, Aristote. Ce philosophe a une approche différente de la « vérité ». Pour lui, cette vision des choses constitue un inconvénient majeur, elle crée des entités intelligibles, imprescriptibles, qui conduisent à penser les Idées comme indépendantes du monde sensible ce qui, selon lui, nous écarte de la connaissance du réel. Pour Aristote, il faut raisonner de manière empirique. L'empirisme fait de l'expérience sensible, du monde des sens, l'origine de toute connaissance valide. Il n’existe pas de monde des Idées comme l’affirme

Platon, la vérité se trouve dans le monde sensible, celui que nous percevons. Les empiriques sont donc en opposition avec cette vision. Pour les philosophes empiriques la sensation est à l’origine de toute connaissance. Le bien, le vrai, le juste ne peut se trouver, ou du moins s’appréhender, que dans le monde sensible.

Alors où se trouve la vérité ? Pour Platon, elle se trouve dans le monde intelligible. Pour Aristote, dans le monde sensible. La fresque du peintre italien Raphaël, L’Ecole d’Athènes mettant en scène les figures majeures de la pensée antique illustre parfaitement l’opposition entre les deux philosophes quant à leur approche de la vérité. D’un côté, Platon pointe le doigt vers le ciel, symbole de sa croyance dans les idées. De l’autre, Aristote pointe la paume de sa main vers le sol, symbolisant sa croyance dans l’observation empire, du monde sensible. Cette fresque offre donc une représentation symbolique de ces deux conceptions philosophiques. Raphaël marque ainsi clairement l’opposition entre la théorie platonicienne l’empirisme d’Aristote.

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Ces deux visions vont continuellement s’affronter dans le monde de la philosophie. D’un côté ceux affirmant que le vrai, le bien, le juste, se trouvent dans un « autre monde » au sein duquel il faut tendre. De l’autre, ceux se tournant vers le monde sensible, qu’il faut apprendre à accepter. Comme nous l’avons expliqué précédemment, les religions monothéistes se retrouvent dans la première optique, affirmant qu’il faut se rapprocher de Dieu, de la religion, de la foi pour trouver le salut éternel. Les besoins et désirs terrestres sont néfastes pour l’homme et il doit s’en passer le plus possible pour se rapprocher de Dieu. « Sacrifier » son existence mortelle pour obtenir le salut et profiter de sa vie prochaine.

Les religions monothéismes vont se développer et s’imposer dans la plupart des civilisations humaines pendant plusieurs siècles. Leur position de leader les affirme dans leurs territoires respectifs comme détenteurs de la « vérité » unique. Interdisant la recherche d’une vérité autre que celle se trouvant dans les livres saints. Remettre en question la religion c’est remettre en question la vérité de Dieu. On parle d’obscurantisme religieux. Ce concept désigne le fait d’adopter une attitude d’opposition à la diffusion du savoir.

La remise en question du divin.

Toutefois, cette vision du monde et de la morale se voit remise en question. Au fur et à mesure de son évolution, l’homme apprend à connaître et maîtriser son environnement encore d’avantage. Il fait des découvertes scientifiques qui remettent en cause les écritures sacrées et les dires des théologiens. La terre n’est pas plate mais ronde. Ce n’est pas le soleil qui tourne autour de la Terre mais l’inverse comme l’affirme Copernic. Du coup, la Terre n’est pas au centre du monde ? L’homme n’est donc pas au centre du monde ? Ces découvertes remettent en cause la vérité divine. Des textes sacrés peuvent-ils se tromper ? L’obscurantisme religieux est dénoncé par les intellectuels du siècle des Lumières qui encouragent la science par l’échange intellectuel, s’opposant à la superstition, à l’intolérance et aux abus des Églises. Ajoutons à cela la révolution de Darwin avec son

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