Est-il absurde de désirer l'impossible

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que du désir pur car il y a peut-être dans le désir une part d’instabilité, de trouble, dû au fait qu’on est jamais sûr que nous allons l’assouvir.

Ensuite, comme le disait Aristote «  Il n’y a qu’un principe moteur: la faculté désirante. » et le désir étant un moteur, ne désirer le possible reviendrait à se contenter de ce qui est ni plus ni moins.

De plus, selon Calliclès, vivre c’est désirer et si nous nous contentons du possible c’est comme s’il n’y avait plus de désir, seulement de l’apathie, qui étymologiquement signifie l’absence de passion, et donc d’une part, il y n’aurait plus de mouvement, plus de vie et d’autre part, il ne subsisterait que de l’ennui car ce qui donne de la valeur à l’objet du désir c’est son caractère inaccessible tout simplement car dans le cas du désir-passion par exemple, si l’objet était possédé la passion s’annulerait et car selon Schopenhauer c’est ce qui arrive dès lors que le plaisir devient trop long.

Enfin, le désir de l’impossible n’est-il tout simplement pas proprement humain ?

Il est vrai qu’il existe différentes philosophies visant à désirer le possible pour ne pas souffrir. C’est ainsi qu’Épicure propose de classer les désirs et d’adopter une attitude spécifique en fonction du désir considéré. Parallèlement, les Stoïciens proposent de mettre en opposition ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas et de faire un effort de volonté, afin d’éviter une nouvelle fois la désillusion et la souffrance.

Cependant, le désir c’est le pouvoir de tendre vers quelque chose, vers un but et de ce fait, il nous pousse parfois au-delà de ce que nous pensions possible. En effet, les Hommes ont longtemps pensé que marcher sur la Lune était impossible, jusqu’à ce que Neil Armstrong et Buzz Aldrin y parviennent le 20 juillet 1969, par exemple.

Enfin, désirer l’impossible est lié à la condition humaine. Ainsi, le désir étant le support de l’accroissement personnel selon Spinoza, le désir est bien humain et nier le désir de l’impossible, et donc une partie du désir, c’est nier notre volonté d’être.

En conclusion, désirer l’impossible est absurde si on ne donne un sens uniquement aux objets dont les objectifs sont atteignables. Or même ce qui relève de l’utopie est donneur de sens à la condition humaine dans la mesure où cela nous mène à nous dépasser nous-mêmes et à repousser les limites considérées avant comme impossibles.