Dans qu'elle mesure est-il préférable de chercher à éviter l'erreur ?
Par Christopher • 25 Avril 2018 • 1 621 Mots (7 Pages) • 687 Vues
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visuelles peuvent mener à la folie et cela peut également avoir des répercussions sur l’entendement. Lorsqu’un individu croit avoir vu un spectre ou une autre chose complétement improbable, ses yeux l’ont trompé. Pourtant, l’individu ne peut admettre s’être fait tromper par ses propres sens. Ces erreurs de perception à répétition peuvent mener à la folie, car l’entendement va être lui aussi bouleversé. Si l’homme croit avoir vu un spectre à plusieurs reprises, il va croire en l’existence des fantômes ou des esprits. Ce qui, pour un individu rationnel s’avère improbable. L’homme qui souffre de trouble de ses sens va passer pour un aliéné aux yeux de la société. Son imagination va fausser la réalité des faits, l’homme va croire qu’il vit avec des fantômes, sa volonté va être quitte ou double : soit il va vouloir continuer de vivre avec ces fantômes, soit il va vouloir s’en débarrasser. Dans les deux cas, sa volonté est faussée par les 3 autres facultés de l’esprit, mais s’il souhaite se débarrasser de ces fantômes, l’homme va peut-être se rendre compte qu’il est dans l’erreur. Car s’il lutte contre ses démons, avec un travail sur lui-même, il y a des chances qu’il réussisse à comprendre (avec l’aide d’autrui) où il fait erreur. En revanche, si la volonté est complétement faussée, et qu’il souhaite continuer à vivre avec ces spectres, il sera d’autant plus difficile de prouver à cet homme que tout cela n’est qu’une pure erreur de la part de son esprit.
D’autre part, il s’avère pour Bachelard que « l’erreur est une étape nécessaire », elle entraîne un progrès de la connaissance. En effet, les erreurs apportent un enseignement, elles nous rapprochent souvent de la vérité que l’on cherche à atteindre. Prenons l’exemple de la perception de la terre. Longtemps, les scientifiques ont cherché à savoir où se positionnait la terre par rapport aux autres planètes. Les scientifiques se sont trompés en affirmant que la terre était au centre de l’univers, et pendant très longtemps cette thèse a été considérée comme vraie. Comme le souligne Bachelard, « l’évidence première n’est pas une vérité fondamentale », ce qui aujourd’hui nous semble évident (la terre n’est pas au centre de l’univers et elle n’est pas plate) ne l’était pas à l’époque, mais il était pratiquement nécessaire de se tromper. Personne ne possède la science infuse, c’est à force d’erreurs que nous sommes arrivés aux vérités fondamentales que nous connaissons. L’erreur fait mûrir notre connaissance, et il est bien souvent bénéfique de se tromper. « L’erreur a une fonction positive dans la genèse du savoir » d’après Bachelard. Il semblerait également que nous ayons beaucoup plus de mérite à trouver une vérité si pour y parvenir, il faut multiplier d’efforts et souvent tomber dans l’erreur pour qu’au final en découle cette vérité. Plutôt que de trouver une vérité sans effort et sans erreur, ce qui est pratiquement impossible. C’est la complexité de la recherche de la vérité qui, en un sens, la rend passionnante. Une vérité sans embûches et sans maux serait beaucoup moins remarquable.
Tomber dans l’erreur peut également s’avérer utile si au final, on se rend compte que par un pur hasard, que cette erreur permet de produire quelque chose de nouveau auquel notre esprit n’avait même pas pensé. C’est ce que l’on appelle généralement la sérendipité, le fait de réaliser une découverte inattendue par le biais d’un concours de circonstances, et plus souvent en faisant une erreur. C’est fut notamment le cas pour que le Nutella, célèbre pâte à tartiner. En effet, Pietro Ferrero en 1946 souhaitait faire une ganache au chocolat sur un gâteau. En 1946, l’Italie est en crise et souffre de restrictions des importations. Le chocolat était une denrée rare, Pietro Ferrero décida donc de faire sa ganache à base de cacao et de noisettes broyées, pour limiter conserver le peu de cacao qu’il lui restait. Pendant plusieurs années, il fit cette recette. Lors d’un été caniculaire, il laissa sa ganache à l’air libre et cette dernière se mit à fondre. C’est son fils qui remarqua le potentiel de cette pâte légèrement fondue cacao-noisettes , qu’il fît peu de temps après commercialiser. C’est par le biais d’une erreur que parfois on fait une découverte extraordinaire. Une erreur que l’on pensait avoir commise peut s’avérer être une réussite.
L’erreur permet aussi à l’homme d’évoluer et de devenir meilleur. Un homme qui se trompe, rien de plus basique. Mais il vaut mieux considérer les vertus de l’erreur plutôt que l’erreur en elle-même et le sens péjoratif que l’on peut lui attribuer. Il ne serait pas utile d’éviter l’erreur, car elle nous permet de tirer un enseignement qui nous permettra de ne plus commettre cette erreur.
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