Commentaire de texte - Bertrand Russell, sur la notion de morale
Par Orhan • 22 Avril 2018 • 1 429 Mots (6 Pages) • 1 326 Vues
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Ces valeurs peuvent sembler évidentes pour certains alors qu’elles peuvent paraître choquantes pour d’autres, comme par exemple une adolescente qui déciderait de continuer sa grossesse alors que la société aurait tendance à lui conseiller d’avorter, la jugeant trop jeune pour devenir mère. Russel explique que pour bien comprendre il faut analyser la notion de Bien, ce qui nous mènerait au désir : « il nous faut analyser la notion de Bien. Il est évident, pour commencer, que toute l’idée du bien et du mal est en relation avec le désir. » Nous en arrivons à la relation entre la notion de Bien et de Mal et le désir.
Le désir est une envie inassouvie et constitue donc un manque.
Le bien est une action que la morale nous incite à accomplir.
Le mal à l’inverse du bien, est tout ce contre quoi l’Homme doit lutter, il est opposé aux règles morales.
Nos désirs sont divers et variés, on peut désirer le bien comme désirer faire du mal. « Au premier abord tout ce que nous désirons tout est "bon", et ce que nous redoutons est "mauvais" » (l 10 à 11).
Pour la plupart d’entre les Hommes, nous avons appris à désirer le bien par le biais de notre éducation, et à ainsi redouter le mal. Cette tradition transmise par les valeurs familiales, sont des valeurs incontournables. Pour beaucoup, il semblerait incongru de désirer quelque chose qui pourrait nous faire du mal. Pourtant il semblerait que malgré ces valeurs certaines personnes désirent se faire du mal / faire du mal, comme dans la pratique du sadomasochisme où il est recherché de se faire du mal pour atteindre un certain niveau de plaisir.
La morale rassemblerait donc peu et créerait même des confrontations au sein des peuples du fait de leurs cultures.
Selon Russell, la morale serait liée à la politique : « La morale est donc étroitement liée à la politique : elle est une tentative pour imposer à des individus les désirs collectifs d’un groupe » (l 17 à 18). Comme la morale, la politique prônerait l’idée d’opinion publique. L’individu est un être humain indépendant et autonome, à l’inverse du collectif qui est un ensemble de personnes. La morale voudrait diriger la pensée ainsi que la politique, ce qui créerait des luttes d’intérêts. Ceci pourrait être possible si les désirs des personnes étaient à peu près semblables : « Cela est possible, bien entendu, que si ses désirs ne sont pas trop visiblement contraires à l’intérêt général » (l 20 à 21). La politique pourrait arriver à ce résultat de persuasion : « le cambrioleur peut difficilement tenter de persuader les gens qu’il leur fait du bien, quoique des ploutocrates fassent des tentatives de ce genre et réussissent même souvent. » La ploutocratie désignant un système politique dans lequel la puissance financière et économique est prépondérante, dans lequel la haute finance exerce un pouvoir souverain. Par métonymie, cela désigne aussi l'ensemble des personnes qui détiennent le pouvoir du fait de leur richesse. Mais cette politique entrerait à nouveau en confit avec la morale, les droits étant bafoués dans une société où le pouvoir serait basé sur la richesse.
Russell a une vision positive des désirs si ceux que l’on a sont les mêmes que les autres : « Quand l’objet de nos désirs peut bénéficier à tous, il ne paraît pas déraisonnable d’espérer que d’autres se joindront à nous » (l 23 à 25) et parvient à critiquer la morale des philosophes qu’il trouve impersonnelle et irréaliste, le bonheur étant un état d’assouvissement complet : « il n’exprime pas seulement ses propres désirs, mais qu’il montre la voie du bonheur à toute l’humanité. » (l 26 à 27). Ici Russel critique l’illusion philosophique ainsi que les philosophes qui ont prétendu formuler une morale universelle : « La morale est une tentative pour donner une importance universelle et non simplement personnelle, à certains de nos désirs. » (l 29 à 30)
Comme voulait le prouver Russel la morale est un moyen de rendre universels nos désirs personnels.
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