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Politique éducative

Par   •  9 Mai 2018  •  2 422 Mots (10 Pages)  •  446 Vues

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Mesdames et messieurs que dire donc de la manière dont nous concevons que la connaissance devient possible ? Je laisserai à nos vaillants pédagogues le soin de prendre les décisions pratiques afférentes aux méthodes. Cependant il y a une question éminemment philosophique qu’il me plaira bien d’effleurer en l’occurrence celle de savoir ce qui dans la génèse du savoir, procède du sujet connaissant et ce qui relève de l’objet à connaître? Je me limiterai à observer que si l’enfant a besoin de manipuler, de sentir d’observer bref d’expériences, il a tout aussi besoin d’appliquer les principes de son entendement pour structurer ses expériences. Nous n’avons pas trop de difficultés à supposer que l’homme soit certes une âme et mieux il pourrait même être assimilé à la partie la plus noble de celle-ci à savoir la raison comme nous l’enseigne Platon. Nous croyons pourtant qu’il ne saurait n’être que son âme en ravalant le corps à la dimension d’un simple instrument ou même pire à une prison qui, par ses désirs et ses besoins, s’interpose entre la raison et le vrai savoir. Le corps constitue le seul médiateur entre l’âme et la réalité sensible point de départ de l’entreprise dialectique à la quelle il nous invite. C’est aussi parce que le corps nous fournit les premières impressions que concevoir la connaissance comme le fruit de réminiscences dont l’âme serait capable en vertu de son contact préalable avec l’Idée avant son emprisonnement dans le corps nous semble insuffisamment opérationnel. En effet ce système comporte en lui les germes d’un élitisme qui laisse en rade certaines catégories car toutes les âmes n’auraient pas eu le bonheur d’avoir contemplé de la même façon les mêmes valeurs dans le monde des Idées avant leur incarnation. Autant, la capacité de se souvenir ne serait pas la même pour tous elle pourrait même être nulle ou presque chez certains. Est-ce pour cela qu’il faudrait instaurer un système éducatif inégalitaire à l’image de celui que nous avons déjà décrié plu haut ? Bref nous avons la conviction que la connaissance est moins le résultat d’une contemplation que celui d’une activité de construction exercée par un sujet rationnel sur un objet sensible en vue de la structuration d’un savoir qui porte sur des phénomènes. La connaissance est bien une possibilité universelle que nous souhaitons rendre accessible à chacun.

Il me semble aussi que l’homme ne peut se contenter d’une connaissance portant sur le seul sensible bien qu’il ne lui soit pas donné de pouvoir dépasser celui-ci et connaître les choses en-soi. Ainsi il ne suffira pas de prendre soin des corps, de cultiver les esprits pour imprimer le caractère idéal sur nos enfants. Si nous voulons que l’homme produit par notre système éducatif soit un sujet autonome et moralement cultivé, nous ne pourrons continuer à ignorer l’éducation religieuse. Rousseau dit d’ailleurs que si son Emile pouvait continuer à vivre seul il n’aurait pas besoin de cette forme d’éducation mais c’est justement une condition dont on sait d’avance qu’elle ne se réalisera pas. Alors autant prendre en charge cette question dans notre système. En ce qui nous concerne nous ne pourrons pas la différer à l’image de Rousseau car ici comme ailleurs il vaut mieux s’y mettre de bonne heure. Il faudra simplement respecter strictement les besoins réels de l’enfant en insistant d’avantage sur le socle commun à toute religion à savoir le perfectionnement de l’individu en vue de sa participation libre et responsable dans la vie de la collectivité. Mes chers compatriotes, je terminerai ce propos en paraphrasant Jean-Jacques Rousseau avec cette vérité qui doit retentir éternellement dans notre conscience individuelle et collective à savoir que qui fait des enfants « doit des hommes à son espèce, des hommes sociables à la société et des citoyens à l’Etat. »

Je vous remercie de votre aimable attention

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