Méthode de la dissertation
Par Ninoka • 25 Octobre 2018 • 2 016 Mots (9 Pages) • 459 Vues
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Une fois que chacun des termes est analysé pour lui-même, il faut mettre en relation les termes les uns avec les autres pour comprendre le sens de la question et alors préparer la problématique. Un paradoxe (du grec paradoxa qui signifie « qui va à l’encontre de l’idée commune ») est la collision de deux idées qui étonne dans un premier lieu mais que la réflexion va finir par trouver cohérente alors que la contradiction est forcément fautive. Il peut y avoir des paradoxes dans ces relations mais pas de contradiction, la bonne copie montre que les sujets soumis sont paradoxaux, que leur relation imposée est surprenante, étonnante.
On peut également trouver des présupposés dans le sujet, des affirmations implicites qui n’appellent pas discussion particulière. On comprend alors le sens même du sujet, on peut identifier la série de problèmes que contient le sujet, c’est la problématique. Enfin, le brouillon a pour ultime rôle d’élaborer le contenu du plan conçu grâce à des thèmes précis. Ceux-ci doivent traiter l’ensemble des termes de manière simultanée au risque de tomber dans le hors-sujet.
L’introduction : Elle doit contenir quatre points.
- Un exemple culturel tiré de connaissances antérieures, issues de la littérature, des sciences, de l’histoire, de la géographie, de l’économie, ou de connaissances artistiques. Cet exemple permet d’introduire en douceur les problèmes, il est emprunté aux œuvres classiques ou à un épisode historique.
- Une définition précise et fondamentale des termes fondamentaux du sujet qui les introduit sans jamais citer d’auteurs. Elle consiste en un exercice subtil puisqu’elle doit être à la fois compatible avec la réponse finale et en même temps ne pas divulguer trop tôt la réponse finale.
- Une problématique qui correspond à une série de problèmes (du grec probléma qui signifie l’obstacle, ce que l’on a devant soi) qui indiquent les enjeux du sujet, et absolument pas une reformulation du sujet. Elle révèle donc au correcteur les enjeux du sujet, les problèmes philosophiques que suppose la mise en relation de termes différents entre eux mais de façon conceptuelle.
(Les problèmes philosophiques que contient la problématique sont très précis et imposent une formulation particulière liée à la mise en relation des termes du sujet et de ses implications. Le problème philosophique : interroge sur des relations logiques, conceptuelles et générales et ne peut être l’objet d’un fait ; il n’interroge pas les définitions d’un seul terme, ne se focalise pas sur le sens isolé de certains d’entre eux mais interroge plutôt la relation entre plusieurs termes ; il n’interroge pas sur une manière de faire.
Les problèmes philosophiques doivent, dans la mesure du possible, ne jamais commencer par « qu’est-ce que », « comment », « pourquoi », « de quelle manière/façon », « quel », « qu’est-ce qui explique que » … au risque de présupposer le sujet résolu et donc de dessiner un hors-sujet. Un problème philosophique révèle le paradoxe qui résulte de la mise en relation de plusieurs termes, c’est un problème qui est toujours logique et jamais factuel, il se situe au niveau des concepts basiques.
Les mots repères servent donc à conceptualiser la nature de la relation entre les termes et indiquent au correcteur que le candidat ne confond pas les termes. On s’interroge ensuite la compatibilité logique des différents concepts. On ne quitte jamais le domaine général de l’interrogation pour présupposer que le sujet est résolu. En revanche, il faut disposer d’au moins un paradoxe expliqué pour indiquer au correcteur que les liens entre certains termes heurtent le sens commun.)
- L’annonce de plan qui permet d’énoncer des thèmes (le sujet dont on traite et non les thèses que l’on défend), sachant qu’il faut avoir trois parties. On annonce donc les trois thèmes et non les trois thèses.
Les parties : Il faut tout expliquer au correcteur car seul ce qu’on indique lui permet de savoir ce que l’on sait et ce que l’on pense, la dissertation doit donc allée du plus simple au plus compliqué. Dans une partie on trouve :
- Un problème général : reprit à la problématique de l’introduction et en le développant plus au niveau de ses implications, ce qu’il signifie).
- La proposition d’une hypothèse (du grec hypothesis qui signifie « situé dessous », « posé dessous ») de résolution et expliquer son sens : une hypothèse est ce qui se situe sous la thèse (du grec thesis qui est « l’action de poser », « position »), elle n’est pas argumentée contrairement à la thèse mais développée.
- La proposition d’un argument pour défendre son hypothèse : L’argument est souvent tiré du cours et défend directement l’hypothèse ou bien détruit l’hypothèse adverse. C’est ici qu’interviennent les auteurs, on se sert de leurs concepts comme des outils pour défendre telle ou telle hypothèse. On doit se demander au brouillon comment relier tous les termes du sujet à ces concepts d’auteurs car il est rare qu’ils parlent directement des problèmes soulevés par le sujet.
- La conclusion : Une fois argumentée, l’hypothèse est devenue une thèse ; on doit donc reformuler clairement cette thèse pour qu’elle soit nôtre. Une fois posée, elle ne peut être contredite.
« Vous pouvez reproduire ce schéma quadripartite plusieurs fois dans une même partie, c’est-à-dire à chaque fois partir d’un problème, proposer une hypothèse pour résoudre ce problème, argumenter et conclure. »
Les transitions : correspondent à l’exercice le plus difficile de la dissertation, elles sont présentes entre la première et la seconde partie, puis entre la seconde et la dernière partie dans le but d’éviter la juxtaposition entre les parties. Chacune est divisée en deux moments : la reformulation de l’acquis conceptuel de la partie achevée et l’identification du manque par rapport à une réponse définitive, l’annonce de ce qui vient montrer au correcteur qu’il y a une raison de passer d’une partie à la suivante.
La conclusion : qui s’effectue en trois temps : le résumé logique de la dissertation, une reprise condensée des problèmes et des réponses argumentées ; la réponse claire aux questions introductives mentionnées dans la problématique (ce n’est pas une redite) ; la réponse définitive au sujet qui est donc une
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