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Les Hommes peuvent-ils se passer de travailler ?

Par   •  25 Septembre 2018  •  1 451 Mots (6 Pages)  •  1 866 Vues

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Il semble donc bien que les Hommes ne puissent pas se passer de travailler car il apparaît comme un moyen de nous épanouir et de nous relier aux autres.

Doit-on en conclure, pour autant, que tout travail est source d’épanouissement ? Le travail moderne permet-il réellement à l’homme de s’accomplir ?

Ainsi, dans un second temps, il semble néanmoins que les Hommes puissent se passer de travailler, ce dernier pouvant apparaître comme un obstacle à notre épanouissement.

Premièrement, le travail peut apparaître comme une souffrance.

Le travail suppose l’effort, le sérieux, la constance contrairement au loisir qui suppose le désintéressement.

Si le travail apparaît alors comme une souffrance, c’est qu’il peut paraître légitime de s’en passer.

D’ailleurs, chez les grecs, le travail était dévalorisé. Pour eux, le travail rabaisse l’homme car il est contraint de s’asservir à la nécessité. Par ailleurs, comme précisé dans notre introduction, l’étymologie du mot travail vient de tripalium, instrument de torture ; le travail est une souffrance, une malédiction.

Plusieurs peintures tel que la « Femme au repassage » de Pablo Picasso dépeignent cette souffrance liée au travail. Ainsi, ce portrait de Picasso va mettre en relief cette femme anguleuse, décharnée, fatiguée. Le peintre, en ne dessinant pas les yeux, parvient à suggérer une impression d’épuisement, voire d’absence de vie.

Deuxièmement, le travail pourrait tendre à aliéner l’Homme de par les divisions modernes des tâches.

En effet, nous pouvons réaliser une distinction entre un travail dont les taches sont divisées (comme en usine) et un travail dont les taches ne le sont pas (comme un agriculteur qui plante, traite et récolte).

La division du travail aliène le travailleur car ce dernier devient le maillon d’une longue chaine de production qu’il ne maîtrise pas. Ne dominant plus son travail, il se trouve coupé de toute créativité, de toute possibilité de s’exprimer dans le produit de son travail : on dit donc qu’il est aliéné car il devient étranger à ce produit.

L’homme devient ainsi comme une machine, un outil de production. Ceci engendre une souffrance évidente au travail, un manque de reconnaissance, une impossibilité d’apprendre de nouvelles choses, de progresser et donc de s’épanouir.

Karl Marx, par exemple, critique l’organisation capitalistique du travail qui donne lieu à l’exploitation de l’homme par l’homme. Il explique ainsi que le travailleur vend sa force de travail comme s’il était une marchandise : son travail ne sert plus à satisfaire ses besoins mais à enrichir un chef d’entreprise. Le travailleur devient donc dépossédé de son travail car le produit qui en résulte ne lui appartient pas. Les temps modernes de Charlie Chaplin en donne un parfait exemple, illustrant avec humour l’inhumanité du travail en usine, qui réduit l’homme à une machine.

Habité par les gestes mécaniques du travail, à tel point qu’il continue à les faire en dehors du contexte, Chaplin semble ne plus avoir de but ; sa destinée se résumant à visser des boulons.

Troisièmement, l’excès de travail peut nous amener à ne plus pouvoir assouvir nos désirs, par manque de temps ou d’énergie.

Véritablement, que serait notre vie si nous ne disposions pas du temps matériel pour accomplir nos rêves ? Travailler moins, ne serait-ce pas également se laisser la possibilité de jouir du fruit de notre labeur ?

En effet, le travail peut être considéré comme un frein à la liberté si celui-ci occupe trop de place dans notre vie. Dans les cas extrêmes, l’excès de travail peut même conduire à une démotivation croissante, au sentiment d’être incompétent, à une perte de confiance en soi, voire à des pulsions suicidaires ; plus communément appelé le burn-out. Il paraît donc indispensable de veiller à ce que le volume de travail imposé à l’individu ne consomme pas l’intégralité de ses ressources.

En définitive, il semble que l’Homme ne puisse pas se passer de travailler car le travail permet à chacun de se libérer de la nature, de trouver sa place au sein du groupe social et de subvenir à ses besoins. Néanmoins, force est de constater que le travail demeure souvent source de souffrance et que l'organisation moderne du travail ne mène pas toujours à l’épanouissement.

Un juste milieu s’impose alors : choisir un travail sensé, à la fois utile à la société et en harmonie avec notre personne tout en subvenant à nos besoins et en nous laissant un espace de liberté.

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