Le désir permet-il d'accéder au bonheur?
Par Stella0400 • 6 Novembre 2018 • 1 375 Mots (6 Pages) • 561 Vues
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faut à nouveau souffrir du manque jusqu’à l’accomplissement de cet autre désir.
Au fond, si succomber au désir ne nous apporte que de l’insatisfaction, peut-être vaut-il mieux y renoncer complètement et l’anéantir. Donc faut-il ne plus avoir de désir pour être heureux, pour échapper aux tourments que le désir apporte ? Ainsi, il faudrait devenir apathique, c’est-à-dire un individu en qui la passion est absente, qui est indifférent vis-à-vis de la passion. « Qui manque l’objet de son désir n’est pas heureux et qui obtient ce qu’il refuse est malheureux » nous explique Epictète dans son ouvrage « Le Manuel ». Pour éviter ce malheur, il faut se libérer de celui-ci, le refuser. Malheureusement, cela n’est pas aussi simple. Mais une si grande maîtrise de soi demande des années de pratique comme on peut le remarquer dans la philosophie bouddhiste qui vise l’éveil et le nirvana. Or, dans notre société occidentale, le terme de « nirvana » est associé avec surmonter des plaisirs. Le nirvana est l’extinction de tout désir, cause de tourments. Et cette extinction du désir est sensée nous amener au bonheur et à la paix.
Le refus du désir peut également nous rendre malade, s’il en est ainsi, qu’en est-il de l’absence de désirs ? Un homme dépourvu de désir n’est alors plus régi que par le besoin, voire l’instinct et sa volonté. Un individu qui n’est plus que porté par le besoin est un animal. Tout comme un homme qui n’obéit plus qu’à sa volonté. Rappelons que la volonté est avant tout quelque chose de rationnel, cet individu qui n’obéirait qu’à la raison ne serait en aucun cas aspiré à agir, se déplacer pour obtenir, chercher ce qu’il n’a pas fait, penser à quelque chose. Supprimer, ôter le désir à quelqu’un, c’est lui enlever une chose essentielle à sa condition d’homme, au même titre que la conscience.
Si succomber au désir nous rend malheureux car nous sommes insatisfaits, et si anéantir le désir nous rend malade car il n’y a pas de vie humaine sans désirs, alors il convient de se demander si le bonheur ne réside donc pas dans l’équilibre et l’apaisement. Comment vivre ses désirs sans qu’ils ne soient nocifs ? En les exprimant par le biais l’art, et le désir devient alors créatif, les artistes du romantisme sont une parfaite illustration de la création générée par le désir, notamment le désir amoureux, leurs œuvres sont l’exaltation de leurs sentiments. Charles Baudelaire est un auteur très bien représentatif de l’expression du désir par la poésie, notamment par son recueil « Les Fleurs du Mal ».
Le désir prend alors le sens d’enthousiasme, d’état privilégié où l’homme est soulevé par une force qui le dépasse. Cette définition rejoint alors les passions joyeuses, qui procure lorsque le désir est satisfait, un sentiment d’accomplissement de sa puissance. Le désir élève l’individu.
Au fond, le bonheur se rait la paix, le contentement, l’absence de trouble dans l’âme et de douleur dans le corps. Epicure le définit, ce qu’il appelle l’ataraxie. C’est-à-dire l’équilibre entre la libération du désir et sa condamnation, la tranquillité de l’âme, l’harmonie de l’existence. C’est la maitrise des désirs en les distinguant entre désirs naturels, nécessaires et non-nécessaires. Ces derniers ne peuvent être comblés dans la nature, il vaut mieux donc y renoncer. Cette distinction entre les désirs permet d’opérer également la distinction entre le plaisir et le désir. Le plaisir apporte de l’inquiétude à l’âme, il faut donc rechercher le désire qui élève et apaise l’âme.
Pour conclure, le désir est l’essence de l’homme. En Effet, le désir est un mouvement qui suit l’homme dans sa vie. Le désir n’est pas possession, mais le désir est l’expression de la force de la vie, c’est pourquoi il ne faut pas le bannir. Et enfin, il est puissance de création, et nous élève vers le ciel à condition de savoir maintenir l’équilibre rentre la raison et le désir pour atteindre l’ataraxie, le contentement et la paix. Comme disait Descartes, « il faut apprendre à changer ses désirs plutôt que l’ordre du
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