Le bonheur est la réalisation et l'usage de la vertu
Par Matt • 22 Novembre 2018 • 1 479 Mots (6 Pages) • 446 Vues
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guidant nos actions. Ce bonheur résulte d’une activité se pratiquant en adéquation avec la vertu. On peut
donc dire que l’homme paraît entièrement responsable de sa destiné puisque c’est lui qui réalise l’usage
de cette vertu de manière durable afin de réaliser le bonheur. Cette « usage » doit impérativement être
« parfait », c’est à dire sans excès, une utilisation de manière sage.
Cependant cette pensée ancienne ne semble pas tout à fait bonne dans ces attendues et trouve de
nombreuses difficultés et des problématiques, notamment morales mais aussi de valeurs. La détermination
du bonheur par Aristote peut s’avérer limitée par l’agencement des termes utiles à sa résolution mais aussi
par la méthode en elle-même.
Remarquons que l’usage habituel de la vertu permet de réaliser le bonheur. Pourquoi agir
avec bravoure à la guerre serait un gage de bonheur ? En effet on peut envisager la mort de l’un de ses
soldats ou compagnons qui l’attristerons. Il semble envisageable qu’un homme vertueux peut être
malheureux.
Du même coup il est envisageable qu’un homme vicieux et immoral soit heureux. Un homme, ayant fait
fortune par le vol, profitant de la crédulité des hommes ou un dirigeant tenté d’exactions et d’extorsion
peut tout à fait mener une vie heureuse dans le luxe.
Aussi, un être vertueux ne sera pas de manière automatique aussi heureux. Le fidel, moral et dévoué
Rodrigue n’est-il pas effondré de voir son mariage anéanti ? ( Acte I, Le Cid- Corneille).
Aristote semble ignorer qu’une action aussi vertueuse soit-elle peut provoquer des choses indésirables et
nous voulues. Pour exemple, une guerre est souvent le fait de conséquence nous désirées. Plus encore, le
développement du fondamentalisme islamiste en Europe peut être vue comme la conséquence indirecte
de l’intervention des Etats-Unis au Moyen Orient. Une intervention en vue de protéger le Koweit lors de
la première Guerre du Golfe affirme-t-ils n’est-il pas de choses plus vertueuse que celle-ci ? Même si
pour Arisote, le choix d’une action donc délibérée impose d’en connaître toutes les fins, que toute actions
implique que l’individu en trouve une fin positive aussi infime soit-elle, elle vaut la peine d’être exécutée.
Cependant, il n’est pas négligeable que cette conduite puisse conduire au malheur à différentes échelles.
Comme évoqué un peu plus haut, il est possible de prendre le contre-exemple de la citation d’Aristote.
En effet, si une conduite vertueuse permet de savoir que pour obtenir le bien être il reste à être heureux, il
en est pas moins que si on est heureux on sera vertueux. En ce sens, cette conception est au coeur de
l’idéal des Lumières et des l’école épicurienne. Aussi y-a-t il une liaison synthétique. Si chacun est
content de son état dans la société malgré ses imperfections, la société serait satisfaisante dans son
ensemble, c’est la cause de la vertu du peuple. Cet état de bien être rend le peuple disponible pour
l’acquisition de la vertu. Car ce qui nous fait voler, tuer et pour d’autre violer, c’est la misère, la famine,
la pauvreté. Rendre les hommes heureux, est une solution pour les rendre vertueux. Pour rendre les
hommes moraux, il suffit de rendre leur condition matérielle d’existence satisfaisante.
On peut remarquer que dans cette psychologie moderne, c’est lorsque nos désirs sont comblés que l’on se
sent vraiment heureux. Sur ce point la séparation avec la pensée antique est visible. Là où une conduite
morale est le moyen d’acquérir cet état de satisfaction, et même sous la torture pour les stoiciens, les
hommes modernes veulent ‘ changer le monde’. Fabriquer un monde à leur image qui remplirait leur désir
s’impose comme un moyen d’arriver au bonheur.
Par cette citation, Aristote nous donne une méthode à suivre ou non pour atteindre le ainsi appelé
« Souverain bien » Ce moyens est clairement défini, le bonheur ne peut se trouver que dans une activité
durable, en parfaite adéquation avec la vertu. Cet exercice achève la réalisation de ce que nous
souhaitons tous, le bonheur. Cependant cette conception s’est révélée partielle en sa racine même mais
aussi en sa finalité empêchant l’application d’une véritable méthode pour atteindre le bonheur. Ainsi, il
est possible de dire que l’homme heureux est celui qui reste à sa place. Dans la philosophie antique on
peut y voir une acception de l’homme dans sa nature et une volonté de vivre en adéquation avec le
monde. Dans la philosophie moderne on peut y voir la transformation du monde dans une volonté de le
rendre en adéquation avec nos désir. Ici réside la volonté de parvenir au bonheur. Le sage philosophe
antique veut lui se transformer lui même.
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