Extrait de De l'Homme, Hobbes
Par Junecooper • 25 Septembre 2018 • 3 327 Mots (14 Pages) • 631 Vues
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Hobbes parle d’ailleurs à la suite de son texte, de l’usage et de la différence distinctive entre les mots et les signes. Dans ce cas quelle différence veut-il montrer ?
Tout d’abord, de par l’utilisation de la conjonction de coordination « car », nous savons qu’il apporte une explication à sa thèse. En effet, il reprend l’idée que le langage est le propre de l’Homme et l’appuie sur un argument. Il dit donc que « encore qu’il y ait des bêtes qui conçoivent (instruites par l’usage) », soit que même s’il est possible qu’il y ait des espèces capables de concevoir, sous-entendu envisageable très souvent par l’apprentissage, la domestication, comme le chien qui apprend avec l’usage à ne pas faire ses besoins quand il le veut, soit de façon naturelle mais plutôt de façon conventionnelle, soit en suivant certaines règles, « ce que nous voulons et ordonnons suivant des mots, ce n’est pas en suivant des mots en tant que mots qu’elles le font, mais en tant que signes ». Autrement dit, ce que les humains expriment par des mots, les animaux, eux, les expriment par des signes. En effet, les animaux et les humains peuvent exprimer les mêmes choses et donc élaborer les mêmes choses également (même si ce n’est pas pour les mêmes buts) mais ils ne peuvent pas les exprimer de la même manière car si les humains utilisent les mots de leur langage unique, il semble logique de dire que les animaux sont incapables d’utiliser ce type de communication puisque qu’elle est spécifique à l’Humanité. Ainsi, les espèces animales utilisent ce que nous appelons des signes, c’est-à-dire pour les animaux, des indices leur permettant de subvenir à leurs besoins, comme les fourmis le font en groupe : elles communiquent de façon à informer une autre de la présence de nourriture aux alentours de la fourmilière afin d’avoir une quantité suffisante pour la survie de toute l’espèce. Benveniste rejoint d’ailleurs cette idée : en faisant la différence entre les Hommes et les animaux, il dit que la communication animale "ce n’est pas un langage mais un code de signaux » qui par conséquent, entrainent une succession d’actions immédiates ayant pour but la seule conservation de l’espèce.
De plus, Hobbes ajoute qu’en plus d’être expliqué par la spécificité du langage et la présence de signe naturel chez les animaux, l’incapacité animale à communiquer par le langage s’explique également par le fait qu’elles « ignorent quelle signification l’arbitraire humain leur a donnée ». Autrement dit, les animaux ne connaissent pas les mots que les humains ont choisis de créer, soit ils ne connaissent tout simplement pas de quoi il est question dans le langage lui-même.
Ainsi, il souligne, complète la cause de l’incapacité des animaux à communiquer via le langage. En effet, il soutient que c’est parce qu’il résulte d’une liberté de choix dans les mots et donc que chaque mot possèdent une ou plusieurs significations que seul l’Homme connait, que ces espèces animales ne peuvent en aucun cas communiquer de la même sorte. En même temps, s’il s’avérait que les animaux communiquent au même titre que les humains, ils ne leur seraient pas plus compliqué de parler avec nous que de parler avec une autre espèce animale. Or, s’ils leur est possible de communique avec n’importe quelle autre animal, il semble bien falloir dire qu’ils leur est tout simplement impossible de communiquer avec nous. En effet, même si il a été prouvé que des scientifiques ont réussi à apprendre des mots à une certaine espèce animale : les bonobos, il s’avère en réalité que cette même espèce ne soit dans l’incapacité d’exprimer quelque chose de lui-même : il ne se contente que de répéter les mots appris comme des noms propres. Ainsi, s’il existe un arbitraire des signes artificiels chez l’Homme, ce n’est pas le cas de la communication animale. Autrement dit, s’il est possible aux humains de ne pas faire de liens entre le signifiant et le signifié, les signes naturels, soit les indices, eux, ne sont pas dépourvus de liaisons entre ce qu’ils veulent signifier et ceux à qui ils renvoient.
Dans cette première partie, Hobbes semble donc bien faire la distinction entre la communication animale et la conversation humaine. En effet, il oppose le conventionnel du langage humain au naturel de l’expression animale, l’arbitraire à l’absence de libre choix, la volonté humaine aux mécanismes des actions des animaux. De plus, il affirme bien que le langage est le propre de l’Homme en montrant que les animaux ne reconnaissent aucunement cette forme de communication codifiée par l’espèce humaine.
Maintenant qu’il a démontré que les espèces animales étaient dans l’incapacité totale à comprendre et utiliser le langage humain, il veut maintenant montrer que les animaux ne possèdent pas un langage spécifique à leur espèce, soit un mode de communication unique tout comme celui des humains, qui puisse leur permettre de parler.
Il commence donc par dire pour changer d’orientation la thèse qu’est la sienne : « Quant à la communication vocale à l’intérieur d’une même espèce animale, ce n’est pas un langage », soit que selon lui, et c’est ce qu’il va nous démontré ensuite, l’expression d’une espèce animale n’est elle-même pas une forme de langage. En effet, il explique ensuite que ce n’est pas le cas parce que « ce n’est pas de leur libre arbitre, mais par le cours inéluctable de leur nature que les cris animaux signifiant l’espoir, la crainte, la joie et les autres passions, servent d’organes à ces mêmes passions ». Autrement dit, que ce n’est non pas par choix mais par nature que les animaux expriment leurs passions et que ce sont des cris et non des mots qui servent d’instrument d’expression à leurs émotions. En effet, nous le savons maintenant les espèces animales ne possèdent pas de libre choix concernant leur mode d’expression. Ainsi, Hobbes complète cette information en affirmant que c’est la nature qui les poussent à s’exprimer de façon totalement naturel, instinctif. Ainsi, les signes dits artificiels chez les Hommes qui s’avèrent résulter de l’arbitraire, est naturel chez les animaux par l’absence de libre choix. De plus, il est question non pas de mots utilisés mais de cris poussés par les espèces animales. En effet, ce qui pousse Hobbes à dire que la communication vocale d’une espèce animale n’est pas un langage, c’est bien la présence n’ont pas de substantifs comme dans le langage humain mais plutôt de cris, de rugissements, portés instinctivement. Ainsi, le mode de transmission chez les animaux repose sur leurs intuitions, leur instinct,
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